LA FILLE DU ROI DES MARAIS
The Marsh King’s Daughter – Etats-Unis – 2023
Support : Bluray
Genre : Thriller, Drame
Réalisateur : Neil Burger
Acteurs : Daisy Ridley, Ben Mendelsohn, Brooklynn Prince, Gil Birmingham, Caren Pistorius, Garrett Hedlund…
Musique : Adam Janota Bzowski
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 108 minutes
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Date de sortie : 15 février 2024
LE PITCH
La vie d’Helena bascule lorsqu’elle apprend la fuite d’un prisonnier surnommé par la presse « le roi des marais ». Cet homme, Helena le connaît mieux que quiconque. C’est le monstre qui l’a séquestrée avec sa mère loin de la civilisation pendant les dix premières années de sa vie. Helena sait que les autorités ne le retrouveront jamais. Elle seule pourrait y parvenir. Elle connaît ses techniques et ses lieux de chasse. Cet homme est son père et pour protéger sa famille, elle va devoir l’affronter.
Chasseresse
Entre deux trilogies Star Wars, Daisy Riley s’efforce de s’imposer comme une actrice capable de faire autre-chose que manier le sabre laser. Adapté d’un bestseller américain signé Karen Dionne, lui offre effectivement un rôle en or, celui d’une survivante hantée par un père criminel et manipulateur auquel elle devra inévitablement se confronter.
Mais l’actrice, en dehors d’un cour plan inaugural, n’est pas immédiatement à l’écran, laissant la place à son incarnation plus jeune, très douée Brooklynn Prince, gamine aux airs d’indienne, sauvageonne suivant son père à la trace au cœur d’une foret isolée. Une débrouillarde, initiée aux codes de la nature par un père aux méthodes particulières mais d’apparence plutôt attentionné… Mais la mère, elle, reste au loin, silencieuse, effacée, jusqu’à ce qu’un homme en trikes qui passait par là par hasard devienne une porte de sortie, un moyen d’évasion inespéré : Beth et sa fille Helena étaient tenues captives depuis des années par Jacob, survivaliste insaisissable surnommé Le Roi des marais. Avec une certaine finesse, et jouant sur une ambiance étrangement flottante, entre silences, non-dits et inquiétudes palpables, La Fille du roi des marais réussit très efficacement à installer cette relation totalement faussée existant entre la fille et le père, mais où se mélange tout de même une forme d’amour filiale, de respect et de dette proche de la culpabilité. Un passé qui sera parfois revisité, ré-éclairé par le regard de l’adulte, jeune femme qui vit sous un prête nom et qui a caché à son conjoint et son enfant son douloureux passé. Un drame psychologique engageant, assez pertinent aussi sur le statut de victime, ici aux lisières de la paranoïa dès qu’elle apprend que son père se serait échappé, mais toujours avec cette notion d’emprise qui la maintient dans son ombre.
Pater Noster
Auteur du bide Voyagers et d’un premier Divergente déjà oublié, Neil Burger avait cependant signé en 2006 un étonnant L’illusionniste avec Edward Norton, film de magie malin et intelligemment modeste. On retrouve une petite part de ce ton juste, de ce soin apporté aux personnages et aux incertitudes psychologiques dans La Fille du Roi des marais, essai qui n’est jamais aussi convaincant que lorsqu’il s’accroche aux codes du drame presque intimiste, pas si loin d’un Là où chantent les écrevisses sorti en 2002, qui pour le coup se tournait ensuite plus largement vers la romance tragique. Ici, le récit tendrait plus progressivement vers des élans de thriller plus musclé, mise en face-à-face du père bourreau, toxique à souhait et de sa fille au cœur justement des paysages qui semblaient si idyllique autrefois, mise à l’épreuve des apprentissages d’autrefois afin de préserver, pour la protagoniste, sa liberté et celle de sa fille à son tour menacée. Un peu dommage alors qu’après une lente montée en tension, et avec le potentiel et les qualités évidentes de la rencontre Daisy Ridley et Ben Mendelsohn (Misanthrope, Rogue One…), ce dernier chapitre se contente de rester tranquillement sur des rails bien prévisibles et surtout à l’intensité trop limitée, sans une once de rage et encore moins de glissement vers le survival voir la série B plus pêchue.
Un sujet particulièrement intéressant, des acteurs solides et investis, une mise en scène plutôt délicate et profitant admirablement des paysages nord-américains, La Fille du roi des marais reste un film tout à fait recommandable, mais qui aurait pu effectivement se montrer plus musclé et plus marquant en s’échappant à son tour des chemins battus.
Image
Le bluray dispose une copie numérique d’excellente qualité ce qui est relativement logique pour un film tourné sur caméras Arri Alexa et manifestement en 4K. Naturellement les détails sont au rendez-vous avec des cadres amples et profonds et des matières qui se maintiennent aisément malgré les retouches photographiques (filtres verts-jaunes pour les flashbacks, légèrement bleutés et plus froids pour les scènes contemporaines). Seuls quelques plans rapides sous l’eau ou une ou deux séquences nocturnes laissent s’adoucir doucement le piqué général.
Son
Sans excès mais avec un naturel plutôt efficace, les pistes DTS HD Master Audio 5.1 imprègnent le métrage d’atmosphères sonores bien placées et enveloppantes. Se sont bien entendu les segments au cœur de la nature et des superbes paysages qui restent les plus appréciables et les plus riches. Les dialogues sont clairs et équilibrés, même dans la version française.
Interactivité
L’édition américaine proposait un commentaire audio du réalisateur et un petit making of de 20 minutes. L’édition française se contentera de la bande annonce…
Liste des bonus
Bande-annonce.