LA LOI C’EST LA LOI
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Legge è legge – Italie, France – 1958
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Christian-Jacque
Acteurs : Fernandel, Totò, Nino Besozzi, Noël Roquevert, Leda Gloria, Henri Crémieux, René Génin…
Musique : Nino Rota
Durée : 97 minutes
Image : 1.37 16/9
Son : Français et italien DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Editeur : Coin de Mire Cinéma
Date de sortie : 4 février 2025
LE PITCH
Pastorelli, un douanier francais, et Giuseppe, un contrebandier, vivent à Assola, petit village à la frontière franco-italienne. Pour lui faire une farce, Giuseppe fait courir le bruit que Pastorelli est italien puisqu’il est né dans une maison située sur la frontière. Dès cet instant, les ennuis commencent pour Pastorelli…
Humour sans frontière
Les éditions Coin de mire continuent d’exhumer d’anciens films parfois injustement oubliés, à l’image du sympathique La loi c’est la loi, réalisé par Christian-Jacque en 1958. Mettant à l’honneur deux vedettes de la comédie d’alors, le français Fernandel et l’italien Totò, cette coproduction franco-italienne demeure toujours aussi savoureuse.
Des années 1940 aux années 1970, les coproductions européennes étaient particulièrement fréquentes, notamment entre les deux voisins français et italien qui produisirent drames, westerns, films d’aventure et bien sûr des comédies comme ici avec La loi c’est la loi. Habitué à ces films internationaux, le stakhanoviste (près de 60 films à son actif) et reconnu (Fanfan la Tulipe, Les disparus de Saint-Agil…) Christian-Jacque a donc réalisé ce film entre la Côte d’Azur et l’Italie, plus précisément dans le village de Venafro, qui figure ici la ville fictive du film, Assola.
Une cité littéralement coupée en deux par la frontière entre les deux états que s’amuse à franchir le contrebandier joué par Totò en tentant de tromper la vigilance du douanier incarné par Fernandel. Un agent de l’ordre particulièrement pointilleux sur la loi et les différents règlements et qui se retrouvera devant un véritable cas de conscience lorsqu’il se rendra compte qu’il a été déclaré français à son insu alors qu’il est né en Italie !
Le cinéaste, bien aidé par ses excellents scénaristes parmi lesquels figurent le duo Age et Scarpelli auteurs de nombreuses comédies à l’italienne (ils collaborèrent avec Mario Monicelli, Dino Risi, Ettore Scola…), embarque alors Fernandel dans un imbroglio « kafkaïen » où le douanier se retrouve obligé, après n’avoir pas pu prouver sa nationalité française, de demander la nationalité italienne…ce qui n’arrangera pas ses problèmes, bien au contraire !
Princes du rire
Près de 70 ans après la sortie du film, il est amusant de constater à quel point le film renvoie à notre actualité contemporaine où nationalités, droit du sol et maintien des frontières sont devenus des thèmes brûlants… Évidemment, le film de Christian-Jacque ne cherche pas ici à se mêler de politique mais surtout à offrir un terrain de jeu idéal aux deux stars du film, le marseillais Fernandel et le napolitain Totò. Tous deux consacrés comme des « princes du rire », c’était le surnom de Totò en Italie, dans leurs pays respectifs, les deux acteurs semblent prendre un malin plaisir à se disputer et à se réconcilier, et c’est le sourire aux lèvres que nous assistons à ce festival franco-italien !
On ne peut d’ailleurs que regretter que cette association ne se soit pas reproduite malgré le succès du film qui totalisa un peu plus de 3 millions d’entrées en France. Un succès tout à fait mérité tant le long-métrage parvient à maintenir l’attention du spectateur en jouant sur plusieurs tableaux. Ainsi, le début du film revêt un caractère quasi-documentaire avec une présentation croquignolesque de la ville d’Assola délimitée par une frontière particulièrement tordue où même l’auberge du village, lieu de naissance de notre douanier français, se retrouve coupée en deux. La farce reprendra le dessus pour quasiment aboutir à un film noir où Fernandel jouera de la gâchette pour régler ses comptes !
Servi par un casting prestigieux où figurent notamment les excellents Henri Crémieux et Noël Roquevert, admirablement secondé par une BO aux petits oignons du grand Nino Rota, dont la ritournelle nous restera longtemps en tête, La loi c’est la loi s’avère être une comédie particulièrement réussie, n’ayant aucune autre prétention que de nous faire rire, ce qu’elle réussit allégrement.
Image
Alors que le film était sorti en DVD en 2009, il retrouve ici une seconde jeunesse avec son transfert en HD. Restauré en 4K en 2021, par le laboratoire L’immagine ritrovata (avec le soutien de Coin de mire et de la Cineteca di Bologna) à partir du négatif image, le film présente un grain discret et une belle définition. Les différentes tonalités sont parfaitement contrastées et l’image s’avère être stable.
Son
Restauré également en 2021 à partir du négatif son, le Master DTS-HD 2.0 est très agréable malgré les doublages des acteurs italiens. A noter la présence de la version italienne sur laquelle il manque toutefois quelques minutes comparées au montage français.
Interactivité
L’édition du film comprend plusieurs bonus nous permettant de revivre ce film comme il fut découvert dans les salles françaises à l’époque. En effet, Coin de mire propose une compilation des journaux d’actualité, en Noir et Blanc, diffusés au moment de la sortie du film. Une période historique riche où on évoque les attentats du FLN, la rencontre entre Charles de Gaulle et Konrad Adenauer à Colombey-les-Deux-Eglises ou encore les noces d’or du couple Churchill !
Enfin, on retrouve un autre document d’époque avec différentes publicités, en couleurs, de 1958: les esquimaux Gervais, la marque automobile Simca ou encore les bonbons Gilbert sont ainsi mis à l’honneur.
Liste des bonus
La séance complète (26’).