LE PROVISEUR
The Principal – États-Unis – 1987
Support : Bluray
Genre : Action
Réalisateur : Christopher Cain
Acteurs : James Belushi, Louis Gossett Jr., Michael Wright, Rae Dawn Chong, Troy Winbush, Esai Morales…
Musique : Jay Gruska
Durée : 109 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais, Français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : ESC Editions
Date de sortie : 18 mai 2022
LE PITCH
Un prof au bout du rouleau, dont sa hiérarchie veut se débarrasser, est promu principal d’un lycée où règne l’anarchie et les gangs.
Graine de violence
Pratiquement trois ans jours pour jour après sa sortie du cultissime Class 1984 de Mark Lester, ESC récidive et sort Le Proviseur de Christopher Cain. Si le film n’a pas autant marqué les mémoires (peut-être à cause d’un chouia moins de scie circulaire), il mérite amplement la (re)découverte. Allé, c’est la rentrée avant l’heure.
Si les années 80 furent sans aucun doute celles de Spielberg, Lucas, Zemeckis ou Hughes, se furent aussi celles d’une société américaine engluée dans une politique où régnaient la finance et les décisions agressives de son président, qui ne tardèrent pas à affecter les couches les plus pauvres de la société. Une violence sociale dont Hollywood se fait évidemment rapidement l’écho. Et quoi de mieux que l’école pour dénoncer une société qui va dans le mur ? Dès 1982, Mark Lester signe donc Class 1984, un pamphlet ultra violent sur l’état de l’école (lui même inspiré du Graine de Violence de Richard Brooks. En sous-texte, on y lit aussi l’apologie de l’auto-justice, comme si la société elle-même était incapable de réparer ses propres méfaits. Un cas qui va faire… école et donner lieu à d’autres films, certes moins virulents mais encore plus proches de la réalité du terrain. Tel ce Proviseur, qui commence comme une énième comédie au score léger et très marqué par son époque, avant de doucement glisser vers un ton plus grave et qui raconte l’état d’une société réellement au bord du gouffre.
The Outsider
Comme dans le film de Lester, tout commence par le corps enseignant. Cette fois ci au travers d’un professeur au bout du rouleau qui, en guise de sanction disciplinaire, se voit promu proviseur pour mieux en baver. Dans le rôle titre, James Belushi, pas loin d’être au top de sa carrière (un an plus tard il partage l’affiche avec Schwarzy dans Double Détente). Belushi, avec son look d’Américain lambda, rentre comme un gant dans les fringues de ce héros malgré lui, confronté à un établissement scolaire à la violence qui le dépasse complètement. Une introduction sacrément cynique, quand on y pense, car plutôt que de rechercher une solution à un problème, on colle un gars supposé incompétent à la tête d’une école déjà gangrené de partout. Une charge passée probablement inaperçue mais une charge quand même. Dans la grande tradition de l’outsider qui réussit contre toute attente, ce nouveau venu va pourtant réussir à rallier les profs du lycée derrière lui (parmi lesquels la mémorable Rae Dawn Chong) et créer un service de sécurité (mené par l’imposant Louis Gossett Jr.) pour lutter contre le gang qui sème la terreur dans l’établissement (mené par le toujours excellent Michael Wright).
Si l’écriture semble d’abord hésiter entre comédie et drame, quelques scènes bien troussées font définitivement pencher la balance vers le second. Comme la violente agression dont est victime le héros, durant laquelle la caméra de Christopher Cain (qui signera le très bon Young Guns l’année plus tard) se montre très efficace. Ou encore lors du final et son jeu du chat et de la souris très tendu. Sans jamais vraiment s’imposer comme un film essentiel, entre l’ultra violence d’un Class 1984 ou la noirceur d’un Substitute, Le Principal réussit donc son petit numéro d’équilibriste, s’en sort avec les honneurs et mérite le (re)visionnage.
Image
Extérieurs lumineux, intérieurs sombres mais aux contrastes bien équilibrés qui conservent un grain visible mais discret mais qui rajoute finalement à la patine du film. Le gros moins venant surtout d’une véritable absence de relief qui se fait parfois un peu trop sentir.
Son
Sans surprise, une unique piste en DTS 2.0. Pas transcendante mais pas honteuse non plus, puisque certains passages (la course poursuite en moto, l’agression…) sauront y piocher le dynamisme nécessaire.
Liste des bonus
Aucun.