LA BELLE ET LE CORSAIRE
il corsaro della mezzaluna – Italie – 1957
Support : DVD
Genre : Aventure
Réalisateur : Giuseppe Maria Scotese
Acteurs : John Derek, Gianna Maria Canale, Ingeborg Schöner, Alberto Farnese
Musique : Renzo Rossellini
Durée : 85 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Italien et Français 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Artus Films
Date de sortie : 05 juillet 2022
LE PITCH
Les pirates barbaresques écument la Méditerranée, pillant et ravageant les côtes, menés par Nadir El Krim. Dans son château, le baron Camerlata accueille Catherine d’Autriche, la sœur de l’empereur Charles Quint. Les pirates vont assiéger le château afin d’enlever la dame et demander rançon. Mais ils séquestrent par erreur la nièce du baron, la belle Angela. Il va falloir tenir avant l’arrivée des troupes impériales
à marée basse
Longtemps visible uniquement dans un montage tronqué d’un bon quart d’heure, La Belle et le corsaire n’en est pourtant pas totalement sauvé des eaux. Un petit film de pirates à l’italienne qui navigue uniquement par temps calme.
Un peu précurseur à sa façon, celui que l’on aurait dû nommer « le corsaire de la demi-lune » (et n’ont pas Pirate of the Half Moon comme chez nos voisins anglo-saxon) s’avère l’un des premiers essais du genre à quitter le port transalpin. Un film d’aventure à l’ancienne dont l’aspect maritime est encore plus réduit qu’à l’accoutumé, les navires restant à peine visibles à l’horizon et les pirates du récit se contentant rapidement de jeter l’encre et de s’installer dans une planque de la côte. Comme toujours, les attributs les plus couteux et risqués du genre, les séquences maritimes, sont écartés poliment pour faire tendre le récit plus ouvertement vers le divertissement historique et le film de cape et d’épée à l’européenne. L’essentiel du métrage tient d’ailleurs presque du film de cours, suivant les méandres de la venue d’un bel astronome (en fait un courageux corsaire) dans l’enceinte du château du baron Camerlata afin d’en rencontrer les occupants, préparer la venue (et le kidnapping) d’une des sœurs du roi Charles Quint et accessoirement retrouver la trace du terrible félon qui a massacré ses proches et réduit les survivants à la pauvreté. De manière assez théâtrale donc, avec une mise en scène figée à l’avenant, le récit est dans un premier temps excessivement bavard, où chacun se jauge et où les pièces du puzzle se mettent lentement en place. Avec heureusement quelques décalages humoristiques apportés par un Comte obsédé par ses comptes comme dans un Molière et deux personnages secondaires pas loin des deux nigauds.
Demi-teinte
Même l’arrivée des pirates menaçant de réduire les murs en poussières (avec quoi ? ils sont dix) ne relance pas vraiment une intrigue qui penche de plus en plus vers la grande romance entre le charmant Nadir El Krim (l’américain John Derek, injustement surtout connu pour son épouse) et la mignonette Angela (Ingeborg Schöner) sous le regard amusé mais soutenant d’une princesse impeccablement incarnée par Gianna Maria Canale (Les Vampires), au grand détriment du grand méchant ténébreux qu’Alberto Farnese (La Fureur des gladiateurs, Le Gladiateur de Rome) manie pourtant à la perfection. Trop timide finalement dans l’action, le suspens et l’aventure, La Belle et le corsaire se réveille heureusement pour une dernière bobine beaucoup plus enlevée où les révélations et les duels aux sabres s’enchainent avec plaisir. Profitant d’une superbe photo singeant à la perfection les teintes éclatantes du Technicolor et mettant constamment en valeurs les riches décors et costumes, l’essai se regarde sans déplaisir mais aussi sans grande passion, manquant franchement d’un grand capitaine à la barre. Modeste artisan du cinéma populaire italien, ici très appliqué, Giuseppe Maria Scotese avait déjà joué avec les contours du film de pirates dans Alerte à l’arsenal ou Les Révoltés et s’essaiera ensuite à quelques films en costumes, mais il se fera surtout un petit nom dans le monde moins reluisant du documentaire globetrotter douteux à la façon des célèbres Mondocane avec des titres aussi évocateurs que Le città proibite, le vergogne del mondo ou Cannibali domani. Pas tout à fait les mêmes eaux.
Image
En DVD seulement comme pour les précédents Le Tigre des mers et Le Lion de Saint Marc, La Belle est le corsaire. En même temps la copie source n’est pas des plus fraiches avec certes des cadres plutôt propres et des couleurs encore assez présentes, mais le grain et le bruit vidéo ne font pas toujours bon ménage et la définition est souvent très en retrait. Une copie SD passable, mais qui permet au moins de redécouvrir un film assez rare.
Son
Version originale et française sont disposées ici dans leur mono d’origine. Le doublage d’excellente qualité malgré un petit grésillement en arrière-fond, est cependant un peu gâché par son aspect parcellaire. Celui-ci avait été effectivement produit sur la version réduite du film et est donc complété par des passages en VOST. La mouture italienne est de toute façon de meilleure qualité avec un son plus clair et ferme.
Interactivité
Hôte privilégié de la collection Piraterie d’Artus Films, Christian Lucas revient pour une présentation soignée et assez complète du film (filmographie de toute le monde, détails historiques…), suivi des habituelles galeries de photos et sélections de bande annonce. Le packaging lui aussi est toujours aussi réussi avec un simple digipack cartonné mais très sobre et élégant.
Liste des bonus
Présentation par Christian Lucas, Diaporama d’affiches et photos, Bande-annonce originale.