KNOCK AT THE CABIN
États-Unis – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Science-Fiction
Réalisateur : M. Night Shyamalan
Acteurs : Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben Aldridge, Nikki Amuka-Bird, Rupert Grint, Abby Quinn, Kristen Cui, McKenna Kerrigan
Musique : Herdís Stefánsdóttir
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Digital 5.1 Français, Espagnol…
Sous-titres : Français, anglais, espagnol…
Durée : 100 minutes
Éditeur : Universal Pictures
Date de sortie : 14 juin 2023
LE PITCH
Tandis qu’ils passent leurs vacances dans un chalet en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui leur imposent de faire un choix impossible. S’ils refusent, l’apocalypse est inéluctable. Quasiment coupés du monde, les parents de la jeune fille doivent assumer leur décision avant qu’il ne soit trop tard.
Devine qui vient diner ce soir ?
15ème long métrage signé M. Night Shyamalan, Knock at the Cabin vient confirmer une troisième phase plus resserrée, économique mais aussi à nouveau maitrisée, avec une nette impression de tirer vers le film somme en forme, à nouveau, de lien avec son cinéma des années 2000. Comme souvent c’est intriguant et terriblement malin.
Même si on clame le grand retour de M. Night Shyamalan depuis l’étonnant et très modeste de The Visit, l’extirpant de quelques années de connexions plus compliquées avec le public (Phénomènes et After Earth n’ont clairement pas aidés), il est évident que le fils prodigue de Steven Spielberg signant des merveilles pointues comme Sixième sens, Incassable ou Le Village a définitivement délaissé son amplitude maniériste, son sens de l’esbroufe millimétrée et les larges budgets au vestiaire. Un retour au format resserré comme vient à nouveau le confirmer Knock at the Cabin qui conscrit totalement ses enjeux autour d’une simple cabane dans les bois. Là, deux papas et leur fille passent quelques jours au calme avant que quatre personnes, inconnus, ne s’invitent chez eux et les informent que le sacrifice de l’un deux sera nécessaire pour éviter l’apocalypse. Simple, direct, et une mise en place aux airs de Home Invasion poli, ou justement ces agresseurs inquiètent autant par leur fermeté que par leur douceur. Anciennement Drax dans Les Gardiens de la Galaxie, Dave Bautista et son étrange corps presque disproportionné campe d’ailleurs un ogre maladroit et attentionné intriguant et bizarrement attachant.
The Strangers
Le cinéaste aime à faire douter ses spectateurs et va naturellement à nouveau jouer sur la perception de ses protagonistes (liés aux questionnements du spectateur) quant à la légitimité de la mission de ces agents extérieurs. Une collusion d’illuminés ayant de la chance avec la teneur catastrophique des informations récentes ou véritablement des chevaliers de l’apocalypse prêchant la parole salutaire, celle du don de soi pour légitimer la persistance de l’humanité ? Laissant les afféteries du pur film d’horreur de coté (les morts et le sang restent habilement hors-champs), se concentrant constamment sur un jeu de champs contre-champs d’une efficacité redoutable (l’ouverture simple et presque délicate), Shyamalan met en place une pression grandissante naissant du contraste entre la simple cellule familiale menacée et l’échelle biblique des châtiments évoqués ou perçus sur le reste du monde. Alors, un autre dialogue semble se mettre lentement en place avec le superbe Signes – les atours du film catastrophe remplaçant l’invasion alien – qui lui aussi questionnait frontalement les tensions entre la capacité à faire revivre la foi, celle en une espèce humaine, celle en sa famille, celle en sa propre identité, alors que tout s’effondre. Le choix de donner le premier rôle à un couple homosexuel et à leur fille adoptée ne relève alors justement pas du simple effet de mode (le premier qui dit woke se prend un coup de pied au derche), mais d’une excellente façon de creuser encore se rapport de force entre acceptation, amour inconditionnel et colère légitime, les flashbacks donnant une vraie crédibilité à leurs tiraillements.
Alors certes l’effet de surprise s’est graduellement évaporé dans le cinéma de Shyamalan et les variations de perspectives et le déclin de ses fameux twists ont été largement digérés en même temps que ses effets de style qui marquaient autrefois chaque film au fer rouge, mais Knock at the Cabin a de très beaux restes. Surtout, en le dépouillant de ses artifices, le réalisateur rappelle que l’une de ses forces premières était l’émotion. Elle est ici intacte.
Image
Superbe rendu HD et ultra HD pour Knock at the Cabin qui fait partid de ces films qui peuvent encore profiter de la précision et de la générosité du numérique tout en s’appuyant sur une captation pellicule en 35 mm. Le meilleur des deux mondes en sommes qui se déploie avec un piqué des plus puissants, une précision constante et creusée, un relief aussi profond que naturel et des matières bien présentes et vibrantes. Le traitement Dolby Vision vient encore étendre le spectre des couleurs et raffermir des noirs déjà bien costauds sur Bluray. Parfait.
Son
Présent aussi bien sur le Bluray que sur l’UHD la piste Dolby Atmos se recentre forcément le plus souvent sur les personnages, les dialogues et un espace limité à l’intérieur de la fameuse cabine. Minutieux mais pas forcément des plus amples si ce n’est dans la première séquence en pleine nature ou la légère brise, le doux sons des insectes d’une journée ensoleillé et le bruissement des feuilles rappellent avec poésie le potentiel du standard sonore.
La version française elle doit se contenter d’un Dolby Digital 5.1 efficace mais bien sage.
Interactivité
Quelques suppléments viennent agrémenter le programme, mais rien finalement de vraiment croustillant. Certes les scènes coupées développent un peu plus le personnage d’Eric (et surtout son rapport à sa propre homosexualité) et le segment sur la fabrication des quatre armes développe autant les questions de designs que leur différents modèles (réaliste ou tout mou), mais le making of relativement court et très promos célèbre surtout le talent du metteur en scène. Dans la foulée on peut découvrir un petit sujet sur la jeune actrice Kristen Cui (très mignonne mais bon) et un détour du côté des storyboard de Shyamalan.
Liste des bonus
Scènes coupées (5’), Infopublicité Chowblaster Version Longue (1’), Faire les bons choix : Dans les coulisses de Knock at the Cabin (23’), Les Outils de l’apocalypse (5’), Story-board (3’), Kristen Cui nous éclaire (4’).