LA RÉVÉLATION
France – 1973
Support : Bluray
Genre : Érotique, Drame
Réalisateur : Alain Lavalle
Acteurs : Olga Georges-Picot, Juliette Mills, Robert Etcheverry, Jacques Santi…
Musique : Nachum Heiman
Durée : 81 minutes
Image : 1.33 16/9
Son : Français et Anglais en DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine
Sous-titres : Anglais
Editeur : Le Chat qui fume
Date de sortie : 26 août 2021
LE PITCH
Mariée, deux enfants, jolie femme, Claire a tout pour être heureuse. Mais voilà, son mari, homme d’affaires, est souvent absent. Lorsque ses enfants partent en classe de neige, Claire se retrouve seule. Désemparée, elle sort un soir avec son amie Gisèle et fait la connaissance d’un couturier, Michel. Gisèle et lui s’adonnent avec assiduité au libertinage, et Claire finit par se laisser séduire par le couturier. Tombée dans le piège de l’adultère, la jeune femme sera-t-elle en mesure d’accepter tous les fantasmes de son amant ?
L’entre-soi
Sorti sur les écrans en 1973 mais largement oublié depuis, le film très gentiment érotique La Révélation connaît une belle résurrection grâce au Chat qui fume. Un drame sentimental un peu mollasson mais où surnage constamment la mélancolie profonde d’ Olga Georges-Picot.
Si le réalisateur Alain Lavalle est inconnu de nos tablettes, c’est tout simplement parce qu’il n’aura finalement signé qu’un unique film de fiction, petite œuvrette de commande confiée à lui par son camarade Eddy Matalon (Et avec les oreilles qu’est-ce que vous faites ?) dont il était l’assistant. Une toute petite production tournée en quelques petites semaines, bien entendu conçue en grande partie pour profiter de l’engouement du public français pour l’érotisme sur grand écran. Pourtant, de ce côté-là La Révélation (dans son montage français original) se montrerait presque prude, ne laissant apercevoir essentiellement que quelques poitrines dénudées, de jolies fesses et des séquences d’amour qui se borne aux simples préliminaires au-dessus de la ceinture. Cela n’empêche certainement pas d’être sensuel comme le prouve la douce et jolies photographies de Claude Beausoleil (collaborateur de Godard et Agnès Varda tout de même) et une caméra littéralement amoureuse du regard perdu de la touchante Olga Georges-Picot (Guerre et amour, Je t’aime, je t’aime). Une vraie figure tragique du cinéma français qui mettra fin à ses jours en 1997, et dont on percevait presque toujours une tristesse sous-jacente, même dans ses moments de comédie.
L’aventura
Elle est alors tout simplement idéale pour incarner cette Claire, simple femme au foyer dans la France des années 70 et qui face à la libéralisation des mœurs qui l’entoure (et en particulier le libertinage de sa meilleure amie) va remettre le temps d’un week-end son couple et sa vie en question. Un petit adultère en compagnie de Michel, un passage dans sa maison de campagne qui manque de tourner à la petite partouze bourgeoise et finalement ses élans seront calmés, madame préférant redonner sa chance à son mari à la sexualité pépère. Un peu une version banlieusarde du voyage de Dorothée au pays d’Oz (« There’s no place like home ») dont la moralité détonne justement à côté des effusions libertaires et débridées des petits camarades. Peut-être peut-on voir là l’inspiration de Giova Selly, épouse du réalisateur, romancière spécialisée dans les histoires sentimentales et les romans photos, qui signe un scénario non pas bienpensant, mais qui en tout cas place l’équilibre du couple comme valeur fondamentale. Une curiosité donc, parfois presque émouvante dans cette redécouverte de la sexualité et des limites de celle-ci (non on est pas obligé de tous être inscrits au club libertin du coin), qui pèche cependant par de petites maladresses dans la mise en scène et surtout des séquences dialoguées bien lourdes et souvent inutiles (le discours sur la biologie génétique n’est pas franchement palpitant) qui semblent combler les interstices pour amener le film jusqu’à une durée, pourtant bien courte, de 80 minutes.
Image
Certainement que le réalisateur de La Révélation ne s’imaginait pas voir un jour son film proposé dans des conditions aussi exceptionnelles. Comme pour les autres titres de la charmante collection érotique, Le Chat qui fume signe une superbe restauration effectuée à partir d’un scan 4K du négatif. Le résultat est sans appel avec des cadres à la propreté impeccable, une définition extrêmement minutieuse et des couleurs admirablement rééquilibrées. Un petit bijou.
Son
Si quelques dialogues en prises directes se montrent plus faibles et que la chanson générique sature un peu, le travail fourni est là aussi indéniable pour la piste mono d’origine désormais confortablement installée en DTS HD Master Audio. Pour nos amis anglo-saxons il y a même le doublage anglais d’époque.
Interactivité
Collection à petit prix ne veut pas dire Bluray nu comme un ver. L’éditeur propose d’ailleurs une amusante présentation du film par la même Jessica que pour Les Loulous suivie d’une interview complète du réalisateur. Un véritable amoureux du cinéma, aujourd’hui uniquement tourné vers le documentaire, et qui revient sans langue de bois sur le projet La Révélation, le tournage et sa sortie. Beaucoup d’anecdotes sur un tournage pas toujours facile, un regard plutôt dur sur ses propres capacités de réalisateur de fiction.
Le programme s’achève sur quelques scènes érotiques supplémentaires, tournées pour l’internationale mais pas par Alain Lavalle. Des inserts bricolés sur fond blanc, une doublure d’Olga Georges-Picot qui ne fait même pas l’effort d’avoir la bonne perruque et un montage bien visible rappelons à certains cette belle époque du caviardage de films jugés trop softs.
Liste des bonus
Présentation du film (4′), La Révélation d’Alain Lavalle (28’), Scènes inédites érotiques (13’), Films annonces.