LE CRIME DE LA SEMAINE
The Glass Web – États-Unis – 1952
Support : Blu-ray & DVD
Genre : Policier
Réalisateur : Jack Arnold
Acteurs : Edward G. Robinson, John Forsythe, Kathleen Hugues, Marcia Henderson
Musique : Milton Rosen
Durée : 81 minutes
Image : 1.37 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Éditeur : Éléphant Films
Date de sortie : 11 juillet 2023
LE PITCH
Henry Hayes et Don Newell travaillent tous les deux sur l’émission de télévision « le Crime de la semaine ». Don entretient une liaison extra-conjugale avec la troublante Paula Rainer, qu’il retrouve assassinée. Hayes, considéré comme un génie méticuleux est soupçonné par Don…
Hitchcock présente
Coincé entre Le Météore de la nuit et son Étrange créature du lac noir, Le Crime de la semaine réalisé par le même Jack Arnold aborde pour le grand public un genre méconnu chez le cinéaste : celui du polar.
Marrant et triste à la fois de voir un metteur en scène passer à la postérité pour un seul genre. S’il a passé les décennies grâce au cinéma fantastique et aux films précités, le réalisateur du célèbre Homme qui rétrécit, bijou magnifique à l’épreuve du temps, a œuvré dans tous les genres. Western, comédie ou policier comme ici, il a fini par sombrer dans l’anonymat de la mise en scène de multiples séries télévisées aussi anonymes que banales. Dommage, d’autant plus que les années cinquante étaient prometteuses pour lui. Cantonné aux films de Drive-in qui pullulent à l’époque, sa carrière ne prendra pas l’envol escompté. Estampillé metteur en scène de série B, il enchaîne les tournages avec plus ou moins de réussite. Le Crime de la semaine est son second film tourné en 3D pour la Universal après Le Météore de la nuit. Mais manque d’effet marquant, le public lui préféra sa version 2D (il ressortira en relief 50 ans plus tard lors de festivals). Alimentant son catalogue de sorties, le studio se fournit dans les romans de gare pour tourner au plus vite et à moindre frais en engageant les auteurs pour les adaptations sur grand écran. Heureusement, le genre policier n’offre que l’embarras du choix et dispose d’un public fidèle.
Movie on the week
Se déroulant dans le milieu de la télévision alors voleuse d’entrées pour les salles de cinéma, Jack Arnold et son scénariste s’amusent à en démanteler tous les ressorts. Ils tissent une toile d’araignée en forme de jeux de miroirs où le monde de la petite lucarne se mélange avec celui de la réalité. Pour ce faire, Arnold s’amuse à brouiller les frontières. Il n‘attend pas une mise en place laborieuse pour tester ses expérimentations. Son film débute par un assassinat. Le spectateur l’assimile directement au titre du film (Le crime de la semaine) et s’imagine déjà dans le déroulement de l’enquête qui va suivre afin de savoir comment l’assassin va se faire pincer. Sorte de préquel à la future série Columbo. Or, par un léger mouvement de travelling arrière, Arnold dévoile un plateau de télévision comme pour dire qu’il ne faut jamais croire ce que l’on voit. Ironie de l’auteur, dans le tournage de ce show TV que le spectateur semble suivre en direct, il enchaîne avec une pub montrant les bienfaits de la cigarette, produit du sponsor. C’est dans cette ambiance de faux-semblants que le véritable crime sera commis. Dès lors, on sent le cinéaste moins intéressé par cette partie plus consensuelle. Une fille que tout le monde a connu, un meurtre impulsif, le meurtrier qui déballe tout à la fin face caméra… Acteur sur le déclin Edward G. Robinson, malfrat par excellence s’amuse en jouant sur les clichés qu’il a lui-même instaurés dans les années trente en interprétant des mafieux peu recommandables. Son visage patibulaire en fait le parfait assassin que le public espère voir condamner. Il s’oppose au fringant John Forsythe (future tête d’affiche de la série Dynastie), en mari adultère. Bien entendu, tous deux sont au cœur de la création de ce show TV hebdomadaire. Autant d’excuses pour creuser les dessous du petit écran.
Le crime de la semaine, titre de l’émission en question rappelle la célèbre série du maître du suspense Alfred Hitchcock présente ou pour le coup c’était le petit écran qui se réappropriait les mécanismes du grand. Joli parallèle et belle référence pour une petite série B.
Image
La copie argentique se dote d’une bonne définition avec comme fait notable une gestion des noirs maîtrisée. L’image est stable sans défauts majeurs de pellicule. Une copie propre et bien restaurée.
Son
Le film est proposé en VO uniquement. Le Crime de la semaine n’ayant pas eu les honneurs d’un doublage français à l’époque. La piste audio est très propre sans être parasitée par un souffle commun pour cette époque . De quoi faire amplement l’affaire.
Interactivité
Eddy Moine commence à faire parti des habitués des suppléments d’Éléphant. Il contextualise le film dans la carrière du metteur en scène tandis qu’un autre court bonus tiré du coffret Jack Arnold sorti en 2017 laisse la voie à Monsieur Dionnet pour encenser le cinéaste.
Liste des bonus
Le film par Eddy Moine (10’), « Jack Arnold, géant de la peur » par Jean-Pierre Dionnet (6’), Bandes-annonces de la collection.