LA ROUTE DE L’OUEST
The Way West – Etats-Unis – 1967
Support : Bluray & DVD
Genre : Western
Réalisateur : Andrew V. McLaglen
Acteurs : Kirk Douglas, Robert Mitchum, Richard Widmark, Lola Albright, Sally Field, Katherine Justice…
Musique : Bronislau Kaper
Durée : 122 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais et Français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Editeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 5 juillet 2024
LE PITCH
1943. Le Sénateur William J. Tadlock prend la tête d’un groupe de colons désireux de commencer une nouvelle vie dans l’Ouest. Tadlock est un homme de principes et travailleur exigeant tant envers lui-même qu’envers ceux qui se sont joints à la caravane. Il se heurte à Lije Evans, l’un des colons, qui n’apprécie guère les méthodes de Tadlock. Lors du périple, les familles doivent faire face aux dangers et à un semblant de justice lorsque l’un d’entre eux abat accidentellement un jeune Indien.
Go way
Alors que Kevin Costner part en croisade pour reconquérir le patrimoine génétique américain avec son épopée Horizon, il fût une époque où cette soif du grand Ouest était devenue une banalité métronomique pour les spectateurs insatiables de grands espaces.
Voir aujourd’hui un Western sur grand écran est devenu pour nous une sortie évènement. Au milieu du siècle dernier, ces sorties sont synonymes de banalités tant elles s’enchaînent semaine après semaine. La Route de l’Ouest se situe à la fin d’une ère. Le public est prêt à se tourner vers d’autres horizons moins fréquentés. Si Alfred Bertham Guthrie Jr. n’avait pas obtenu le convoité prix Pulitzer en 1950 pour son roman The Way West, nul doute que la United Artist aurait mis en chantier le film avec moins d’énergie. Surtout après la méga production du film somme La Conquête de l’Ouest sortie en grandes pompes quelques années plus tôt avec un parterre de stars et de réalisateurs à faire pâlir la planète Hollywood. Il charge A.B. Guthrie qui a fait forte impression avec La Captive aux yeux clairs et son adaptation de L’Homme des vallées perdues (aka Shane) de remanier l’œuvre originale. Reste à trouver les acteurs idéaux pour lancer le projet. Biftons aidant, le casting s’étoffe de stars de renoms avec Kirk Douglas le mégalo, Robert Mitchum la tête brûlée et Richard Widmark le bad boy au grand cœur (ainsi que la jeune Sally Field pour sa première apparition à l’écran).
Horizons lointains
Ce parterre de grands est la meilleure comme la pire décision prise pour le film. Widmark et Mitchum ont beaucoup de mal à collaborer avec leur collègue Douglas. La capitaine Kirk n’en est en effet pas à ses débuts en termes de mégalomanie. Il ne fait pas de caprices mais son jusqu’au-boutisme mine le tournage. Sa forte personnalité l’amène à vouloir tout diriger, tout maîtriser. Déjà producteur de certains films, il s’est aussi essayé à la mise en scène sur d’autres.
Il prend le dessus sur l’autorité d’Andrew V. McLaglen. Le réalisateur se laisse impressionner au risque sans doute de se voir décharger du projet par sa star comme Anthony Man a pu en faire les frais sur le tournage de Spartacus au profit de Stanley Kubrick. Douglas s’autodirige et se met constamment en avant au détriment des autres acteurs. McLaglen se soumet mais assure amplement pour le reste. Il livre le parfait abécédaire de la ruée vers l’Ouest (ou l’Oregon pour le film) avec le convoi en plaine, la traversée de fleuves, des indiens … Il mène son troupeau de migrants vers des péripéties rondement menées comme la descente d’un ravin en rappel tout en assurant dans la maîtrise du cinémascope. L’homme a déjà dirigé John Wayne et a bien retenu la leçon. Malheureusement pour lui, après avoir survécu au tournage aux côtés de Kirk Douglas, il doit affronter le studio qui trouve le montage trop long. Résultat des courses, ce sont 22 minutes passées par la case poubelle. L’intro est charcutée et beaucoup de protagonistes se trouvent à peine esquissés laissant en plan nombre de motivations pour comprendre le pourquoi de leur exil.
Malgré le nombre de problèmes rencontrés, McLaglen arrive à livrer une œuvre solide avec les passages inhérents au genre. Le grand spectacle est visible à l’écran avec un duel de stars où l’on sait d’avance qui est sorti vainqueur.
Image
Le gain apporté au bluray est considérable vis-à-vis de l’édition DVD. Le cinémascope est magnifié par des couleurs nuancées et doté d’un bel équilibre. Tourné en grande partie en décors naturels, le spectacle n’est pas dénaturé par des transparences fortement marquées en HD. Si le piqué est parfois moins convaincant, La Route vers l’Ouest reste un beau voyage pictural.
Son
La vo est toujours plus convaincante que la vf qui se contente de mettre en avant les dialogues. Plus spatiale, elle amplifie la piste musicale souvent présente sur le film.
Interactivité
Reprise de l’ancienne édition, Patrick Brion présente comme à son habitude le film dans le contexte de son époque. Un court module consacré à Robert Mitchum complète l’édition. Anecdotique, le documentaire se contente la plupart du temps d’une galerie de photos et une liste des acteurs et metteur en scène avec qui il a collaboré.
Liste des bonus
Présentation du film par Patrick Brion (7’), « Robert Mitchum, star hors normes » : documentaire de Jean-Claude Missiaen (7’), Galerie de photos (1’), Bande-annonce (3’).