LE QUATRIÈME PROTOCOLE
The Fourth Protocol – Royaume-Uni – 1987
Support : Bluray
Genre : Espionnage
Réalisateur : John Mackenzie
Acteurs : Michael Caine, Pierce Brosnan, Joanna Cassidy, Ned Beatty, Julian Glover, Michael Cough
Musique : Lalo Schifrin
Image : 2.35, 16/9
Durée : 119 minutes
Image : 2.35
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Rimini
Date de sortie : 09 novembre 2022
LE PITCH
1988. Au mépris de tous les accords internationaux, l’URSS met sur pied un plan visant à introduire une arme nucléaire dans une base militaire américaine installée en Grande-Bretagne pour la faire exploser à la veille d’importantes élections.
Guerre des blocs
Très belle surprise que ce thriller d’espionnage classé secret-défense opposant Michael Caine à un jeune rookie du nom de Pierce Brosnan. De facture classique, solidement réalisé et interprété, Le Quatrième Protocole nous renvoie en pleine guerre froide et joue intelligemment avec nos nerfs d’acier.
Tiré du roman éponyme de Frederick Forsyth (auteur, entre autres, des best-sellers Chacal, Le Dossier Odessa ou Les chiens de guerre, tous adaptés au cinéma), Le Quatrième Protocole est longtemps passé inaperçu. Sorti quasiment à la même époque que Tuer n’est pas jouer, le film a probablement souffert de la notoriété étouffante de la franchise « James Bond ». L’œuvre mérite aujourd’hui d’être réévaluée. Bénéficiant d’une intrigue particulièrement ciselée, le long-métrage fait grimper la pression avec précision et doigté. Laissant de côté l’esbroufe spectaculaire, le scénario évoque davantage l’instantané d’une époque. Nous sommes à la fin des années 80 et une guerre qui ne dit pas son nom oppose, en coulisses, le bloc occidental au bloc soviétique. Dans ce contexte explosif de tensions internationales et d’opérations officieuses, le tout-puissant KGB expédie en Angleterre, à deux pas d’une base aérienne américaine, l’un de ses meilleurs éléments, un dénommé Valeri Petrofsky (Pierce Brosnan). Sa mission : introduire l’arme nucléaire en territoire ennemi. C’est sans compter sur la ténacité et le flair de John Preston (Michael Caine), grand manitou des situations risquées. Très vite, notre homme saisit l’arnaque. Planquez-vous, ça va barder.
De la vieille école
Grace à la réalisation léchée de John Mackenzie, la photographie vintage de Phil Meheux (chef op’ de Goldeneye et de Casino Royale) et une bande-originale orchestrée par le légendaire Lalo Schifrin, Le Quatrième protocole dégage un véritable charme « old-school ». Sans aucun jugement péjoratif, nous voilà confrontés à du cinéma de papa ; de l’artisanat de qualité qui sait prendre son temps, exposer les enjeux et faire vivre les personnages. Certains (les plus jeunes sûrement) jugeront le tempo un peu mou du genou. Mais en 1987, Jason Bourne n’existait pas encore sur grand écran. Ici, point de montage épileptique, nulle course-poursuite filmée caméra à l’épaule. John Mackenzie permet à la trame de s’étendre et de se développer sans heurts. Il se focalise davantage sur les rouages dramatiques, la psychologie et les déconvenues de ses protagonistes-pions issus des deux camps. Certaines scènes interpellent : l’humiliation et l’intimidation d’un agent renégat, une filature menée tambour battant ou encore cette séquence inattendue durant laquelle Preston corrige comme il se doit une bande de skinheads agressifs… Et puis l’interprétation, à couteau tiré, apporte une sacrée valeur ajoutée. En plus de seconds rôles savoureux (le vieux briscard Ned Beatty et Joanna Cassidy, la répliquante à peau de serpent de Blade Runner), on appréciera le charisme inné et l’élégance retorse de Michael Caine. Il incarne un agent du contre-espionnage opiniâtre ; un teigneux du renseignement ne craignant jamais de se heurter à la hiérarchie et paré à toutes les audaces afin de remplir ses objectifs. Face à lui, le tout jeune Pierce Brosnan (qui, ironie du sort, venait de se voir rafler le rôle de 007 par Timothy Dalton) compose un tueur du KGB semblable à une machine. Impitoyable, taiseux et quasi-robotique, le comédien, tout juste échappé de la série télévisée Remington Steele, semble constamment tiraillé entre ses ordres de mission et ses émotions incontrôlables. Mais sans jamais vraiment savoir sur quel pied danser. Cette dualité dramaturgique se révèle assez intéressante et la densité des situations demeure suffisamment prenante pour que le spectateur ne décroche jamais. Excellent divertissement à l’ancienne.
Image
Pas de trace d’une autre édition HD officielle du film en Europe ou même aux USA, Rimini joue donc la petite exclusivité avec la présente sortie. Un master étonnant, lumineux, coloré et extrêmement propre… Trop sans doute tant l’utilisation d’un logiciel de lissage ou de d’égrainage semble y avoir été lourdement appliquée. Si la définition reste honorable, les matières sont souvent fluctuantes et surtout le grain de pellicule est totalement absent. Ça ne va faire plaisir à tout le monde.
Son
Versions originale et française sont proposées sous la forme de pistes DTS HD Master Audio 2.0 qui reste on ne peut plus fidèle aux intentions initiales. Le son y est clair, frontale et plutôt confortable avec forcément une préférence pour la version anglaise plus naturel et permettant de profiter des excellentes prestations de Caine et Brosnan. Le doublage français, plus écrasé mais solide dans son interprétation, s’en sort assez bien.
Liste des bonus
Aucun.