Avant d’entamer une carrière d’acteur à partir de 1964, Jim Brown était déjà une énorme star aux Etats-Unis. En effet, au sein des Browns de Cleveland, il fut l’un des plus grands joueurs de football américain remportant  le championnat et surtout impressionnant ses adversaires par son physique (1,88m, 105kg) qui en fit l’un des meilleurs coureurs de l’histoire de ce sport. Un corps athlétique que le réalisateur Buzz Kulik (Rawhide, Le chasseur avec Steve MacQueen…) n’oublie pas de mettre en valeur dès le début du film : Jim Brown dégoulinant de sueur aux travaux forcés en plein cagnard ! Fort heureusement, le talent de l’ancien sportif s’exprimera d’autres façons dans ce film qu’il vampirise à souhait reléguant le non moins excellent Gene Hackman au second plan. Prisonnier pris malgré lui dans une tentative d’évasion, tentant par tous les moyens d’éteindre le moindre signe d’embrasement dans une prison livrée à ses hôtes, le rôle de Jim Brown est également symbolique de la période d’alors marquée par la lutte pour les droits civiques et la mort de Martin Luther King en 1968.

On achève bien les chevaux

A l’instar d’un Duane Jones, seul personnage afro-américain dans La nuit des morts-vivants, Jim Brown est le plus responsable et raisonnable parmi ses collègues et de ce fait le véritable « héros » du film… Pour clore le chapitre, signalons que cette même année 1969, Brown se retrou vera dans le très sympathique 100 fusils où il partage une relation interraciale avec Raquel Welch qui fit couler beaucoup d’encre…comme peut-être cette superbe scène de rêve quasi-érotique dans La mutinerie où toutes les femmes courent vers lui ! Buzz Kulik pousse aussi le concept du film jusqu’à tourner avec de vrais détenus et gardiens dans leur prison. Très réaliste, sa vision de l’univers carcéral ne se borne d’ailleurs quasiment qu’à l’intérieur de la prison et à ses détenus, bornant les médias, gardiens et nous-même à l’écart et au rôle de spectateurs !

Bien que semblant au premier abord un énième film de genre, La mutinerie est au contraire une belle surprise avec au scénario un certain James Poe, qui scénarisa aussi On achève bien les chevaux. Inspiré d’une histoire vraie, le film de Buzz Kulik est, en plus d’un thriller tragique,malin et sous tension, une sacrée charge contre les autorités et les dysfonctionnements des prisons d’alors.