LA CITÉ PÉTRIFIÉE
The Monolith Monsters – États-Unis – 1957
Support : Bluray & DVD
Genre : Science-fiction
Réalisateur : John Sherwood
Acteurs : Grant Williams, Lola Albright, Les Tremayne
Musique : Irving Gertz, Henry Mancini, Herman Stein
Durée : 77 min
Image : 1.37 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Éléphant Films
Date de sortie : 10 mai 2022
LE PITCH
Des hommes sont retrouvés changés en pierre après la chute d’une météorite dans le désert californien, près de la ville de San Angelo. On découvre finalement que les éclats de météorite deviennent des gigantesques monolithes lorsqu’ils entrent en contact avec de l’eau. C’est bientôt toute la région qui se retrouve en énorme danger…
L’invasion vient de la terre
Le cinéma des années 50 a vu l’explosion de ses productions sortir sur les écrans grâce aux séries B, nouveau genre d’exploitation en folie qui a vu polars, westerns, science-fiction et autres genres squatter les pellicules. Perdu au milieu d’une multitude de films fantastiques dont les 50’s se sont fait maîtres, les studios rivalisent d’imagination pour envahir la terre par d’innombrables aliens belliqueux ou spores sans scrupules. Dans le lot, Universal décroche une palme toute spéciale en faisant de la menace des… pierres. Ou plutôt des Monolith comme l’indique son titre original.
Le cinéma de science-fiction des 50’s a souvent servi d’excuses pour exorciser les peurs d’une oppression étrangère. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’invincible Amérique devait asseoir sa prédominance mondiale sur tous les fronts. La crainte d’une attaque nucléaire, du communisme et d’une prochaine invasion de la menace rouge fait trembler les politiques. Pour convaincre du bien-fondé de ces hypothétiques menaces planant sur la nation, les écrans de cinéma fleurissant aux quatre coins du pays sauraient séduire les masses insidieusement. Quoi de mieux que la S-F pour faire passer le message ? Combien de films comme Body Snatcher ou L’invasion vient de Mars ont pu être récupérés à des fins politiques. Mais ces longs métrages ne sont heureusement pas que cela, loin s’en faut. Période iconique du genre, cette décennie en a produit bien d’autres qui sont aujourd’hui encore de véritables classiques (Le Jour ou la terre s’arrêta, la guerre des mondes, Planète interdite…) la liste est longue. Moins connu, et à bien plus petit budget, Universal contribua grandement à la production de ces séries B destinées au drive-in. Parmi elles, cette oubliée Cité pétrifiée à qui on préférera son titre original bien plus badass : The Monolith Monsters !
Pierre qui roule…
Une météorite s’écrase sur Terre laissant place à un cratère d’où s’échappe… rien. Sinon des morceaux de pierre. Ouf. Seul hic, au contact de l’eau, ces roches grandissent, grandissent, grandissent avant de s’écrouler sous leur propre poids. En s’effondrant, ces éclats de pierre se mettent à leur tour à grandir, grandir et oui, je pense que vous avez compris la suite. Seulement, elles risquent de s’effondrer sur les habitations et quiconque se met à les toucher se met à être pétrifié et changé en pierre. Rien que cela ! C’est sur cette double menace que le film avance. Trouver un remède pour sauver les personnes rentrées en contact avec cette entité extraterrestre et empêcher la prolifération sur la planète de ces monolithes. Loufoque, le scénario pourrait être risible s’il ne venait pas de l’imagination débordante du grand Jack Arnold, scénariste intarissable du genre et s’il n’était réalisé le plus sérieusement possible par John Sherwood. Assistant-réalisateur sur des dizaines de films, il ne réalisa que trois films, non par manque de talent mais par manque de vie. Une pneumonie l’emportant alors qu’il était sur le tournage de Confidence sur l’oreiller en 1959.
Le film reprend le décor classique de la petite ville américaine, les plus attentifs y reconnaîtront la célèbre place de Hill Valley de Retour vers le futur, avec des acteurs maison des studios Universal. On y retrouve notamment Grant Williams dans le rôle-titre qui venait de tourner L’homme qui rétrécit justement sous la direction d’Arnold. Sherwood fait preuve d’une solide direction technique et d’un sens du rythme très convaincant magnifiant la profondeur de ses champs avec un noir et blanc qui lui sied à merveille. Ce Monolith Monsters mérite largement d’être déterré. C’est exactement ce que fait Elephant Film en continuant d’exhumer le catalogue « parallèle » des films Universal et grand bien lui en prend. Entre découverte et surprise, ses films sont « comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber », et ça fait plaisir.
Image
Voilà un transfert assez inattendu pour un film de série (disons-le franchement) oublié dans nos contrées. Elephant le sort dans une copie au piquet soigné avec de belles profondeurs de champ où les contrastes font honneur à la copie noire et blanc. Cerise sur le gâteau, le choix nous est proposé de le visionner au format recadré 2.00 bien agréable et dans son format d’origine le 1.37.
Son
Proposée en VO uniquement, la bande son est elle aussi débarrassée de tout craquement pour laisser place un son bien équilibré faisant la part belle à la voie centrale.
Interactivité
Outre la ribambelle de bandes annonces présentant la collection, l’unique bonus tient à l’intervention de Fabien Mauro décidément de plus en plus présent sur les galettes ; et ce n’est pas un mal. Le journaliste est dans son genre de prédilection et comme c’est de coutume, s’attarde sur la place du film dans le genre de la science-fiction made in 50’s.
Liste des bonus
Le film par Fabien Mauro (12’), Bande-annonce d’époque (2’).