LE BAL DE L’ENFER
The Invitation – Etats-Unis, Hongrie – 2022
Plateforme : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Jessica M. Thompson
Acteurs : Nathalie Emmanuel, Thomas Doherty, Stéphanie Corneliussen, Alana Boden, Sean Pertwee
Musique : Dara Taylor
Durée : 105 minutes
Image : 1.85
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français, anglais, espagnol, néerlandais…
Éditeur : Sony
Date de sortie : 22 décembre 2022
LE PITCH
Après la mort de sa mère, Evie se retrouve sans famille. Elle décide de faire un test ADN et se découvre un cousin éloigné dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Après être entrée en contact avec lui, il l’invite à un somptueux mariage dans la campagne anglaise afin qu’elle rencontre sa nouvelle famille. D’abord sous le charme du séduisant aristocrate qui accueille les festivités, elle se retrouve rapidement plongée dans une lutte infernale pour sa survie en découvrant les sombres secrets de l’histoire de sa famille et les intentions troublantes de ses hôtes sous couvert d’une étrange générosité.
Rhésus négatif
Vendu sous un titre français de bon vieux slasher crétin de la belle époque (les 80’s voyons !), The Invitation tente pourtant de réinventer le mythe vampirique par le biais de « l’elevated horror » et des pistes ouvertes par un certain Jordan Peele. Pire qu’un pieu dans le cœur.
Après avoir été étouffé sous le romantisme sirupeux des Twilight, les vampires vont-ils enfin pouvoir renaitre au cinéma ? Pas de spoiler qui n’ait été vendu allégrement par la promotion (bande annonce et affiche), mais de toute façon rares auraient été les spectateurs à ne pas reconnaitre dans cette curieuse belle famille aristocratique anglaise tous les apparats de nos chers suceurs de sangs et de leur branche baroque de la Hammer. Jeune américaine métis et artiste sans le sou, Evie (jolie Nathalie Emmanuel vue dans les Fast & Furious et Game of Thrones) débarque ainsi par une astuce de scénario dans cette branche inconnue et friquée de son arbre généalogique, qui naturellement cache ses véritables motivations. Après le drame très contemporain The Light of the Moon, Jessica M. Thompson voudrait faire croire qu’elle lorgne vers le grand hommage à l’esthétique et à la mythologie gothique. Décors luxueux tout en sculptures, peintures sur les murs et rideaux rouge écarlate, banquets élégants aux mets venus d’un autre âge, regards affamés et ombres de plus en plus prégnantes… Pas évident cela dit de redonner corps à ces fantasmes cinématographiques lorsqu’on tourne son film intégralement en numérique et avec une photographie de publicité pour parfum bon marché digne d’un 50 nuances de Grey.
Fallait pas l’inviter
C’est d’ailleurs à cette gentillette comédie romantique avec fessées que Le Bal de l’enfer ressemble le plus, en particulier lorsque l’héroïne tombe dans les bras, telle une midinette écervelée, d’un prince charmant dont l’identité semble pourtant être soulignée à chaque dialogue, en lettres fluos qui clignotent, avec gyrophare et sirènes. Dommage pour elle, et pour le film qui espérait dans la foulée rattraper les wagons d’un Get Out ou d’un Antebellum en creusant le parallèle entre les mésaventures de la demoiselle avec les mouvements sociaux récents, la reconnaissance de la culture Afro-américaine et le souffle féministe. Pas sur qu’avec ses erreurs de débutantes, ses rêves de gamines et une ultime rébellion en robe déchirée et en bottines de cuir, Evie ne deviennent véritablement le symbole de sa génération. Naïf, opportuniste et clairement bien trop sage (même dans un montage Unrated qui reste particulièrement soft), Le Bal de l’enfer est un pseudo new adult movie qui ne sait jamais vraiment quoi faire de ses nombreuses références si ce n’est les piétiner allègrement avec ses fiers airs de téléfilm pour station de streaming. Se baignant dans tous les pires clichés entourant le pauvre Dracula et ses sbires (le traitement des « fiancées » est risible) le spectacle oscille entre la romance Bit-lit et l’horreur soft, faite de quelques jump-scare, de trois gouttes de sang et d’un final vengeur tout en synthèse. Next.
Image
Master 4K de dernière génération capturée avec des caméras Arri Alexa, The Invitation assure forcément dans sa retranscription lumineuse et pointue des détails de l’image, dans la restitution de la profondeur et la précision des contrastes. Du numérique plein pot donc, vif et intense qui ne montre de signes de faiblesses que lors des séquences nocturnes et sombres où les mouvements peuvent s’accompagner que de quelques effets de blur disgracieux. La pellicule ça a du bon aussi.
Son
Absolument rien à reprocher techniquement aux deux pistes DTS HD Master Audio 5.1, anglaise et française, qui délivrent avec force et finesse les sensations attendues. Un bel espace, ample et raffiné, marqué par quelques jaillissement et effets dynamiques bien sentis, qui en a en plus la qualité de ne jamais délaisser la spatialisation plus minutieuse ou la netteté des dialogues.
Interactivité
Bien lisses et gentillets à l’image du film, les petits making of du film évoquent avec ferveur la qualité du scénario, la réussite de la mise en scène, la beauté des acteurs et le charmes des comédiens… que du classique, bien produit mais basique. Pas beaucoup plus de relief du coté des scènes coupées (dont un épilogue inédit bien pourrav’) et du bêtiser, le seul véritable intérêt ici étant de pouvoir profiter du montage Unrated inédit en salles (mais pas en VOD) un poil plus généreux du coté hémoglobine et vague nudité.
Liste des bonus
Version Unrated (106’), « Lever le voile » : concevoir l’histoire (5’), « Le mariage » : rencontrez les acteurs (6’), « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » : production et conception (6’), Bêtisier (2’), scènes coupées (5’), Bandes-annonces.