Donc, plutôt que de situer l’action dans l’espace, Ippolito choisit la terre ferme, et même sous la terre… dans une grotte plus précisément. D’où un titre italien, Alien 2 Sulla Terra finalement relativement honnête. On reconnaît bien là l’opportunisme de certains réalisateurs/producteurs, toujours promptes à se faire de l’oseille sur le succès d’un grand classique. Et bien sûr, si on le regarde tel quel, en se disant que c’est une fausse suite au film de Ridley Scott, le film de Ciro Ippolito (surtout connu pour être le producteur de Les Contrebandiers de Santa Lucia ou La Vénitienne), ne tient absolument pas la distance. Mais en le regardant sous un autre angle, ce que le titre français nous le permet justement, Le Monstre attaque s’avère être une bonne petite série B horrifique efficace, où la partie souterraine ainsi que son épilogue s’avèrent finalement tout à fait réussis.

Sous terre, personne ne vous entend crier

Le Monstre attaque est donc un bon petit bis, doté comme il se doit d’un pitch on ne peut plus simple. Mais on n’ira pas s’en plaindre justement, surtout que Ciro Ippolito est plutôt bon en ce qui concerne les scènes chocs qu’il distille avec audace. Les maquillages et effets gores, réalisés par Ippolito himself, sont réussis, et le fait d’avoir situé la majeure partie de l’histoire dans une grotte, suffit à instaurer une ambiance oppressante et claustrophobe à souhait. Un bon moyen aussi d’appuyer sur ce sentiment d’impuissance face à ces nombreux mystères (dont un caillou « maléfique ») puisqu’ici on est déjà à plus de six pieds sous terre.

Malgré le fait que le film met un petit moment avant de plonger dans le vif du sujet, que le budget soit vraiment riquiqui, Le Monstre attaque ne mérite pas d’être catalogué parmi les nanars ou les séries Z : c’est avant tout un très bon film d’exploitation, où Ciro Ippolito, aidé de Biagio Proietti à la réalisation, profite à fond des décors naturels qui lui sont mis à disposition, ici les grottes de Castellana dans les Pouilles, et on ne peut s’empêcher de penser parfois que le réalisateur Neil Marshall s’en inspirera beaucoup pour faire The Descent, lui considéré comme un film culte, voire une claque… Injustice ? Le débat reste ouvert, mais ce rip off d’Alien peut se targuer de comporter quelques scènes très chocs et de profiter d’une très bonne musique composée par les frangins De Angelis (La Maison de la terreur, La Montagne du dieu cannibale…). D’ailleurs, si la partie se déroulant dans dans les profondeurs est réussie, que dire de la scène finale où nos survivants revoient la lumière du soleil pour s’apercevoir dans une ambiance cauchemardesque, crépusculaire à souhait, qu’il n’y a plus personne sur la surface de la Terre. Ciro Ippolito s’en tire assez bien finalement, surtout qu’il ose des cadrages et des éclairages qui sortent des sentiers bien balisés du bis.

Le Monstre attaque est un très bon divertissement lorgnant plus vers l’horreur que la science-fiction, bénéficiant d’une très belle photographie, de maquillages et d’effets gores particulièrement réussis.