Troisième larron échappé de l’univers vidéoludique de SEGA apparu dans les Sonic au cinéma, Knuckles n’est pas forcément le personnage le plus connu des vieux joueurs, mais reste très apprécié des gamins qui le retrouvent depuis des années dans chaque série animée. Encore peu développé, passé du faux-méchant au sauveur de la planète en quelques minutes dans Sonic 2, ce personnage aussi bourrin que timide pouvait effectivement trouver un terrain de jeu intéressant avec une série dédiée de quelques six épisodes d’un peu moins de trente minutes, pour se développer un peu et respirer loin du hérisson speedé et son sidekick à deux queues. Pourtant, le spectateur réalise très rapidement que Knuckles ne restera jamais vraiment seul. Pire même qu’il ne sera essentiellement que le second couteux d’un show qui porte pourtant son nom, envahi littéralement par le débile Wade Whipple (Adam Pally, juste pas drôle), adjoint lourdaud du sherif dans Sonic 2, dont on va suivre la grande quête existentielle sur les traces d’un vilain papa qui l’a abandonné et vers la coupe d’un championnat de bowling. En termes d’enjeux spectaculaires, ça se pose là.

Knuckles Slam ! (the door)

Si les films jouaient la carte du mélange continuel entre l’action à plus de 300 à l’heure et les grandes lignes du buddymovie humoristique, Knuckles oublie presque de délivrer sa dose de mini sensations fortes (une grosse scène finale contre un ancien apprenti de Robotnik et son gros robot) au profit d’un roadmovie lourdaud bourré de blagues et de références aux nostalgiques des 80’s (on en sort plus) et d’artifices caricaturaux et hystériques échappés d’une vieille sitcom. Le long épisode avec la famille de Wade s’étripant pour le repas du shabbat est un véritable calvaire et pose définitivement la question de la cible du programme. Laissant totalement les gosses sur le carreau qui espéraient de l’énergie et des aventures fantastiques (Knuckles donc…), les épisodes semblent multiplier les coups de coudes aux parents avec même quelques allusions douteuses à la clef, mais accumulent les personnages profondément demeurés, interprétés comme des figures de cartoon ou des gamins de 7 ans. Les épisodes, pourtant courts, réussissent même à trainer la patte, sans véritable but excitant, ressortant de temps en temps des méchants qui veulent capturer la bestiole rouge, livrant une compétition de bowling sans suspens noyée sous des vieux tubes et des splitscreens crétins, et ne travaillant jamais une véritable relation entre le pauvre Knuckles et son bouffon de service.

On retiendra peut-être une longue séquence musicale façon opera rock qui tente de sortir un peu des sentiers battus et pour le coup de rendre véritablement hommage aux jeux originaux, mais Knuckles s’avère une proposition indigente, pas écrite, filmée le plus platement du monde, accumulant tous les poncifs à disposition sans une once de rythme. La preuve ? Mon gosse pourtant fan de l’univers de Sonic avait fini par sortir un album de Lucky Luke pour passer le temps… Meilleur choix en effet.