L’AMBULANCE
The Ambulance – États-Unis – 1990
Support : Bluray
Genre : Thriller
Réalisateur : Larry Cohen
Acteurs : Eric Roberts, James Earl Jones, Megan Gallagher…
Musique : Jay Chattaway
Durée : 95 min
Image : 1.85 16/9
Son : Français et Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Extralucid Films
Date de sortie : 23 mars 2022
LE PITCH
Josh Baker, dessinateur de BD new-yorkais repère un jour la fille de ses rêves dans la rue. Prise d’un malaise, elle s’écroule. Voulant lui prêter assistance, Josh voit surgir une ambulance d’une autre époque qui embarque la jeune fille. Espérant la retrouver, Josh découvre qu’elle n’a été admise dans aucun hôpital de la ville…
Quoi neuf docteur ?
Trônant fièrement sur les étagères des vidéoclubs, certains titres semblent perdurer dans les mémoires avec autant de nostalgies que cette époque est révolue. Les jaquettes et les slogans étaient souvent plus qualitatifs que les films en question. Parfois, mais parfois seulement, l’un d’entre eux pouvait sortir du lot. L’Ambulance pourrait appartenir à cette catégorie.
Regarder ou découvrir l’Ambulance aujourd’hui n’aura certainement plus le même impact. Gavés de CGI les films perdent de plus en plus leur âme pour l’Entertainment à tout prix. Les séries B à l’ancienne se font rares et Big John a abandonné la réalisation pour se consacrer à la musique qu’il finance avec ses royalties sur la saga Halloween. Mais derrière ce maître incontesté du genre se cachent d’autres artisans mercenaires de la pellicule comme le fut Larry Cohen.
Spécialiste de la série B des années 70 et 80, il a su quitter les films de Blaxploitation dans lequel on voulait le cataloguer pour s’en affranchir rapidement avec sa saga du Monstre est vivant. Tournant vite et à l’économie, ses films réalisés en dehors des circuits habituels des studios lui faisaient jouir d’une belle indépendance dans ses réalisations. Qu’importent les incohérences scénaristiques où les problèmes de montage, l’essentiel est de s’éclater.
Feel good Samu
C’est justement ce qui se ressent dans son film. Cohen s’amuse. Surfant avec une vague de retard sur le genre des thrillers automobile dont Duel, Christine ou encore Enfer Mécanique restent les références, il troque les voitures diaboliques par une ambulance tout droit échappée de Ghostbusters. Ici point d’esprit satanique au volant mais un savant fou en mal d’expérience. L’idée est venue au réalisateur après que des infirmiers ne l’emportent à bord de leur véhicule par suite d’une intoxication alimentaire. Comme quoi il faut manger frais ! Il convoque dans son aventure abracadabrante l’enthousiaste Eric Roberts qui n’en était qu’au début de ses 700 films au compteur. Ce héros malgré lui, tchatcheur et fier de sa coupe mulet, sorte d’héritier low coast de Kurt Russell période Carpenter va passer l’essentiel du métrage à rechercher le coup de foudre de sa vie enlevée par l’ambulance mystérieuse. Les péripéties aussi improbables les unes que les autres s’enchaînent pour culminer par une évasion en brancard digne d’une bande dessinée. Larry Cohen ponctue son film d’ironie, entendre la dulcinée du héros lui dire merci de l’avoir sauvé après tant d’embûches est normal. Mais lorsqu’elle lui déclare que maintenant elle peut aller retrouver son fiancé est juste jubilatoire. Le réalisateur en profite pour critiquer le formatage statique des majors. Cinq petites minutes lui suffisent pour se débarrasser des présentations habituelles et emmener le spectateur dans sa course effrénée. Au passage il embarque son pote de toujours, l’iconique Stan Lee. Plus qu’un cameo, ce dernier interprète à peu de chose près son propre rôle puisqu’il y est le patron d’Éric Roberts dessinateur chez… Marvel ! De quoi faire une campagne promo au moindre frais bien avant ces apparitions éclair chez le licencié Disney.
Décédé en 2019, Larry Cohen n’a pas été le metteur en scène prolifique qu’il aurait voulu être. Qu’importe s’il n’a pas fait de chef-d’œuvre, son énergie est palpable d’un bout à l’autre de la pellicule. Son nom ne dit sans doute pas grand-chose au grand public, mais un noyau d’irréductible vous vantera son importance dans ce cinéma dit de “genre”.
Image
Superbe restauration hérité du travail de Shout Factory, la nouvelle copie HD de L’Ambulance donne un sacré coup de fouet à l’ambulance, le débarrassant des anciennes scories d’une distribution difficile. Plus aucune trace des points, taches et griffures, le cadre se dotant désormais de couleurs ravivées et d’une définition incisive sans atténuer l’aspect bisseux et organique de la pellicule.
Son
Une VO appréciable pour les dialogues bien plus audibles et spatial que sur la VF où ceux-ci sont nettement plus en retrait. Néanmoins cette piste accentue bien plus l’aspect comique et décalés des répliques très 80’s d’Eric Roberts.
Interactivité
On est heureux de retrouver Christophe Lemaire s’exprimer sur son amour pour Larry Cohen d’autant plus que ses anecdotes sont comme toujours savoureuses. L’éditeur complète sa galette par une excellente Master Class que le réalisateur a donné en 2013. Celui-ci revient richement sur sa carrière et nous offre en sus tous ces conseils pour réaliser des films.
Liste des bonus
Entretien avec Christophe Lemaire (24’), Masterclass avec Larry Cohen (35’), Bande-annonce (1’).