L’AUTOROUTE DE L’ENFER
Highway to Hell – Etats-Unis – 1991
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Ate de Jong
Acteurs : Patrick Bergin, Adam Storke, Chad Lowe, Kristy Swanson, Ben Stiller…
Musique : Hidden Faces, Frank Fitzpatrick, David Kitay, Larry Steelman
Durée : 94 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Rimini Editions
Date de sortie : 10 mars 2022
LE PITCH
Décidés à se marier malgré l’opposition de leurs familles, Charlie et Rachel se rendent à Las Vegas. Ils vont croiser la route du sergent Bedlam, une sorte de flic zombie qui enlève Rachel et disparait. Charlie découvre que pour retrouver sa fiancée, il doit aller en Enfer.
« All the way »
VHS trônant dans les fonds de couloirs des vidéos club de quartier, L’Autoroute de l’enfer, ou Bienvenue en enfer comme on l’appelait parfois en ce toute début des années 90, avait connu un échec cuisant sur les écrans américains, mais se dota d’une petite réputation en vidéo.
Sans doute grâce à ce fameux Hellcop, véritable machine de mort à la peau marquée de curieuses inscriptions, aux lunettes bien noires, aux menottes faites en mains zombies et à la voiture de police qui crache des flammes. Un croquemitaine qui en jette dans un film qui, autant par son imaginaire que par ses moyens rikiki, hésite constamment entre le kitch excessif et les petites prouesses de la débrouillardise. Il faut dire qu’en coulisse les équipes de l’excellent Steve Johnson (La Mutante, Men in Black, Blade II, Videodrome…) s’en donnent à cœur joie délivrant une belle poignée de flics zombies clients d’un fast-food de bord de route, des morceaux de cadavres par pelletées, un succube aussi lubrique que repoussante et même un cerbère en stop-motion. Une vision de l’enfer encore portée par la frénésie SFX des 80’s, pour une revisite bien fun du mythe d’Orphée où la traversée du royaume d’Hadès, prendrait des airs de post-apo un poil fauché et surréaliste.
« No stop signs »
Rien n’est à prendre au sérieux cependant puisqu’entre une apparition d’Hitler à qui Cléopâtre conseille de suivre une thérapie et une fameuse pomme à moitié croquée exhibée sous verre, on comprend que la virée aurait pu être évitée si seulement la mignonne Rachel (Kristy Swanson, tristement célèbre pour être la Buffy au cinéma) avait accepté quelques galipettes avec son futur mari Charlie (Chad Lowe, frère de Rob). Car oui, le diable, ne s’intéresse qu’aux jeunes et jolies vierges. Second degré, humour noir, petits débordements glauques et esprit drive-in, L’Autoroute de l’enfer porte certainement moins la marque de son honorable réalisateur Ate de Jong (un Drop Dead Fred avec Phoebe Cates, un épisode de Miami Vice et retour aux Pays-Bas) que celle de son scénariste, le célèbre et talentueux Brian Helgeland (L.A. Confidential, Mystic River, Payback…) dont on retrouve ici à la fois le grotesque assumé de son Cauchemar de Freddy et l’ironie référentielle de Chevalier. Une série B déconante, généreuse, qui cultive son irrévérence et ses aspects les plus bricolés, sans jamais tomber dans la gaudriole, le gag facile ou le mauvais goût douteux. Au passage impossible de ne pas remarquer la courte apparition d’un tout jeune Ben Stiller (papa et le reste de la famille sont aussi de la partie) surprenant en cuistot cannibale complètement demeuré.
Un vrai petit classique de la belle époque des vidéoclubs de quartier que de nombreux ados ont fait tourner en boucle sur leur lecteur VHS alors flambants neufs. Toujours aussi sympatôche comme dirait les vieux quadras.
Image
Pas toute fraîche mais vaillante, la copie HD de L’Autoroute de l’Enfer reste tout à fait honorable avec sa palette colorimétrique plutôt soutenue, ses cadres stables et une image assez propre. Grand classique, les plans de transition, composites ou comportant quelques effets spéciaux visuels sont forcément marqués par quelques restes de taches et autres rides de vieillesse, tandis que l’essentiel du film, plus clean, manque parfois d’intensité dans sa définition, même si on ne tombe jamais dans les masses lissées à la truelle. Franchement pas si mal pour un film de cette rareté.
Son
La petite stéréo originale se dote d’un DTS HD Master Audio assez soutenu. La restitution est claire et ferme, sans grands élans dynamiques, mais toujours avec un minimum d’énergie. Plus daté, le doublage français en rajoute des caisses, ce qui n’est pas toujours au service du film, et se montre plus plat dans sa restitution.
Interactivité
Nouveau venu dans la collection des Classiques inédits du cinéma fantastique, L’Autoroute de l’enfer profite de l’habituel digipack avec fourreau cartonné et de l’incontournable livret making of très informatif de Marc Toullec.
Sur les disques Bluray et DVD on ne retrouve pas cependant le commentaire audio du réalisateur et l’intervention de Steve Johnson enregistrés pour l’éditeur américain Kino Lorber. Seul supplément disponible donc, une présentation du film par Gilles Gressard (auteur de nombreux guides cinéma thématiques) qui délivre quelques informations sur les grands noms qui ont participé au film et s’évertue à faire des parallèles entre L’Autoroute de l’enfer et quelques classiques du ciné horreur / fantastique.
Liste des bonus
Un livret rédigé par Marc Toullec (24 pages), Présentation du film par Gilles Gressard, écrivain et historien du cinéma (29’).