LA PEAU SUR LES OS
Thinner – États-Unis – 1996
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Tom Holland
Acteurs : Robert John Burke, Lucinda Jenney, Bethany Joy Lenz, Time Winters, Joe Mantegna, Stephen King
Musique : Daniel Licht
Durée : 93 minutes
Image : 1.78 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Rimini Editions
Date de sortie : 17 novembre 2022
LE PITCH
L’histoire de Billy Halleck, avocat rondouillard à qui tout réussit… jusqu’au jour où, par accident, il percute une vieille gitane avec sa voiture, la tuant sur le coup ! Halleck ressort vainqueur du procès truqué qui s’en suit. Les gitans décident alors de faire leur propre justice et un sort est jeté sur Halleck qui commence alors à perdre du poids de façon incontrôlée, le conduisant vers une mort certaine…
Régime sec
Pas forcément la plus réputée des adaptations de Stephen King au cinéma, La Peau sur les os fait pourtant partie des plus soignées et des plus appliquées… La présence à la réalisation de l’auteur de Jeu d’enfant et de Vampire vous avez dit vampire ? n’y est sans doute pas pour rien.
Au départ signé sous le désormais célèbre pseudo Richard Bachman, La Peau sur les os venait exorciser sous la couverture d’un certain anonymat les troubles de santé (alcool, cigarettes et suralimentation…) rencontrés par le romancier Stephen King au début des années 80. Mais une fois le secret de polichinelle éventé, le bouquin voit ses ventes exploser et les habituels producteurs américains se jeter sur les droits pour une hypothétique adaptation sur grand écran… qui malgré l’intérêt de l’auteur en personne mettra finalement presque dix ans à voir le jour. Et en cette seconde partie des années 90, l’œuvre de Stephen King connait surtout des échos à la télévisons avec des mini-séries de luxe comme Les Tommynockers, Le Fléau et Les Langoliers. Et c’est sur ce dernier que Tom Holland, excellent scénariste de Psychose II et réalisateur des petites classiques que sont Vampire vous avez dit vampire ? et Jeu d’enfant (Chucky), a fait ses premières armes sur un roman du King, même s’il n’a en l’occurrence pas vraiment apprécié les limites imposées par la télévision. La Peau sur les os sonne alors pour lui comme un retour au grand écran, à sa plus grande liberté créatrice et à des moyens beaucoup plus convaincants. D’ailleurs le premier scénario rédigé par l’excellent Michael McDowell (Beetlejuice, L’étrange noël de Monsieur Jack, mais aussi auteur littéraire de la saga Blackwater), recentré par Tom Holland capturait puissamment l’œuvre originale jusque dans ses effets les plus dérangeants et son atmosphère parfois glauque et emprunte d’un certain fatalisme.
Les yeux plus gros que le ventre
Pas de chance, des cartons de Di Laurentiis à ceux de Spelling Entertainement Group (oui les mêmes que pour Beverlly Hills 90210) le métrage va rapidement perdre de la voilure où la réduction du temps de tournage et du budget va amener le réalisateur et les responsables des effets spéciaux dirigés par Greg Cannom (L’Etrange histoire de Benjamin Button, Dracula…) à se recentrer sur l’essentiel, tout en devant faire face à une volonté immédiate d’adoucir la fin du récit, terriblement cruelle et fatidique chez King. De quoi en effet amoindrir la portée du chemin de croix de Billy Halleck, avocat obèse, opportuniste, sans grande morale, qui n’hésite pas avec ses amis juge et sheriff à maquiller la mort accidentelle d’une vieille gitane qu’il a provoqué car profitant trop pleinement de la fellation que lui octroyait son épouse. Pas un monstre, mais un beau salaud comme tous les petits notables américains qui s’estiment au-dessus des lois, des autres, et sans doute encore plus de cette population itinérante à mauvaise réputation. Une certaine vision de la bonne société américaine, mais aussi une évocation du désordre et du désarroi que provoque l’apparition d’une maladie morbide, puisque l’avocat, maudit par le chef des gitans, se voit maigrir de jours en jours quel que soit la quantité de nourriture qu’il ingurgite. Au-delà de l’alibi surnaturel, finalement presque toujours secondaire, La Peau sur les os analyse avec pertinence l’éloignement progressif de l’épouse (et son rapprochement avec le médecin de famille), les peurs et le mal être de leur fille et la confrontation du protagoniste à sa disparition programmée. Réalisateur efficace et maitrisant parfaitement le fantastique, Tom Holland s’en sort avec les honneurs et sait mettre parfaitement en valeur des effets spéciaux certes trop sages dans leurs représentations du déclin physique, mais toujours crédibles et assez spectaculaires.
Le Peau sur les os ne peut plus alors vraiment prétendre au statut de film d’horreur, mais reste une fable sombre et acide, mais étonnement réaliste.
Image
On s’attendait à une petite copie HD, propre et efficace, on se retrouve avec une très impressionnante restauration qui a permis de nettoyer de fond en comble le moindre recoin de l’image, tout en s’efforçant d’en préserver la nature cinéma. Le grain reste présent mais harmonieux, la photographie est toujours sobre mais se dote désormais de teintes mieux tenues et de noirs impeccables. Et la définition est largement à la hauteur avec un piqué admirablement dessiné et des profondeurs naturelles et bien présentes.
Son
Les deux DTS HD Master Audio 5.1 présentés ici se montrent surtout performants dans leur clarté de restitution. Les dialogues sont bien posés, la musique joliment enveloppante et finalement les effets spatiaux ajoutés plutôt discrets et jamais gênants ou artificiels.
Interactivité
Aucun supplément aux USA, aucun non plus chez Rimini… du moins du coté des disques Bluray et DVD. S’intégrant dans la collection des films d’horreurs / fantastiques de Rimini, La Peau sur les os profite ainsi d’un même packaging (digipack trois volets + fourreau) et d’un nouveau livret signé Marc Toullec reconstituant les coulisses du film à grand renforts d’anecdotes et de citations des principaux intéressés.
Liste des bonus
Un livret rédigé par Marc Toullec (20 pages).