LA MAIN QUI TUE
Idle Hand – Etats-Unis – 1999
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Rodman Flender
Acteurs : Dewon Sawa, Seth Green, Elden Henson, Jessica Alba, Vivica A. Fox…
Musique : Graemme Revell
Durée : 92 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Français et anglais DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : ESC Éditions
Date de sortie : 20 octobre 2021
LE PITCH
Un matin d’Halloween, alors qu’il s’apprêtait à regarder la télévision après avoir pris soin de dévaliser le frigo, Anton découvre ses parents sauvagement assassinés. Il court chercher ses amis Mick et Pnub. Ensemble, ils vont tenter de faire face à la situation. Mais ils découvrent, terrifiés, qu’Anton pourrait bien être, contre sa volonté et sans même en avoir conscience, l’auteur de la vague de meurtres atroces qui frappe les environs. En effet, sa main droite a des comportements pour le moins étranges et n’obéit plus à son propriétaire.
Evil Hand
Apparu modestement sur les écrans, mais bien plus remarqué dans les rayons des vidéoclubs, La Main qui tue (titre français d’une flagrance parfaite) détonnait sévèrement dans le cynisme des bandes post-Scream. Une comédie teen bien déjantée, un poil gore et surtout complètement stone.
L’objet n’avait pourtant pas grande chose pour lui sur le papier. Rédigé à quatre mains par des scénaristes de Power Rangers, réalisé par un anonyme de la télévision américaine à laquelle il est rapidement retournée ensuite, La Main qui tue ne repose en définitive que sur une idée simple, voir con comme la lune : un démon prend possession des mains « oisives ». Une référence à quelques sermons bien cathos, et qui forcément fait gentiment glousser les héros du film, trois potes glandeurs, Tanguy US passant leurs journées à mater les clips sur MTV, à fumer de l’herbe en rêvant de leur première fois. C’est bien simple, Anton va mettre deux jours avant de découvrir que ses parents ont été assassinés et que les cadavres sont cachés au milieu du salon, alors que Mick et Pnub, assassinés, préfèreront revenir sous la forme de zombies plus que de suivre la lumière qui les appelait vers l’au-delà : la flemme ! Des loosers, des branleurs, mais aussi crétins que sympathiques, qui tentent de faire face à la main gauche possédée par le démon du premier. Une autre façon de jouer la carte de la métaphore poussive sur les pulsions incontrôlables de nos braves ados, entre mains baladeuses et masturbations frénétiques, tout en payant sa dette à l’incontournable Evil Dead 2 dans un défilé d’auto-baffes, de meurtres involontaires et la poursuite attendue avec la mimine mal intentionnée une fois tranchée. Le tout sous une bonne dose de maquillages et d’effusions légèrement gores.
« babam-ba-baba, I wanna be sedated »
De toute façon l’horreur ce n’est certainement pas ce qui intéresse le plus Rodman Flender, parachuté au dernier moment sur la production, ayant largement préféré appuyer le petit jeu des références et surtout les accents de comédie. Pas de grande tension et d’atmosphère scabreuse, un détail vient toujours favoriser la sortie de route comme lorsque la police découvre Anton dans son salon, encadré par ses potes cadavérique (l’un a la tête sur les genoux), gentiment occupés à tricoter une écharpe pour contenir ses penchants meurtriers. La Main qui tue ne se prend jamais au sérieux, cultive généreusement l’humour noir et outrancier, profite d’une belle bande de jeunes acteurs carrément dans le ton avec leurs fringues grunges biens larges et leurs dégaines ahuries. Impossible de ne pas reconnaître Seth Green, pilier de Robot Chicken et alors inoubliable Oz dans Buffy contre les vampires, ou Elden Henson futur Foggy Nelson dans la série Daredevil, mais surtout impossible de ne pas tomber en pâmoison devant une Jessica Alba, pas encore starifiée par Dark Angel, diablement sexy et peu farouche. Et tant qu’à squatter le rayon name droping, difficile de ne pas ajouter à la réussite de cette comédie d’Halloween bien piquante, une bande sonore particulièrement percutante. Si Graeme Revell s’amuse manifestement comme un petit fou, Zebrahead, Mötley Crüe et Rob Zombie envoient du lourd tandis qu’en guise de groupe pour la fête du lycée, le film se paye une reprise des Ramones par la bande des Offspring. Petit film culte, mais un peu culte quand même !
Image
Datant tout de même de 2013 le master HD de La Main qui tue reste cependant une bonne surprise. Certes le piqué n’atteindra jamais celui d’un scan 4K de dernière bourre et les plans à effets spéciaux numériques ou les cartons génériques sont marqués par un léger flou, mais mine de rien l’ensemble est particulièrement propre, relativement coloré et surtout harmonieusement défini. Pas une bête de concours mais ça fait parfaitement le job.
Son
Loin d’être factice et poussif le DTS HD Master Audio 5.1 de la version originale s’avère un excellent compagnon de route, dynamisant la moindre scène de dialogues un peu vive, suivant pas à pas les mouvements agités de la main et ajoutant généreusement quelques atmosphères sataniques de circonstance. Forcément les nombreux tubes métal y gagnent aussi au passage, mais sans jamais pénaliser les dialogues. La version française, aussi crétine mais plus plate, est un peu derrière mais s’accroche solidement.
Interactivité
Vendu à petit prix le disque ne propose malheureusement aucun bonus. Ni la poignée d’interviews récentes concoctées par Shout Factoy, ni le commentaire audio, la fin alternative et le making of promo du DVD Sony.
Liste des bonus
Bande annonce.