LA LOI DE MURPHY
Murphy’s Law – Etats-Unis – 1986
Support : Bluray
Genre : Policier, thriller
Réalisateur : Jack Lee Thompson
Acteurs : Charles Bronson, Kathleen Wilhoite, Carrie Snodgress, Richard Romanus, Bill Henderson…
Musique : Valentine McCallum et Marc Donahue
Durée : 100 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Français et anglais DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 20 mai 2021
LE PITCH
Policier à Los Angeles, devenu alcoolique depuis son divorce, Jack Murphy sombre dans un cauchemar le jour où il reçoit un appel anonyme signant son arrêt de mort. Lorsque son ex-femme est assassinée, il est arrêté par ses propres collègues. Murphy décide de s’évader, enchaîné à une délinquante qu’il avait lui-même arrêté, pour retrouver le tueur qui l’a piégé…
Au bout du Can(n)on
A l’orée des années 1980, la carrière de Charles Bronson, vétéran d’Hollywood depuis les années 1950, prit un nouveau tournant avec une collaboration avec les productions Cannon et le réalisateur Jack Lee Thompson. Toujours cantonné à son personnage d’homme viril, mais désormais avec un côté Bis assumé, La loi de Murphy est un bon exemple, de sa filmographie de fin de carrière…
Dans l’inconscient collectif, lorsqu’on évoque le nom de Charles Bronson on songe évidemment à ses prestations dans Il était une fois dans l’ouest, Les sept mercenaires, Les douze salopards ou encore Un justicier dans la ville. Des classiques indémodables qui inspirent encore de nombreux réalisateurs, comme l’atteste la sortie de Death Wish d’Eli Roth en 2018 avec Bruce Willis. Mais ce serait oublier une fin de carrière beaucoup moins enthousiasmante où un Bronson en bout de course tournera presque exclusivement des films d’exploitation recyclant à loisir ses rôles passés et ne reposant que sur ses épaules. Puisqu’il fallait bien faire tourner la marmite, Bronson ira donc jusqu’à s’associer aux israéliens Menahem Golan et Yoram Globus, et à leur maison de production Cannon réputée pour la production de films bourrins, patriotiques à la limite du nanar ! (Delta force, American warrior, Cobra, Exterminator 2, Cyborg, Portés disparus…).
A l’instar de d’autres gloires passées comme Roy Scheider (52 Pick-up) ou Richard Chamberlain (Alan Quatermain), Charles Bronson tournera 9 films avec les deux cousins producteurs : Un justicier dans la ville 2, Le justicier de New-York, Le justicier braque les dealers, Protection rapprochée, Klinjite ainsi que 4 autres avec son ami Jack Lee Thompson (Le justicier de minuit, L’enfer de la violence, Le messager de la mort et donc La loi de Murphy. Des films clairement oubliables, surfant sur le personnage de justicier urbain et viril que s’était forgé l’acteur au fil de sa longue carrière…
Bronson-Thompson, les inséparables
Dès 1976, le duo Lee Thompson-Bronson entame une longue collaboration de 9 films en 13 années avec Monsieur St. Yves puis Le bison blanc et Cabo Blanco, avant la période Cannon. La loi de Murphy est donc le sixième film qu’ils tournent ensemble. Quel dommage que ces deux-là ne se soient pas rencontrés plus tôt, le réalisateur britannique ayant quand même à son actif des films cultes comme Les canons de Navarone, Les nerfs à vif ou encore Taras Bulba…avant de sombrer dans le cinéma d’exploitation avec entre autres deux suites de La planète des singes (La conquête de la planète des singes et La bataille de la planète des singes) ou encore Alan Quatermain, pâle copycat d’Indiana Jones…
Toutefois, même si La loi de Murphy s’avère un polar relativement décevant, peu original, faisant presque penser à un téléfilm par moment, le duo Bronson-Thompson fait le job et livre un film sérieux, avec notamment une longue scène finale tournée au Bradbury Building de Los Angeles, célèbre pour son architecture intérieure et classé monument historique. Blade Runner fut en partie tourné là-bas, notamment la célèbre scène sur le toit. Le duo avec Kathleen Wilhoite, qui deviendra chanteuse et jouera dans la série Urgences, fonctionne bien donnant un aspect comique à ce Buddy-Movie. On songera évidemment à La chaîne, avec ces deux personnages menottés l’un à l’autre, ou encore à 48h, sortie l’année d’avant.
On retiendra les prestations de Carrie Snodgress, habitée par son rôle de criminelle psychotique (elle avait été nominée aux oscars pour sa prestation dans Journal intime d’une femme mariée…où elle jouait déjà une folle !), de Richard Romanus (The sopranos, Mean Streets…) en Don de pacotille, pathétique et assez drôle finalement ! A noter aussi la présence de Lawrence Tierney, le fameux Joe Cabot de Reservoir Dogs…
La loi de Murphy, qui fut coproduit par Jill Ireland la femme de Bronson, n’en reste pas moins un polar plutôt recommandable comparé à la filmographie 1980’s de Charles Bronson et Jack Lee-Thompson…qui ont fait bien pire !
Image
Un master de qualité pour accompagner cette sortie en Blu-Ray. Image nette, belles couleurs, même si le travail d’Alex Phillips à la photo n’est pas des plus enthousiasmants…
Son
DTS 2.0 mono pour les deux versions. Rien à signaler ! Le son est clair et la B.O. très marquée années 1980 se laisse écouter… Dans la VF, Edmond Bernard, qui prêtera également sa voix à Kinski ou encore Lee Van Cleef, double Bronson. Comme d’habitude, nous vous conseillons toutefois la VO, notamment pour apprécier le langage ordurier de Kathleen Wilhoite… rendu beaucoup plus châtié sur la VF !
Interactivité
Sidonis nous propose ici un bonus bien sympathique avec les anecdotes de Gérard Delorme, rédacteur en chef adjoint de Première. On apprendra entre autres que Madonna fut pressentie pour le rôle de la psychopathe…mais elle demandait un million de dollars ! En ce qui concerne la production du film, à la base Poncho Kohner, Jack Lee Thompson et Charles Bronson sont intéressés par le sujet, Cannon aussi mais propose un contrat peu juteux… Ils vont entre deux voir la société Hemdale, qui venait de produire Terminator, et font un accord. Face aux menaces de poursuites judiciaires de la part de Cannon, les deux sociétés se partageront les droits, vidéo pour Hemdale et salles pour Cannon. Le trio Kohner-Thompson-Bronson en profita pour signer un contrat de 3 films avec les cousins israéliens.
Liste des bonus
Présentation du film par Gérard Delorme (11’).