L’ARRIVISTE
Election – Etats-Unis – 2000
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Alexander Payne
Acteurs : Matthew Broderick, Reese Witherspoon, Chris Klein, Jessica Campbell, Mark Harelik, Delaney Driscoll…
Musique : Rolfe Kent
Durée : 103 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais Dolby TrueHD, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, anglais.
Editeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 31 juillet 2024
LE PITCH
Dans un lycée du Nébraska, à l’occasion de l’élection de la présidence du conseil des élèves, un professeur va tout faire pour mettre des bâtons dans les roues d’une brillante élève qui brigue le poste.
Mesquineries en série
Si Sideways fut probablement la première réalisation d’Alexander Payne à marquer durablement les esprits, il n’en demeure pas moins que tous les films le précédent (et bien évidemment tout ceux venant ensuite) méritent aussi largement le coup d’œil. Profitant du succès de Winter Break, son dernier film, Paramount décide de nous offrir L’Arriviste, son second, en 4K. Une proposition qui ne se refuse pas.
Rien ne va plus au lycée Washington Carver d’Omaha. La très ambitieuse Tracy Flick brigue une fois de plus le siège de la présidence des élèves, mais cette fois un de ses camarades, Paul Meltzer, gentil sportif un peu con con, décide de se présenter lui aussi. Et puis bientôt c’est la sœur de Paul qui se présente aussi. Tracy fulmine, a évidemment peur d’échouer (et l’échec n’est pas une option). Et une cascade de nouveaux évènements ne vont pas lui rendre la tâche facile. En vérité, en coulisses, c’est un de ses profs, Jim McAllister, qui fomente un plan diabolique pour la faire perdre. Pourquoi ? Parce que la recherche de perfection de cette élève bourreau de travail et factuellement irréprochable l’énerve. Il va donc tout faire pour qu’elle ne soit pas nommée.
Masters and servants
Pour son deuxième film (après Citizen Ruth, l’histoire d’une femme enceinte droguée qui doit choisir de garder ou non son enfant), Alexander Payne inflige déjà ses penchants satiriques, ironiques et bien évidemment cyniques. Pas les siens bien sûr, mais ceux de personnages savamment croqués qui feront bientôt tout le sel de sa filmographie. Ici, à l’occasion d’une élection somme toute banale, comme il en existe dans chaque bahut, il recrée les relations entre individus d’un microcosme social et fait se percuter leurs portraits psychologiques, tous aussi dysfonctionnels les uns que les autres. Tracy Flick (Reese Witherspoon, parfaite) représente cette middle class américaine prête à consacrer sa vie au travail, à la recherche d’une perfection absolue afin de gagner sa place dans le « système ». Face à elle, l’image du sportif benêt, facilement manipulable et évidemment systématiquement populaire car profitant d’une apparence qu’une nature généreuse a bien voulu lui prêter. Autour d’eux, pour ne pas dire au-dessus, un professeur (Matthew Broderick dans un rôle à contre-emploi de son cultissime Ferris Bueller) qui outrepasse ses devoirs et brouille les cartes. L’image de l’enseignant étant ici passablement écornée, notamment lors d’une introduction où l’on apprend que Tracy a également été victime (consentante certes) d’un de ses professeurs qui n’a pas hésité à avoir des relations sexuelles avec elle.
On ne se sait pas si Alexander Payne règle ses comptes avec ses années lycée (d’autant qu’il est originaire d’Omaha) mais la satire est plutôt grinçante et fait de L’Arriviste un des films de lycée probablement les plus pince-sans-rire qui soit. Et ce même si le réalisateur n’oublie pas de conclure son film d’une morale relativement rassurante via une scène où le personnage de Broderick finit de paraître d’un pathétisme confondant. C’est toujours ça de pris.
Image
Le 4K est de toute beauté, rendant un bel hommage au grain d’origine, très atténué mais pas passé non plus à la moulinette du numérique. Le résultat donne une image qui conserve toute sa chaleur et la douce colorimétrie de sa pellicule d’origine. Du très bon boulot qu’on aimerait voir plus souvent à l’intérieur de nos boitiers noirs préférés.
Son
Rien de très marquant, d’autant que le propos du film ne promet pas une expérience auditive extraordinaire, mais les pistes 5.1 font largement le travail, notamment dans la langue de Shakespeare, où effets sonores, dialogues et score convolent en justes noces sans qu’aucun d’entre eux ne tire la couverture en dépit des autres.
Liste des bonus
Aucun.