LE TORRENT
France – 2022
Support : Bluray
Genre : Policier
Réalisateur : Anne Le Ny
Acteurs : José Garcia, André Dussollier, Capucine Valmary, Christiane Millet, Ophelia Kolb
Musique : Benjamin Esdraffo
Image : 1.85
Son : Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Aucun
Durée : 102 minutes
Éditeur : M6 Vidéo
Date de sortie : 30 mars 2022
LE PITCH
Lorsqu’Alexandre découvre que sa jeune épouse, Juliette, le trompe, une violente dispute éclate. Juliette s’enfuit dans la nuit et fait une chute mortelle. Le lendemain, des pluies torrentielles ont emporté son corps. La gendarmerie entame une enquête et Patrick, le père de Juliette, débarque, prêt à tout pour découvrir ce qui est arrivé pendant cette nuit d’inondations. Alexandre qui craint d’être accusé, persuade Lison, sa fille d’un premier lit (18 ans), de le couvrir. Il s’enfonce de plus en plus dans le mensonge et Patrick commence à le soupçonner.
Affluents asséchés
En partie inspiré de l’affaire Suzanne Viguier qui avait défrayé la chronique aux début des années 2000, Le Torrent permet à la réalisatrice / actrice Anne Le Ny (Ceux qui restent, Cornouaille…) de mettre face à face un José Garcia s’enfonçant dans le mensonge et un André Dussollier qui tente d’y voir clair. Un départ de récit policier qui se complet dans le eaux plus douces du drame familial.
Après une dispute pour cause de tromperie découverte via quelques photos (pas bien folichonnes au passage) mal cachées sur une clé USB, Juliette quitte la maison en pleine nuit. Alexandre la retrouve en voiture mais par un mauvais geste, son épouse glisse d’un muret et tombe au fond du ravin, morte dans le lit de la rivière. Le lendemain une crue spectaculaire due à une inondation a fait disparaitre le corps et avec lui la volonté du mari d’aller se dénoncer à la police, quitte à emporter dans son mensonge sa propre fille. Un pitch de bon et classique, récit policier qui aurait pu justement jouer constamment sur cette possible culpabilité, sur le caractère manipulateur du protagoniste (ici surtout égoïste et lâche) et ses ténèbres qui entraineraient avec lui le reste de sa famille. Mais cet aspect mystérieux de l’enquête, l’installation d’un sentiment de suspens n’intéresse manifestement pas beaucoup Anne Le Ny (qui s’offre justement au passage le rôle du commissaire) qui évente volontairement la culpabilité factuelle du personnage pour mieux se tourner vers sa relation ambiguë avec sa fille (Capucine Valmary vue dans L’Heure de la sortie), entre contrôle, culpabilisation et amour sincère.
Entre deux eaux
Le film les voit alors s’enfoncer peu à peu dans leurs contradictions, dans la confrontation avec des faits de plus en plus disputés, prendre les coups devant la douleur de leurs proches (en particulier le petit dernier espérant désespérément le retour de sa mère) et un beau-père, affable mais scrutateur et pertinent. C’est ce dernier qui sans malveillance, sans jugement, va mettre le doigt là ou ça fait mal et par le dialogue et l’ouverture va réussir à éclairer les choses. Si José Garcia est toujours aussi efficace et présent dans ce type de contre-emploi, Dussollier, moins présent à l’image, apporte comme toujours son autorité naturelle et une profondeur imposante à son personnage le plus souvent silencieux. Mais cela ne suffit pas à charpenter un film au rythme peu trépident, aux contours souvent prévisibles et parsemés de petites facilités scénaristiques (quid de cet amant très mal utilisé ?) qui amoindrissent considérablement des accents mélodramatiques bien mous et flottants. Et la mise en scène accompagne sans forcer ce petit fleuve bien tranquille, développant en dehors de quelques figures liquides récurrentes (échos sans doute à la surface trompeuse des sentiments et de la vérité) un habillage sobre, voir placide, de téléfilm un poil plus luxueux que la moyenne.
Regardable soit, mais jamais intense, ni fiévreux ou véritablement incarné.
Image
Traitement numérique optimal pour Le Torrent qui assure une définition exemplaire, puissante et creusée, et un accompagnement appliqué des teintes minérales et des noirs bien profondes. Les paysages montagneux, le lit du torrent et les intérieurs froids s’offrent un joli relief et une belle présence, tandis que le spectateur ne ratera aucune des rides ou poils de barbes de nos deux acteurs masculins.
Son
Pas de fioritures, seul le DTS HD Master Audio 5.1 répond présent. Sans en faire trop, il se montre parfaitement équilibré avec des dialogues bien dosés et naturellement dynamiques, mais aussi et surtout un effort remarqué sur les détails sonores, les ambiances discrètes mais présentes, qui viennent donner un peu de corps au métrage.
Liste des bonus
Aucun.