LA ROUTE SEMÉE D’ÉTOILES
Going my way – États-Unis – 1944
Support : Blu-ray & DVD
Genre : Comédie
Réalisateur : Leo McCarey
Acteurs : Bing Crosby, Barry Fitzerald, James Brown
Musique : Robert Emmett Dolan
Durée : 126 minutes
Image : 1.37 16/9
Son : Anglais, Français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français, Anglais
Distributeur : Elephant films
Date de sortie : 09 mai 2023
LE PITCH
Lorsque le jeune Père O’Malley est assigné à une vieille paroisse traditionnelle, des problèmes surgissent. Mais quand les méthodes innovatrices de O’Malley parviennent à émouvoir même les jeunes les plus coriaces du quartier, les paroissiens commencent à changer…
Opium du peuple
Le Feel Good movie existe depuis l’aube du cinéma, ses films au succès surprise arrivent toujours au bon moment pour donner un semblant de joie de vivre au spectateur dans une époque troublée. La route semée d’étoiles tombe à point nommé en cette fin sordide de seconde guerre mondiale.
Salué par une pluie d’Oscar (7 pour être précis), le film de Leo McCarey obtient un plébiscite unanime de la part du public et des critiques. S’il paraît désuet de nos jours, il faut le remettre dans son contexte des années 40.
La sinistrose ambiante plombe le moral américain et mondial. Après la défaite cuisante de Pearl Harbor, les valeureux G.I. sont partis de l’autre côté de l’Atlantique défendre le monde libre. Beaucoup n’ont qu’un aller simple pour l’enfer, énormément de familles sont éplorées dans les chaumières. Le pays a besoin de penser à autre chose, la salle obscure reste un refuge indémodable de l’insouciance perdue. En tant que genre, la comédie a cette capacité à divertir, à unir le plus grand nombre. La magie du cinéma à ce pouvoir d’être fédératrice. Frank Capra étant sur le front, Leo McCarey prend temporairement la place d’amuseur public. Formalité pour lui qui a débuté avec des pointures comme Laurel & Hardy et les Marx Brothers.
My way
Icone nationale bien avant Frank Sinatra et Elvis Presley, Bing Crosby est une des stars que l’Amérique vénère depuis des années. Moins connu en nos contrées, il a bercé des générations de spectateurs par ses chansons, films et show télévisé à répétitions ; un peu comme notre Jacques Martin national (mais un peu seulement).
La route semée d’étoiles appartient à la tradition des contes de Noël. Bing Crosby débarque dans une petite ville pour prendre la relève du vieux prêtre (Barry Fitzerald) accroché à sa paroisse et ses principes depuis une cinquantaine d’années. S’ensuit la classique opposition entre deux points de vue, deux écoles aux méthodes différentes mais indissociables dans le fond. Si la prédication est différente, la foi reste la même. Le crooner remettra dans le droit chemin les garnements de l’époque par le chant, en mode Les Choristes. La comédie musicale a beau être un peu datée, celle-ci a néanmoins l’avantage de distiller ses partitions avec parcimonie. Jamais envahissantes, les chansons font avancer l’histoire avec positivité et naïveté. Barry Fitzerald, acteur récurant chez Ford, s’amuse dans son rôle de patriarche restant à l’écoute des plus anciens en manque de confessions. Le choc des générations est le leitmotiv du film que le cinéaste souhaite développer. Leo McCarey prend vraisemblablement plus de plaisir avec ses seconds personnages qu’il ponctue d’espièglerie comme dans son émouvant Place aux jeunes où un couple de vieux amoureux fuguait avant d’être condamné à la maison de retraite. Sous le vernis parfois austère de ce troisième âge se cache un cœur bien plus ouvert et enclin à la tolérance. C’est avec malice que le réalisateur s’amuse à l’explorer. McCarey mène néanmoins sa barque d’une manière trop académique pour convaincre vraiment comme aurait pu le faire un Capra plus inspiré. Un formatage plutôt compréhensible pour une période anxiogène.
Image
Une définition satisfaisante dans l’ensemble avec un noir et blanc de très bonne tenue. L’âge du film n’évite pas quelques défauts mineurs de la pellicule mais l’ensemble tient encore très bien la route.
Son
Une version originale largement supérieure à sa petite sœur française qui en milieu de film a tendance à se dénaturer durant cinq bonnes minutes. La piste anglaise quant à elle est bien plus dynamique par sa piste 2.0 DTS.
Interactivité
Dans son contexte d’Amérique en guerre, le journaliste Stephen Sarrazin s’arrête sur la positive attitude du film et l’importance du chanteur Bing Crosby dans son pays. En guise de promotion au film à l’époque, une courte remise de l’Oscar du meilleur acteur remis par Cary Cooper complète cette édition.
Liste des bonus
Le film par Stephen Sarrazin (20’), Oscars 1945 : Remise du prix à Bing Crosby par Cary Cooper (1’), Bande-annonce d’époque (2’).