LA FIRME
The Firm – États-Unis – 1993
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Thriller
Réalisateur : Sydney Pollack
Acteurs : Tom Cruise, Jeanne Tripplehorn, Gene Hackman, Hal Holbrook, Wilford Brimley, Holly Hunter, Ed Harris, David Strathaim, Gary Busey, Paul Sorvino
Musique : David Grusin
Image : 1.85 16/9
Son : Dolby TrueHD 5.1 Anglais, Dolby Digital 5.1 français et anglais, Dolby Digital 2.0 allemand et japonais
Sous-titres : Français, anglais, allemand…
Durée : 154 minutes
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 21 juin 2023
LE PITCH
À la fin de ses études de droit, Mitch McDeere, brillant élément, est sollicité par plusieurs grands cabinets d’avocats. Il fixe son choix sur Bendini, Lambert & Locke, qui lui offrent les conditions les plus avantageuses. En contrepartie, il devra, comme chaque membre du cabinet, fournir quelque quatre-vingts heures de travail hebdomadaire. Il ignore encore qu’il vient de vendre son âme au diable.
Le contrat
Marqué par l’échec cuisant de son Havana, ultime collaboration avec Robert Redford, Sydney Pollack (Yakuza, Out of Africa, Tootsie…) cherche le succès commercial qui rassure. Une adaptation d’un bestseller pour un thriller sobre et efficace porté par la star du moment : Tom Cruise.
Ancien avocat reconverti depuis peu dans l’écriture de romans, John Grisham signe effectivement avec La Firme un canevas idéal pour le Sidney Pollack des 3 Jours du Condor : un jeune idéaliste est embauché en grande pompe par un cabinet grand luxe. Déménagement à Memphis, maison bourgeoise et voiture de luxe offertes. Nombreux avantages en plus du gros chèque, le groupe assure en plus une protection presque familiale à ses employés. Le rêve en somme, que le compositeur David Grusin accompagne d’une petite ritournelle jazz-bar au piano, pour mieux faire tiquer lorsque le tableau commence à montrer les signes d’un léger dérèglement. Quelques questions un peu trop appuyées, des sous-entendus étranges, et surtout un couple de collègue qui disparait en mer sur le site de vacances de la boite. Une ouverture particulièrement réussie qui joue la carte de l’ascension à l’américaine, l’imagerie de l’entreprise bienveillante pour mieux distiller un léger venin perturbateur. De quoi installer une atmosphère de paranoïa tendue, une tension omniprésente et une réflexion bien sentie justement sur le pouvoir de l’argent, le faux confort qu’il promet et la corruption morale qu’il entraine. Dommage, trop rapidement le Mitch McDeere incarné par un Tom Cruise en pleine gloire et encore très solide, découvre plus ou moins le pot au rose et la trame va se contenter de mettre en place les quelques tentatives du héros de s’échapper des griffes du piège dans lequel il s’est jeté lui-même, tout en résistant aux propositions dangereuses d’un FBI prêt à tout pour faire tomber la fameuse firme.
L’affranchis
Cousu de fil blanc, que ce soit dans la relation de couple, avec la toujours charmante Jeanne Tripplehorn clairement dans l’ombre de la star, ou dans l’impossibilité d’une réelle mise en danger morale qui se dirige vers un happy end prévisible et franchement poussif vu le contexte. Sydney Pollack vise là uniquement l’efficacité d’un spectacle maitrisé, divertissant et un poil roublard, offrant d’ailleurs une dernière bobine particulièrement efficace dans sa description de la reprise de pouvoir de Mitch sur l’ensemble de ses poursuivant dans un montage parallèle à la mécanique impeccablement huilée. Tom Cruise y cabotine, un peu, et le réalisateur réussi à rendre des concepts économiques et légaux ultra complexes, totalement lisibles et limites excitants. Difficile de ne pas prendre du plaisir à chaque visionnage de La Firme, même si le potentiel du sujet n’est qu’effleué, même si le milieu du film tourne un peu en rond, sans doute aussi parce que Pollack s’est entouré d’un casting de seconds rôles particulièrement marquant. Ed Harris en flic pugnace, Holly Hunter en secrétaire maligne, Gary Busey en détective excentrique, Wilford Brimley en agent de l’ombre froid et flippant, David Strathairn en frangin en taule mais philosophe, Tobin Bell en homme de main, Paul Sorvino en parrain très mafieux (forcément)… Et puis il y a Gene Hackman rescapés lui aussi du grand cinéma américain des années 70/80, absolument admirable en mentor charmeur, manipulateur et malhonnête qui va s’avérer un homme lessivé par le système et sa propre corruption. Un personnage passionnant et complexe qui reflète finalement ce qu’aurait pu être La Firme s’il avait été tourné quelques années plus tôt.
Pari réussi certainement, même si le cinéma de Pollack prend ici clairement une nouvelle voie, beaucoup plus commerciale, dont il n’arrivera plus à s’échapper vraiment malheureusement par la suite.
Image
Curieux master que celui de La Firme qui débute par un générique encore très abimé et et particulièrement plat, toujours traversé de séquences au lissage numérique évident et pas dénué de quelques petits soucis de compression. Cette copie 4k n’a semble-t-il pas été produite à partir d’un nouveau scan des négatifs mais bien par une reprise d’une source vidéo préexistante (ou en tout cas partiellement) largement retravaillée, retouchée et affinée en numérique. Le résultat final est oscillant avec quelques grands moments de faiblesses, mais heureusement un grand ensemble plutôt bien tendu avec une netteté fine, un piqué pointu et surtout des couleurs Dolby Vision qui rehaussent fortement les sensations. On est largement au-dessus des précédentes sorties Bluray mais encore pas vraiment au top de l’UHD.
Son
Paramount reprend sobrement le Dolby True HD 5.1 de l’édition Bluray de 2012. Heureusement le mixage était cependant de très bonne facture et relayant avec fermeté la netteté des dialogues, très en avant dans le film, et la partition essentiellement au piano de David Grusin dans une dynamique sobre et presque économe. Plus économe encore, le doublage français, très efficace, reste lui aussi coincé avec son Dolby Digital 2.0 du DVD…
Liste des bonus
Aucun.