LE NINJA BLANC
American Ninja 2 : The Confrontation – Etats-Unis – 1987
Support : Bluray & DVD
Genre : Action
Réalisateur : Sam Firstenberg
Acteurs : Michael Dudikoff, Steve James, Larry Poindexter, Gary Conway, Jeff Celentano, Michelle Botes…
Musique : George S. Clinton, Michael Bishop
Image : 1.85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 2.0 anglais et français
Sous-titres : Français
Durée : 90 minutes
Editeur : ESC Éditions
Date de sortie : 21 août 2024
LE PITCH
Le soldat Joe Armstrong et le sergent Curtis Jackson débarquent sur l’île de Saint Thomas dans les Caraïbes. Ils ont pour mission d’enquêter sur la disparition de soldats américains. Rapidement, ils découvrent l’existence d’une base secrète où les militaires disparus sont reconditionnés pour devenir de redoutables guerriers ninjas.
Des ninjas comme s’il en pleuvait
Alors que le monde s’effondrait ployant sous la menace de la guerre froide et que la menace atomique pointait son nez, Joe Armstrong, le US Ninja était de retour ! Mais Cannon oblige, il partit s’offrir quelques vacances en Afrique du Sud avec son pote gros bras, question de retrouver ses chers amis ninja en mousse.
Véritable passion de ce cher Menahem Golan, tête pensant (houlà !) de la Cannon Group, l’importation du ninja dans le cinéma américain avait enfin véritablement porté ses fruits avec American Ninja (ou American Warrior chez nous) réalisation foutraque signée par le mercenaire maison Sam Firstenberg, pleine d’explosions et de vilains combattants asiatiques envoyés au tapis par la révélation intensément charismatique (??) Michael Dudikoff et son pote plein de blague Steve James. Un joli carton pour la firme qui bien entendu va rapidement commanditer une suite. Après un passage pour la même équipe du coté du film de barbouze façon Chuck Norris avec Avenging Force (renommé chez nous American Warrior II… pratique), ils rempilent donc mais avec un budget réduit des deux-tiers question d’augmenter généreusement la marge. La méthode Cannon par excellence qui n’hésite pas à embarquer toute l’équipe de tournage en Afrique du Sud (l’apartheid, y connait pas) pour se donner des airs de Caraïbes pas cher où le scénariste Gary Conway (Over the Top), envoie nos deux héros enquêter sur les disparition de brave G.I. Stupeur, ces derniers sont utilisés par un très méchant trafiquant de drogue (l’auteur lui-même pas très bon acteur non plus) qui oblige un brave scientifique à les transformer en une armée de ninjas transgéniques entièrement à ses ordres.
Caribbean ninja
Du grand n’importe quoi, d’autant plus ridicule lorsque les pauvres gars emmitouflés dans leurs costumes encombrants se font défoncer la tronche à la queueleuleu à chaque apparition. De la chair à Cannon interchangeable façon sbires de Power Rangers qui se feront même sacrifier dans une mémorable démonstration de force devant des collègues maitres du monde ricanants, question d’être sûr d’être beaucoup moins nombreux lorsque les troupes ricaines débarqueront dans la base pas si bien cachée. Toujours aussi ridicule, toujours franchement crétin, mais sans doute un peu plus conscient de l’être, celui que l’pn connait en France sous le titre Le Ninja Blanc (parce que American Warrior II était déjà pris et que Dudikoff est… euh… blanc), jouerait alors plus volontiers la carte du divertissement presque potache, multipliant les bonnes blagues de bidasse, se vautrant dans une bagarre dans une auberge nous renvoyant aux baffes rigolotes de Bud Spencer et Terence Hill. Il laisse surtout les coudées franche au jovial et musculeux Steve James, dragueur invétéré, adeptes de l’accolade virile et des sous-entendus pas discret pour un sous, et prenant manifestement un grand plaisir à casser du ninja de pacotille avec les poings ou en sortant, pour un final bordélique à souhait, ses mitraillettes préférées. Un gaillard qui vole aisément la vedette à son partenaire tête d’affiche et grand artiste de la mono expression, qui est partie compter fleurette à une jolie demoiselle en détresse et se lier d’amitié à un gamin des rues, parce qu’il est un vrai héros.
Un film comme on en fait plus, véritable témoin de l’entreprise à la chaine de la Cannon et d’un esprit actionners fauché des 80’s, mais qui comme le premier garde ce charme curieux des nanars sans prétention, assez rythmés, presque cools, où le patriotisme débile à laissé place à un univers gamin remplis de copies mal moulées des G.I. Joe. Plaisir coupable ? Un peu oui…
Image
Un master HD à l’ancienne fourni à qui veut à travers le monde par un studio MGM qui manifestement le conçoit comme un fond de catalogue. Pas de restauration à la source donc, de nouveau scan 2K ou 4K qui fait classe, mais une remasterisation issue d’un transfert vidéo un peu daté. Pas de gros dommages dans les cadres, même si on aperçoit quelques petits spots, et on perçoit un réel effort pour préserver la nature du film, fauchée et granuleuse, sans tomber dans l’utilisation abusive des logiciels réducteurs de bruit. A l’arrivé, avec des couleurs relativement bien tenues, des noirs assez solides et une image toujours claire et confortable. La définition manque parfois de peps et de profondeur, mais peut-être ne faut-il pas trop en vouloir non plus ?
Son
La piste originale se montre plutôt solide, claire et nette avec une assez bonne balance dans son DTS HD Master Audio 2.0, mais beaucoup se tourneront sans doute vers la bonne vieille vf d’époque qui en fait des caisses, multiplie les grosses voix viriles et les expressions pas piquée des hannetons. Toujours aussi sympa, ajouté quelques notes d’humour supplémentaire, elle est cependant remplacée à deux trois occasions, et très brièvement, par des inserts en vost montrant qu’il y avait sans doute eu quelques coupes (incompréhensibles) lors de la première sortie française.
Interactivité
Le Ninja blanc rejoint fièrement la collection nostalgique VHS box d’ESC Edition avec deux designs différents (visuel blanc ou visuel noir) avec à l’intérieur quelques goodies comme le poster du film, une reproduction d’un numéro de KO Mag et des photos d’exploitation. Le titre est aussi proposé pour les plus raisonnables dans un boitier scanavo plus sobre (et mérité).
Là les bonus vidéo sont bien entendu les même à savoir une nouvelle intervention d’Arthur Cauras, habitué des titres à gros bras chez l’éditeur, qui retrace la belle destinée des ninjas de la Cannon, la naissance de l’American Ninja, les charmes de sa suite et le bordel des opus suivants et de leur distribution française. Plutôt sympa, il est suivi par le making of rétrospectif produit par Olive Films en 2016, donnant la parole à Sam Firstenberg, Michael Dudikoff, Gary Conway, le producteur Avi Lerner et le responsable des cascades BJ Davis, qui évoquent leurs souvenirs de tournage. Un petit flashback d’autant plus agréable que le propos est toujours lucide sur la nature du film et les productions Cannon en général. Toute une époque comme dirait l’autre.
Liste des bonus
« Le Ninja Blanc » par Arthur Cauras (20’), « Un ninja américain au Cap » : making of (17’), Bandes-annonces.