LA CHAPELLE DU DIABLE
The Unholy – Etats-Unis – 2021
Support : DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Evan Spiliotopoulos
Acteurs : Jeffrey Dean Morgan, Cary Elwes, William Sadler, Cricket Brown…
Musique : Joseph Bishara
Durée : 95 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Français et Anglais Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, anglais, danois, arabe…
Editeur : Sony
Date de sortie : 13 octobre 2021
LE PITCH
Une fille malentendante reçoit la visite de la Vierge Marie et peut soudainement entendre, parler et guérir les malades. Alors que les gens affluent pour assister à ses miracles, des événements terrifiants se déroulent. Sont-ils l’œuvre de la Vierge Marie ou quelque chose de bien plus sinistre ?
Désacralisé
Même pas envisagé pour une sortie en salle, un temps annoncé sur Bluray puis finalement uniquement disponible sur support physique en DVD en France, La Chapelle du diable semble avoir été sacrifié par le distributeur. Parfois c’est une injustice. Parfois c’est juste un signe.
Il y a quelques semaines sortait par chez nous le bluray du Survivant d’un monde parallèle, joli film fantastique australien dont l’une des particularités était d’être l’une des trop rares adaptations d’une œuvre de James Herbert, grand romancier d’horreur ayant connu ses plus grands succès dans les années 70/80. Hasard des calendriers, l’auteur des Rats revient dans l’actualité avec cette Chapelle du diable, adaptation de l’un de ses plus célèbres bouquins : Shrine ou Sanctuaire chez Pocket. L’histoire d’un journaliste en disgrâce qui enquête sur un miracle auquel il assiste directement dans une petite ville de nouvelle Angleterre : une jeune fille muette se met à parler, puis à guérir au nom de Marie les gens de sa communauté. Un thriller fantastique particulièrement malin, souvent angoissant, où le doute naît progressivement venant alors remettre en cause la rédemption du personnage, alors que la foi s’étend de manière exponentielle. Les grandes lignes sont bel et bien là dans cette version cinéma, mais remodelées pour la génération Paranormal Activity, The Conjuring et autres Le Dernier exorcisme de machin chose, où désormais l’atmosphère, censée être pesante, angoissante, ne se bâtie plus que sur une succession éreintante de jumpscare à chaque mouvement de caméra et d’effets numériques en pagaille.
prêchi-prêcha
Une volonté d’en imposer, de ne pas permettre à l’auditoire de zapper ou de sortir le téléphone qui du coup anéanti toute notion de suspens. Sans spoilé plus que le film donc, impossible d’imaginer que ces évènements sont autres que les manifestations d’une âme vengeresse et démoniaque… Dont on se serait d’ailleurs bien passé des apparitions plein cadre, tout en synthèse et en mouvements désarticulés et saccadés comme ses cousines asiatiques. Pas une once d’originalité dans La Chapelle du diable donc, première réalisation pour Evan Spiliotopoulos, scénariste de chefs d’œuvre comme les remakes de La Belle et la Bête, Charlie’s Angels ou Snake Eyes, qui se contente finalement d’éprouver les formules en vogue dans une pléthore de DTV et de pelloches vite oubliées. Quelques jolis plans, une photographie soignée, une ouverture gentiment macabre en forme d’hommage à Mario Bava, il faut se raccrocher à ce qu’on peut et l’implication des acteurs y est d’ailleurs assez remarquable. Jeffrey Dean Morgan (The Watchmen, The Walking Dead) est plus que convaincant en opportuniste blasé mais finalement assez touchant, alors que William Sadler (Les évadés, The Mist) apporte une vraie fragilité à sa figure du curé de la paroisse et que Cary Elwes (Saw, Princess Bride) joue habilement de ses airs propre-sur-lui pour incarner un évêque ambitieux. Un trio qui aurait pu constituer une bonne base pour un film plus solide, questionnant la notion de foi, la place de l’église et de la parole sainte dans la société contemporaine tout en instiguant des sentiments plus dérangeant pour le spectateur… Aurait pu.
Image
Simple sortie DVD donc pour La Chapelle du diable (pour la HD il faut se tourner vers les plateformes VOD) avec un master 4K entièrement numérique tout compressé sur disque SD. Forcément le support est au maximum de ses possibilités ici avec une définition poussée au maximum, des couleurs bien présentes, un très léger relief et que très peu d’artefacts de compressions.
Son
Quand on voit ce que donnent déjà les pistes Dolby Digital 5.1, on ne peut que regretter l’impossibilité d’écouter le rendu en DTS HD Master Audio. Comme tout film d’horreur moderne, La Chapelle du diable s’efforce donc constamment de gonfler l’expérience en rebondissant sur la moindre apparition, sur la moindre atmosphère un peu flippante. Très efficace.
Liste des bonus
Aucun.