LE PIRE VOISIN DU MONDE
A Man called Otto – États-Unis – 2022
Support : Blu-ray
Genre : Comédie Dramatique
Réalisateur : Marc Forster
Acteurs : Tom Hanks, Mariana Trevino, Rachel Keller, Mack Bayda, Cameron Britton
Musique : Thomas Newman
Durée : 126 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais, Français, Espagnol DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français, espagnol, portugais…
Distributeur : Sony
Date de sortie : 7 juin 2023
LE PITCH
Otto Anderson est un vieux bougon qui n’a plus aucune raison de vivre depuis la mort de sa femme. Alors qu’il s’apprête à en finir, il est dérangé dans ses plans par une famille, jeune et pleine d’énergie, qui s’installe dans la maison voisine : il fait alors la connaissance de Marisol, douée d’un sacré sens de la répartie, et comprend qu’il a trouvé une adversaire à sa hauteur ! Tandis qu’elle le pousse à porter un autre regard sur la vie, une amitié improbable se noue entre eux qui bouleverse totalement les repères d’Otto.
To die or not to die, that is the question
Qui n’a jamais connu les problèmes de voisinage ? On a beau avoir instauré la fête des voisins, on n’est pas forcément ravi d’y faire un tour si c’est pour voir celui qui nous empêche de dormir, celui qui se gare toujours n’importe comment et encore moins le râleur du coin qui nous tient la grappe. De quoi devenir aigri. Phénomène qui remarquons-le s’accentue avec l’âge.
C’est le cas de Otto. Le titre du film lui décerne d’ailleurs l’honneur, voire l’ultime privilège d’être Le Pire voisin du monde. La palme devait revenir à Clint Eastwood dans Gran Torino mais étant donné sa fin tragique dans le film, Otto fut déclaré vainqueur. Si l’on côtoie un grincheux de première catégorie, il suffit parfois de gratter un tout petit peu pour comprendre ses circonstances de vie. On ne né pas de mauvais poil, on le devient. Ici, le pauvre n’arrive pas à se remettre du deuil de sa chère et tendre. Délaissé et sans famille, il n’a plus rien pour assaisonner son existence. On le comprend. La dépression latente l’envahit de plus en plus et les idées suicidaires sont devenues son quotidien. Il a beau faire tout ce qu’il faut pour passer à trépas, ces abrutis de voisins viennent toujours l’interrompre lorsqu’il ne faut pas. Dans ce lotissement bétonné de la banlieue de Pittsburgh, tout le monde se connaît, tout le monde s’épie. Une sorte de monde parallèle à la Desperates housewives du pauvre. Alors lorsqu’une famille emménage dans la rue sans rien connaître de son passif, pépère fait le grognon et a du mal à admettre que finalement, l’entraide aide à la sympathie.
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis
Vieux, râleur et suicidaire ; la vie selon Ove est le premier roman d’un chroniqueur et blogueur suédois du nom de Fredrik Backman. Succès international, son adaptation cinéma le mène jusqu’à la 89e cérémonie des Oscars où il sera nommé dans la catégorie du meilleur film étranger. S’il ne décroche pas la statuette, son pitch fait de l’œil à Sony qui s’empresse d’en acquérir les droits pour Rita Wilson. La productrice, séduit, encourage son petit mari chéri à tenir le rôle principal. Bien lui en a pris car celui-ci lui va comme un gant. Tom Hanks, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est parfait en bougon irascible. L’acteur peut tout jouer sans avoir à se forcer. Ce monsieur tout le monde, n’est pas s’en rappeler le prestige d’acteur à l’ancienne affirmant ses rides et son âge. Un demi-siècle en arrière, Spencer Tracy aurait pu lui aussi faire un très bon Otto. Mais un bon rôle n’est jamais aussi réussi sans un outsider pour lui faire face. La Mexicaine Mariana Trevino balaie le film de sa fraîcheur. Son naturalisme sied à merveille au jeu de Tom Hanks. Elle donne à son personnage un positivisme bienvenu au drame de son alter ego et lui apprend à vivre après la perte de l’être aimé. Marc Forster filme son histoire pépère et sans trop de finesse comme à son habitude alternant son récit de flash-back avec Truman Hanks reprenant le rôle de son papa à la vingtaine. Bien entendu, avec le temps, on se doute que sous la carapace d’Otto végète un vrai héros du quotidien l’œil tourné vers son prochain. Malgré son scénario téléphoné, le film, à force de compassion et d’empathie arrive malgré tout à séduire et ce n’est déjà pas si mal. Avec le recul, nos cons de voisins ne le sont finalement peut-être pas tous. Si on tentait l’expérience de les voir différemment, on ne sait jamais, on pourrait même changer d’avis sur certains d’entre eux. Mais pas tous, il ne faut pas exagérer non plus, ils ne vont pas commencer à nous enquiquiner ceux-là !
Image
Une fois n’est pas coutume à notre époque, le film source vient d’une pellicule 35 mm. Le grain de pellicule est fin et plein de contrastes. Les couleurs elles-mêmes ne sont pas dénaturées et la définition assure, comme sur les gros plans de visages et sur les rides saillantes de Tom Hanks.
Son
Pas d’effet particulier ici vu le type du film. L’essentiel est largement assuré avec une piste de voix claire et un bon équilibrage dans l’ensemble.
Interactivité
Rien de bien excitant dans cette catégorie. Un court making of accompagne le film ainsi qu’un clip musical qui a le droit à son propre module. A noter, une scène coupée d’une petite minute, histoire de faire du volume dans la section bonus.
Liste des bonus
« Bousculer les codes » : les coulisses du tournage 8’, Clip « Til You’re Home » par Rita Wilson et Sebastián Yatra 3’, Dans le studio avec Rita Wilson et Sebastián Yatra 2’, Scène coupée : Otto prépare sa voiture pour les enfants 1.’