LA FILLE DE BELLE STARR
Belle Starr’s Daughter – Etats-Unis – 1948
Support : Bluray & DVD
Genre : Western
Réalisateur : Lesley Selander
Acteurs : George Montgomery, Rod Cameron, Ruth Roman…
Musique : Edward Kilenyi
Durée : 87 minutes
Image : 1.37 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Éditeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 27 janvier 2024
LE PITCH
Après que sa mère, la hors-la-loi Belle Starr, ait été tuée, sa fille Rose décide de marcher sur ses pas et de rejoindre la bande de Bob Yauntis qui multiplie les coups de force et attaques meurtrières. Son objectif : se venger de Tom Jackson, le marshal qu’elle croit coupable.
Rebelle
Après une année 2023 fortement centrée sur les rééditions Blu-ray de son fond de catalogue, l’éditeur Sidonis semble revenir à ses premiers amours en sortant en ce début 2024 une line-up fleurant bon les trouvailles. Du pain béni pour les amateurs avides de découvrir cette Fille de Belle Starr pour ainsi dire introuvable.
Jusqu’ici, les collectionneurs hardcore pouvaient revivre l’aventure du film en roman-photos dans feu le mensuel Western Aventures sous le titre de Revolvers Braqués daté de 1961. Heureusement pour eux, leur vieux magazine corné va pouvoir rejoindre la bibliothèque au profit de cette édition blu-ray. La fille de Belle Starr prend sa source dans l’Ouest, le vrai. Son personnage a véritablement existé. Si le monde francophone se souvient de son nom comme étant le titre d’un album de Lucky Luke, cuvée 1995, la dame a défrayé la chronique en tant que hors la loi. Elle a côtoyé le gang des fameux frères James et teint tête à des crapules comme le célèbre Jesse James. Autant dire que la dame a un pedigree auquel il ne vaut mieux pas se frotter. Certains ont essayé mais seuls les pissenlits se rappellent leur témérité. Tout cela est bien joli, mais le titre du film est un tantinet trompeur pour ne pas dire racoleur. Il s’agit en réalité ici de la progéniture de Belle Starr. Si les scénaristes essaient de lui injecter le caractère de maman, l’histoire est tout autre. La demoiselle a suivi d’autres chemins de traverse en s’improvisant businesswoman. Pas besoin de diplômes ni de longues études pour elle, juste une spécialisation ; la sienne sera les maisons closes.
Curiosité
Héroïne de plusieurs films, le personnage est laissé cette fois aux mains du spécialiste Lesley Selander. Peu connu du public, sa longue carrière force le respect par son amour du western. Il faut savoir que sur les 143 films qu’il a tournés (pour la plupart des séries B), 123 sont dévoués au genre ! Inutile de dire qu’il connaît parfaitement son affaire. Trop même. Sûr de lui, son film n’évite aucun cliché lié au genre. Entre bagarres de saloon, cavalcades et hold-up, il faut bien avouer qu’il s’étire sur la longueur. Le film persiste dans les mémoires grâce à son comédien principal. Boxeur devenu cascadeur, Robert Montgomery doit sa carrière d’acteur à ses capacités de cavalier qui l’aident peu à peu à gravir les échelons vers le haut de l’affiche. Dans La fille de Belle Starr, à la grande joie de la gente féminine de l’époque, il fait tourner les têtes en Marshall transi d’amour pour la débauchée Belle Starr. Isabell Jewell a du mal à tenir la comparaison avec la ravissante Gene Tierney qui incarna le même rôle quelques années plus tôt dans La Reine des rebelles. L’attrait principal du film vient surtout de la qualité de sa photographie en noir et blanc de William Sickner. Dès l’ouverture, il joue sur les contrastes et les jeux d’ombres. Son travail ne se dément pas d’un bout à l’autre du métrage où son travail se trouve particulièrement bien maîtrisé et travaillé.
Clairement destiné aux aficionados du genre, La fille de Belle Starr ravira sans aucun doute les curieux et les complétistes du genre. Pour les autres, l’on reprendra le message d’avertissement accroché à l’entrée de la ville : « étranger reste à l’écart, tu n’es pas le bienvenu »
Image
Agréable surprise que ce master. Si quelques défauts perdurent, la copie HD, offre une très belle définition et un piqué remarquable. La photo de William Sickner trouve ici un superbe écrin avec des noirs et blancs très nuancés accompagné d’une jolie précision.
Son
Le mixage en version originale reste clair malgré l’âge du film. Pas de souffle notoire à signaler, mais plutôt une bonne dynamique sur les ambiances.
Interactivité
Les compères Patrick Brion et Jean-françois Giré s’accordent pour défendre le metteur en scène Lesley Selander. S’il se cantonne dans la série B, ils mettent en avant son talent à enchaîner les films et son montage clair et rapide.
Liste des bonus
Présentation de Patrick Brion (11’), Présentation de Jean-François Giré (18’).