LE PIC DE DANTE
Dante’s Peak – Etats-Unis – 1997
Support : Bluray
Genre : Catastrophe
Réalisateur : Roger Donaldson
Acteurs : Pierce Brosnan, Linda Hamilton, Jamie Renée Smith, Charles Hallahan, Jeremy Foley, Elizabeth Hoffman…
Musique : John Frizzell, James Newton Howard
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 108 minutes
Editeur : ESC Editions
Date de sortie : 08 mai 2024
LE PITCH
Harry Dalton, volcanologue qui, à la suite de la mort de sa compagne, avait renoncé à ses recherches, renoue avec ses anciens collègues de l’United States Geological Survey de Vancouver. Le pic de Dante, volcan endormi dans l’Etat de Washington, présente des manifestations sismiques de faible amplitude. Harry est alors dépêché sur les lieux. Il est vite alerté par diverses manifestations telluriques et en avertit le conseil municipal de la petite ville touristique située au pied du volcan.
Il ne faut pas réveiller un volcan qui dort
Entre deux James Bond (GoldenEye et Demain ne meurt jamais), Pierce Brosnan délaisse le costard chic et la dégaine assurée pour la tenue plus casual du volcanologue / aventurier. Si le film ne fera pas recette en 1997 (tout comme le concurrent Volcano), il s’est depuis refait une petite aura méritée de film catastrophe plutôt bien troussé.
Les années 90 auront été l’autre décennie des grands films catastrophe hollywoodiens. Une mode en grande partie relancée par les succès de Jurassic Park et Twister et qui verra en suivant le genre s’essayer à tous les mix possibles via Daylight avec Stalonne, Pluie d’enfer avec Christian Slater et Morgan Freeman, les adeptes de l’astéroïde dans la tronche Armageddon et Deep Impact, le dino moche de Godzilla made in USA, l’iceberg de Titanic… et même deux gros volcans. Ceux des productions adverses d’Universal et de la Fox qui se tireront la bourre pour sortir en premiers dans les salles à coups de primes et d’allonges du budget. Dommage pour le limité Volcano de Mick Jackson (avec Tommy Lee Jones), c’est bien Le Pic de Dante qui gagne sur les derniers mètres. Ça tombe bien, c’est clairement le plus réussi et le plus solide des deux. Un hommage évident aux grands canons du genre qui reprend presque tel quel les lignes narratives d’autrefois avec une première partie qui fait monter doucement la pression en multipliant les signes annonciateurs de la catastrophe à venir, tout en suivant l’enquête du très beau géologue dépêché sur place (Pierce Brosnan, nouvellement James Bond) que bien entendu tout le monde, même son patron, traite d’alarmiste comme dans Les Dents de la mer. Sans surprise, en cours de route ce dernier rencontre la mairesse de la petite ville située au pied du Pic de Dante, jouée par Linda Hamilton à contrepied de la badass Sarah Connor, mère séparée dont il va s’enticher et devenir le protecteur au cœur de la fournaise.
Points chauds
Prévisible, classique au possible, jusqu’au sempiternel sauvetage canin et son happy end accompagné par la musique pleine d’émotions, Le Pic de Dante se montre cependant extrêmement sérieux dans son approche, en reproduisant de manière appliquée toute la gradation on ne peut plus réelle de ce type de phénomène explosifs : rremiers tremblements de terre à peine perceptibles, empoissonnement des sols et des eaux par le souffre, longues périodes de calmes puis explosions dévastatrices, pluie de cendres, lentes coulées de lave et diffusion terrifiante d’un gigantesque nuages pyroclastique terminal. Artisan plutôt solide ayant fait ses preuves avec le très bon remake du Bounty, les thrillers Sens unique et Sables mortels et bien entendu le film d’horreur à effets spéciaux La Mutante, Roger Donaldson se montre extrêmement capable pour délivrer un grand spectacle de destructions tout à fait intense sans jamais perdre le fil d’un certain réalisme. Refusant en grande partie les images de synthèses désirées par la production, il joue avec précision sur un mélange de trucages visuels (toujours assez bluffants), de maquettes à très grandes échelles et d’effets de montage et de rythme pour constamment crédibiliser une éruption apocalyptique qui occupe toute la seconde moitié du métrage. De la traversée d’une jeep sur une route couverte de lave solidifiée à celle d’une barque flottant sur un lac acide, la sensation de danger est bien présente, et rehaussée par quelques jaillissement plus violents (la mort brutale de la première compagne d’Harry Dalton dans l’intro, le sacrifice de la grand-mère…).
Si effectivement la concurrence n’est pas vraiment rude (on en reparle de Pompéi ?), Le Pic de Dante reste le film catastrophe volcanique le plus réussi à ce jour et un divertissement tout à fait honorable, promesse d’une bonne petite soirée popcorn.
Image
ESC reprend ici le seul master HD connu existant sur le marché, et déjà utilisé par Universal pour la première sortie Bluray en 2011. Déjà pas franchement dès plus spectaculaires alors, la copie se prend un petit coup de vieux supplémentaire ici. Il faut dire que cette dernière a été produite à partir d’une source vidéo plus ancienne encore, et remaniée à l’aide de logiciels numériques croisant d’égrainage et edge enhancement pour faire passer la pilule, mais sans vraiment réussir à concrétiser une définition solide. L’image est assez plate, terne et parsemée de petits effets de brillance. Cela reste tout à fait regardable, mais pas vraiment à la hauteur du spectacle.
Son
On retrouve de la même façon la piste DTS HD Master Audio 5.1 déjà entendu. Heureusement celle-ci est parfaitement convaincante, apportant une dynamique nerveuse et soutenue lors des scènes les plus imposantes et accompagnant délicatement les dialogues et les musiques par ailleurs. Très efficace. Le doublage français s’en sort plutôt bien lui aussi même si le mix se montre un poil plus étouffé.
Interactivité
Bonne nouvelle pour les amateurs du film, l’édition d’ESC retrouve enfin les suppléments disponibles aux USA et qui avait été honteusement oubliés pour la première sortie bluray : un excellent et très précis commentaire audio avec le réalisateur et son chef décorateur, et un passionnant making of d’une heure comme savaient en faire autrefois les grands studios américains. Un film parfaitement produit, compilant les interviews de tout le monde ou presque (des acteurs aux techniciens), révélant des tonnes d’infos sur la construction du film, les personnages, la construction des décors ou les effets spéciaux à grands renforts d’images des coulisses.
Mais il y a aussi du neuf avec une présentation assez complète et très énergique du film, insistant sur l’aspect « à l’ancienne », par le journaliste Simon Riaux et un second regard, plus ciblé sur Pierce Brosnan, apporté par Laurent Perriot, spécialiste de James Bond et proche de l’acteur.
Liste des bonus
Commentaire audio de réalisateur Roger Donalson et du chef décorateur Dennis Washington (VOST), « Un film à l’ancienne » : entretien autour du film avec Simon Riaux (28’), « Amis pour la vie » : entretien avec Laurent Perriot sur la carrière de Pierce Brosnan (10’), « Au plus près du spectacle » : making of d’époque (62’), Bande-annonce (2’).