LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LA TRILOGIE

The Lord of the Ring : The Fellowship of the Ring, The Two Towers, The Return of the King – Etats-Unis – 2001, 2002, 2003
Support : UHD 4K
Genre : Heroic Fantasy
Réalisateur : Peter Jackson
Acteurs : Ian McKellen, Orlando Bloom, Billy Boyd, Andy Serkis, Cate Blanchett, Ian Holm, Dominic Monaghan, Liv Tyler, Christopher Lee, Dominic Monaghan, Karl Urban, Bruce Spence, Elijah Wood, Hugo Weaving, Sean Bean, Miranda Otto, Viggo Mortensen, Billy Boyd, Bernard Hill, John Rhys-Davis…
Musique : Howard Shore
Image : 2.35 4/3
Durée : 726 minutes
Son : Dolby True HD Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 et 6.1 Français
Sous-titres : Français, anglais, espagnol…
Editeur : Metropolitan Film & Video
Date de sortie : 16 décembre 2020
LE PITCH
Le jeune hobbit Frodon Saquet hérite d’un anneau. Il s’agit de l’Anneau Unique, instrument de pouvoir absolu qui permettrait à Sauron, Seigneur des Ténèbres, de régner sur la Terre du Milieu et de réduire en esclavage ses peuples…
Le Roi sur son trône
Déjà 20 ans que le premier chapitre du Seigneur des anneaux, La Communauté de l’anneau est venu frapper les écrans de sa maîtrise et de son imaginaire renversant. Après toutes ces années, un déluge de blockbusters fantasy, une seconde trilogie plus féerique et prochainement une série tv sur Amazon Prime, que reste-t-il du Seigneur des anneaux ? Tout.
Il peut être difficile d’imaginer aujourd’hui pour les plus jeunes le choc qu’a pu provoquer la découverte du premier La Communauté de l’anneau sur grand écran, et l’attente insoutenable mais grisante des versions longues distribuées en DVD et du chapitre suivant. Sauf sans doute pour les plus âgés qui connurent les mêmes sensations ou presque avec la première trilogie Star Wars. Deux grands récits fondateurs, ancrées dans les racines mythologiques et littéraires de l’occident, dont l’ambition cinématographique fut essentiellement d’émerveiller, de faire voyager, de célébrer des esprits chevaleresques et romantiques, quitte à faire plier les techniques et l’industrie sous leurs ambitions démesurées. Double pari pour Peter Jackson même qui devait se confronter directement à l’adaptation du premier grand texte d’Heroic Fantasy, un classique absolu de la littérature fantastique jugé pendant des décennies comme inadaptable. L’excellent réalisateur de films d’animation Ralph Bakshi s’y était cassé les dents en 1978, laissant sa vision inachevée malgré un premiers opus plus que méritant. Les années ont passé, les technologies et les effets spéciaux ont considérablement progressé (et les gars de Wetta sont loin d’être des manches) mais au-delà de l’impressionnante maîtrise technique des trois films, rivalisant de prouesses de maquillages et d’images de synthèses, les plus grandes qualités de ce Seigneur des anneaux ne se trouvent sans doute pas là.
The Road Goes Ever On
Ce que n’ont clairement pas compris la plupart des blockbusters projetant le moindre fantasme de space opera ou de super-héros mais avec ce souci de propreté et de lissage bien professionnel, c’est que le cinéma de cette envergure a besoin d’aspérité. Si la musique grandiose d’Howard Shore, les paysages ravissants d’un univers médiéval de légendes et les grandes envolées furieusement épiques restent inscrits dans les mémoires, c’est parce que rarement un film de Fantasy n’a autant donné l’impression de vivre, de respirer devant les yeux du spectateur. Une sensation permise par une multitude de détails allant de la rigueur des costumes, la construction de chaque culture, l’importance de l’écriture et des langues, mais aussi des incongruités qui sont à portée : les faiblesses des personnages, le ridicule de certains évènements, même au cœur de la plus déchirante des défaites, le glissement temporaire vers le cinéma d’horreur, l’humour que certains jugeraient trop lourd… Tout cela tisse une trame qui inconsciemment créer ce sentiment de réel, de proximité, que ne peut alors que sublimer l’intelligence et la puissance de la direction artistique et ce mariage parfait entre quête humaniste (tous les personnages sont finalement à la recherche d’eux-mêmes) et d’enchaînements, parfois éreintants mais jubilatoires, de morceaux de bravoures ébouriffants et émotionnellement déchirants à la fois. Les acteurs sont formidables, la réalisation idéale, la production riche en tous points, et la fresque d’ensemble est à la fois le plus bel hommage que l’on pouvait faire à J.R.R. Tolkien et la continuation du cinéma prodigue de Peter Jackson.
Ce qu’on aimerait parfois revenir à cet hivers 2001, dans une salle de cinéma plongée dans le noir, happé en quelques seconde par la voix de Galadriel « One ring to rule them all, one ring to find them, One ring to bring them all and in the darkness bind them ». Frissons…
Image
10 ans après la précédente sortie de la trilogie en HD sur format Bluray, voici donc le passage des trois films à la technologie 4K. Un travail pas si évident que cela, même pour des blockbusters de cet acabit puisqu’à la différence des plus récents Hobbit, ils ne furent pas produits directement en numérique. En l’occurrence, les films ont été capturés « à l’ancienne », au format pellicule 35mm donc, avant d’être réétalonnés en numérique… du moins pour les deux suites puisque La Communauté de l’anneau fut même en grande partie étalonné par procédé photomécanique. A cela s’ajoute des effets spéciaux numériques, incroyablement performants pour l’époque, mais alors uniquement produits en 2K max. D’où cette esthétique tranchant inévitablement avec la seconde trilogie et un passage à la 4K qui nécessite inévitablement quelques retouches sur la source. L’opération a donc consisté, dans les grandes largeurs, par un scan 4K du négatif original pour les séquences naturelles, et d’une upgrade numérique de celles à effets spéciaux. L’enjeu étant alors d’harmoniser le tout à la fois d’une séquence à l’autre, d’un film à l’autre et d’une trilogie à l’autre. Chapeauté par un Peter Jackson bien décidé à apposer son sceau final sur cette œuvre, les masters UHD (ils sont les même pour les versions cinéma et longues) voient donc à la fois l’apparition d’une définition plus puissante que jamais, et un léger lissage de certaines séquences et matières, donnant aux films une légère patine numérique (mais toujours avec de petits reflets argentiques). Au passage certains effets spéciaux ont été peaufinés, nettoyés, améliorés (et non pas refaits) avant d’être réintégrés dans un tableau d’ensemble des plus bluffants quand a sa faculté à tenir la dragée haute aux productions actuelles. Certains crieront sans doute à la trahison des sensations premières, reste qu’œuvrant plan par plan, avec une minutie incroyable, le résultat final bien que légèrement imparfait par ses limitations historiques (quelques SFX ou visages semblent parfois un peu trop softs), est tout bonnement splendide et d’une cohérence indéboulonnable. Adieux d’ailleurs le disgracieux voile verts / jaunes qui impactait plus ou moins durement la photographie des films en Bluray, les teintes (habitées par un traitement HDR explosif) retrouvent à la fois toute leurs forces et leur chaleur. Un certain réalisme dans la restitution aussi, permettant alors à certains paysages d’être redécouverts (les montagnes d’un blanc éclatant, les forêts aux reflets changeants, la comté, Minas Tirith, le Mordor, la Moria… la liste est longue), les zones d’ombres de reprendre de la texture et de la profondeur, et l’univers même du Seigneur des anneaux de retrouver son mordant, sa lumière et son amplitude visuelle. Et ce n’est pas rien.
Son
Du coté des pistes sonores la différence avec les précédentes éditions est forcément beaucoup moins notable. Déjà parce que les DTS HD Master Audio 5.1 et 6.1 disposés sur les version originale et française (au doublage souvent gênant rappelons-le) étaient on ne peut plus performant, riches et enveloppants. Se découvrant un nouveau mix Dolby Atmos True HD pour la circonstance, la piste anglaise pousse encore, légèrement, plus loin le sensations grâce à une plus grande fluidité des restitutions et quelques informations sonores supplémentaires délivrées discrètement sur les enceintes. Rarement le spectateur a eu autant la sensation de livrer lui-même bataille, d’esquiver les flèches de gobelins ou d’être menacé par une araignée géante. Rarement il a eu aussi la grâce d’admirer d’aussi près les chutes éternelles de Rivendell.
Interactivité
C’est la mauvaise surprise du coffret, qui étonnement ne contient aucun suppléments de la masse gargantuesque produite pour les DVD et les Bluray. Il va donc falloir garder précieusement son box HD et attendre peut-être une futur ressortie collector plus coûteuse encore (rumeurs, rumeurs… pour cette année même) avec de nouveaux bonus produits pour l’occasion.
Liste des bonus
Aucun.