LE COMTE DE MONTE-CRISTO (1975)
The Count of Monte-Cristo – Royaume-Uni, Italie – 1975
Support : Bluray & DVD
Genre : Aventure
Réalisateur : David Greene
Acteurs : Richard Chamberlain, Kate Nelligan, Tony Curtis, Louis Jourdan, Donald Pleasence, Trevor Howard…
Musique : Allyn Ferguson
Image : 1.78 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Durée : 103 minutes
Editeur : Éléphant Films
Date de sortie : 29 octobre 2024
LE PITCH
Tout semble sourire au jeune Edmond Dantès : il est sur le point de devenir capitaine et d’épouser son amour de toujours, Mercedes. Mais, ce succès gène certains, et trois de ses ennemis mettent sur pied un complot visant à le faire jeter en prison. Le jour de ses noces, il est arrêté et enfermé au château d’If, une forteresse dont nul n’est jamais revenu. Pendant les vingt ans qu’il y passera, une seule chose le maintiendra en vie : son plan d’évasion et la terrible vengeance qu’il exercera sur ceux qui l’ont trahi…
D’un exil à l’autre
Texte le plus célèbre d’Alexandre Dumas juste derrière Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte-Cristo fait aussi partie des œuvres littéraires françaises les plus adaptées à l’écran… et au petit écran comme le rappelle cette fastueuse production de la NBC qui connu elle aussi son moment de succès en 1975.
Imaginé un temps comme une grande mini-série, cette énième version du Comte de Monte Cristo du cependant être ramené à une durée beaucoup plus raisonnable d’un long métrage. Un choix limitant forcément le travail d’adaptation dont le résultat pourrait hérisser le poil des Dumaphiles avec la disparition de nombreux personnages et trames secondaires, la coupe ou la réduction de certains passages, quelques réajustements entourant les cibles privilégiées d’Edmond Dantès, mais aussi, et peut-être surtout, une réduction à l’essentiel du contexte politique. Se situant durant les années de la restitution des Bourbons et donc de l’emprisonnement de Napoléon sur l’Ile d’Elbe, puis du Second Empire, le roman profitait ainsi de son feuilleton littéraire pour décrire une haute société française toujours prompte à embrasser les puissants, à trahir à tout va et à placer au premier plan son intérêt plutôt que celui de sa nation. Des éléments sévèrement gommés ici, à une ou deux références près, qui permettent alors au long métrage de mettre surtout en avant ses aspects aventureux et son pur récit de vengeance. D’un roman fleuve, palpitant et complexe à un simple divertissement grand public, c’était bien là tout l’ambition du projet. Tourné à Marseille pour quelques extérieurs puis essentiellement à Cineccita, ce Comte de Monte Cristo met constamment en avant de très beau décors réels ou studios, quelques séquences maritimes plutôt impressionnantes et une reconstitution historique (costumes…) franchement riche, quelque part entre le drame en costume sérieux et les anciens films de cape et d’épée ou de piraterie.
De grands noms et de grands titres
Cinéaste mercenaire, mais surtout téléaste chevronné, David Greene, qui enchainera avec les séries Le Riche et le Pauvre et Racines, assure solidement le spectacle, apportant une réalisation carrée et efficace, mais toujours rythmée, profitant de sa riche production pour se donner parfois des vrais airs de long métrage cinéma. Le film sera d’ailleurs projeté sur grand écrans dans de nombreux pays d’Europe, dont la France. Mais ce si petit divertissement d’aventure séduit encore aujourd’hui c’est surtout, il faut bien l’avouer, grâce à son imposant casting permettant de retrouver dans les rôles des trois traitres à l’origine de l’incarcération du héros de véritables pointures comme Louis Jourdan (qui joua le Comte dans la version de 1961 réalisée par Claude Autant-Lara), Donald Pleasence (exceptionnel en petit banquier véreux) et Tony Curtis en flamboyant Général Mondego. Face à eux, le séduisant Richard Chamberlain s’en sort plutôt bien, passant d’un jeune bellâtre habituel à une figure plus rigide et aristocratique au look théâtral avec une belle énergie. Un acteur qui a toujours eu un peu de mal à s’imposer au cinéma, mais qui entame véritablement là une carrière secondaire plus populaire qui lui apportera ses plus beaux succès avec l’adaptation tv de L’Homme au masque de fer et bien entendu les deux séries culte Shogun et Les Oiseaux se cachent pour mourir.
Non ce Comte de Monte-Cristo n’est pas forcément un classique incontournable ou une révision novatrice et révolutionnaire du grand roman de Dumas, mais il reste un spectacle de qualité, très sympathique et admirablement incarné, et qui promet une bonne soirée… comme la télévision pouvait en promettre parfois dans ces années-là.
Image
Pas toute fraiche, la copie du métrage est sans doute héritée d’un master vidéo d’une précédente génération retravaillé pour se plier aux exigences du support Bluray. Les couleurs sont plutôt jolies, avec une belle emphase sur les dégradés de bleus, les cadres sont relativement propres malgré quelques restes de petites taches et autres points blancs, mais c’est surtout le piqué qui reste constamment trop doux, trop soft, pour totalement convaincre. Dommage car on sait que ce téléfilm a bel et bien été tourné sur pellicule et pourrait prétendre à une restauration beaucoup plus poussée.
Son
Très sobres, les pistes sonores mono sont présentées ici dans des DTS HD Master Audio 2.0 qui se montrent particulièrement fidèle aux énergies initiales. C’est naturellement la version originale qui s’avère la plus riche en dynamique, fluidité et travail sur les ambiances, là où le doublage français, de qualité, écrase comme souvent toute idée de relief.
Liste des bonus
Bandes-annonces.