LE SOURIRE DE LA HYÈNE

Il sorriso della iena – Italie – 1973
Support : Bluray
Genre : Giallo, Thriller
Réalisateur : Silvio Amadio
Acteurs : Jenny Tamburi, Silvano Tranquilli, Rosalba Neri, Dana Ghia, Zora Gueorguieva, Hiram Keller, Barbara Bouchet…
Musique : Roberto Pregadio
Durée : 88 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Italien DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Le Chat qui Fume
Date de sortie : 30 décembre 2024
LE PITCH
Dans la région du Latium, non loin de Rome, au lendemain d’une fête qu’elle a donnée, Dorothy Emerson, femme fortunée, est trouvée morte et la police conclut à un suicide. Nancy, sa fille âgée de 17 ans, quitte son pensionnat anglais pour venir s’installer dans la maison de sa défunte mère, en attendant de toucher son héritage. Elle y fait la connaissance de Gianna, séduisante photographe ayant installé son studio au sous-sol, et de Marco, son beau-père, noble désargenté, qui gère les affaires. Si Nancy s’interroge sur le geste de sa mère, Magda, la gouvernante, lui confie ses doutes quant à un suicide…
Là où y a de la hyène, y a pas de plaisir
Le Sourire de la Hyène est un thriller érotique et roublard, autour d’un héritage qui fait des envieux dans l’entourage d’une femme fortunée sauvagement assassinée. Un jeu de massacre sournois et généreux orchestré par Silvio Amadio.
Présenté un peu rapidement comme un Giallo, Le Sourire de la Hyène de Silvio Amadio est plutôt à ranger du côté des thrillers de machination à fort caractère érotique. Un cocktail que le polisson de réalisateur aborde déjà avec succès dans l’intéressant et fort bien nommé A la recherche du plaisir sorti la même année, et qui a pour caractéristique de ne faire aucun mystère de la plastique des deux merveilleuses comédiennes Rosalba Neri et Barbara Bouchet, que l’on retrouve d’ailleurs (de manière fugace pour la seconde) dans ce Sourire de la Hyène. L’intrigue s’ouvre par le meurtre brutal de Dorothy Emerson, une femme fortunée. Sa fille Nancy (Jenny Tamburi – Mort suspecte d’une mineure), l’amie photographe de la défunte, Gianna (Rosalba Neri – Lady Frankenstein), et son ex-mari, Marco (Silvano Tranquilli – Un Papillon aux ailes ensanglantées), se retrouvent réunis suite au drame afin de découvrir qui pourra bénéficier de l’héritage, en sachant que Nancy est évidemment la mieux placée pour empocher le pactole. Un pitch et des enjeux relativement classiques dans ce genre d’intrigues, auquel s’ajoute le caractère coquin très prononcé de l’affaire, puisque le réalisateur filme un triangle amoureux entre tous les personnages qui, tour à tour, se séduisent, se rapprochent, se trahissent avec en toile de fond la cupidité évidente qui mène les motivations de chacun.
Triangle amoureux… et litigieux
Roublard et érotico-vachard, Le Sourire de la Hyène se plaît à croquer des personnages globalement assez détestables et calculateurs. Ce pur whodunit a le mérite de conserver jusqu’au bout son mystère, le film s’avérant même assez ludique de développer les fausse pistes, dans sa manière de faire miroiter les alliances et stratagèmes entre les potentiels coupables avant de rabattre totalement les cartes. L’alliance initiale et évidente des deux amants désirant se débarrasser de la naïve Nancy, troisième et gênant protagoniste, se trouve rapidement chahutée par le désir naissant de Marco envers sa belle-fille, tandis que Gianna semble également sensible à ses charmes. Des attirances multiples qui s’entrecroisent, et ne s’embarrassent aucunement d’y associer une bonne dose de malaise, dans le sens où Nancy est une mineure à peine âgée de 17 ans, et qu’elle partage des liens familiaux indirects avec Marco, qui devient pourtant son amant. Et le réalisateur ne se contente pas de laisser entendre des relations plus que problématiques, puisqu’il s’emploie à rythmer son film de nombreuses scènes érotiques qui révèlent à peu près tout de l’anatomie de ses comédiennes Rosalba Neri et la jeune Jenny Tamburi qui, tout côté cochon mis à part, s’avèrent plutôt très convaincantes dans leurs personnages. Dans Le Sourire de la Hyène, tous les scénarios sont possibles, et le réalisateur Silvio Amadio, en bon artisan, emballe le tout avec pas mal de savoir-faire, dans un lieu quasi unique, l’imposante maison de la défunte, un décor marqué et très coloré, espace qu’Amadio exploite assez adroitement. La résolution finale, faisant intervenir un personnage extérieur, peut apparaître un peu gratuite et donner le sentiment au spectateur de s’être fait duper. Mais un ultime retournement de situation vient achever le film d’un dernier pied de nez, rebattant in-extremis les cartes d’un côté moralisateur plutôt malvenu.
Sans être un monument du genre, Le Sourire de la Hyène est un très honnête film d’exploitation, rondement mené et carré, qu’il serait dommage de bouder.
Image
Beau travail de restauration effectué sur le film, qui se présente avec une nouvelle jeunesse, porté par une image assainie de toutes marques parasites. Les contrastes sont saisissants, tout comme le niveau de détails. Tout juste regrettera-t-on une luminosité un peu faiblarde dans certaines scènes en extérieur. Mais la vivacité des couleurs fait plaisir à voir.
Son
Unique piste, la version italienne est proposée en DTS HD Master Audio 2.0, et s’avère tout à fait consistante, bien équilibrée, avec des dialogues très dynamiques, une musique bien présente également. On relèvera cependant une saturation dans les aigus par instants. Rien de dramatique pour autant.
Interactivité
Dans les bonus, on retrouve une interview de Stefano Amadio, fils du réalisateur, qui évoque le film de son père avec une certaine franchise et sans langue de bois. Des scènes coupées sont également au programme, et elles raviront les petits cochons que nous sommes tous puisqu’elles étendent considérablement les séquences coquines en donnant plus à voir encore.
Liste des bonus
Tout sur mon père avec Stefano Amadio (24 min), Scènes coupées.