JURASSIC WORLD : LE MONDE D’APRÈS

Jurassic World : Dominion – États-Unis – 2022
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Aventure, Fantastique
Réalisateur : Colin Trevorrow
Acteurs : Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Laura Dern, Sam Neill, Jeff Goldblum, DeWanda Wise, Omar Sy
Musique : Michael Giacchino
Durée : 146 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : DTS : X Anglais, DTS HD HS 7.1 anglais, français, italien, espagnol…
Sous-titres : Anglais, français, italien, espagnol…
Éditeur : Universal
Date de sortie : 19 octobre 2022
LE PITCH
Quatre ans après la destruction de Isla Nublar. Les dinosaures font désormais partie du quotidien de l’humanité entière. Un équilibre fragile qui va remettre en question la domination de l’espèce humaine maintenant qu’elle doit partager son espace avec les créatures les plus féroces que l’histoire ait jamais connues.
Dino porn
Sixième film d’une saga qui n’a jamais autant ressemblé à une licence, Dominion, aka Le Monde d’après (COVID ?), promettait un final dantesque et une réunion évènementielle des héros de World avec les stars de la première trilogie. Craquant sous toutes les coutures, rempli jusqu’à la gueule de dinos hachés menus, le show a les dents du font qui baigne.
Même si Steven Spielberg appose toujours poliment son nom à la production du machin, cela fait bien longtemps que le maitre a délaissé la série et que surtout l’esprit d’émerveillement qui avait perduré jusqu’au très fun Jurassic Park III de Joe Johnston, a totalement disparu. Le menu MacDo bien gros et bien gras concocté par Colin Trevorrow s’engouffrait déjà dans une surenchère blockbuster à peine digeste, mais son retour aux commandes après les efforts louables de J.A. Bayona avec Fallen Kingdom, repousse encore les limites du système digestif du spectateur. Des dinosaures balancés dans tous les sens, nouveaux et anciens, comme les dernières commandes sur un étal de boucher, font de l’ancien argument numéro 1 de ces films une sorte de passage obligé étalé sans âmes et sans envie autre que de placer quelques mastodontes face-à-face pour une énième bagarre. Aussi navrant que Kong Vs Godzilla, Dominion ne s’efforce même plus de travailler ses échelles, séparant imperturbablement humains et dinos dans ses plans, pour célébrer un gigantisme jamais atteint et de tout façon expédié. Tout ici va vite, trop vite, les évènements s’enchainant sans entrain, multipliant les personnages et les pistes narratives pour mieux les délaisser en cours de route, ne faisant des acteurs phare du métrage que de simples silhouettes s’égosillant face à une nouvelle mâchoire placée en gros plan. Même la petite fibre nostalgie ne peut sauver une scène ridicule mal cadrée et mal montée… Même si Giacchino y va de sa reprise incontournable du thème mélodique de John Williams.
6ème extinction
L’esprit Jurrasic Park est mort depuis longtemps et Laura Dern, Sam Neill et Jeff Goldblum ressemblent à de bien tristes fantômes de leurs personnages iconiques, humains et pleinsd’esprit autrefois. Quand a Chris Pratt et Bryce Dallas Howard, toujours in love, ils semblent toujours autant vides et caricaturaux, devenus parents d’une petite clonée (oui souvenez-vous dans le film précédent…) qu’ils protégeront jusqu’au bout quitte à se perdre dans des séquences de poursuites entre James Bond et Indiana Jones mais filmés par un parkinsonien, quitte à trébucher inlassablement sur le défilé d’inepties qui constituent un scénario boursoufflé mais qui prend l’eau de toute part. Le pire dans tout ça, c’est le désintérêt constant que provoque ce film malgré les dollars bazardés sur la rétine à presque chaque plan, multipliant les scènes voulues spectaculaires, multipliant les menaces, les clins d’œil… Multipliant tout sans jamais vraiment prendre le temps d’en développer le moindre élément. Les Jurrasic Park de Spielberg aux trames finalement simples et limpides prenaient justement leur temps pour établir leur situation, développer leurs personnages et surtout mettre en place d’authentiques morceaux de bravoures, séquences aux suspens intenables, spectaculaires ou non, mais toujours allant crescendo et donnant aux fameux dinosaures une importance inégalable, iconique et terrifiante. Ici, qui se souviendra de la moindre scène, du moindre bout de dialogue, de la moindre bestiole préhistorique de toute façon constamment éclipsés par une armée de sauterelles géantes définitivement envahissantes ? Du cinéma prédigéré et régurgité et en plus mal servis dans l’assiette.
Image
Encore de belles prouesses pour Universal et Jurassic Pa… pardon World avec une galette UHD qui se hisse aisément dans les hauteurs du support. Dépassant d’une bonne marche le bluray déjà excellent, le disque assure une définition astronomique et vient peaufiner le moindre élément du cadre, soulignant détails, profondeurs, matières et textures avec une rare fermeté tout en incluant, avec beaucoup plus de naturel, les créatures en images de synthèses. Les séquences nocturnes ne sont jamais mises à mal, les couloirs lumineux du labo s’accompagnent d’un léger grain des plus organiques et le traitement HDR vient redorer le tout avec des couleurs plus riches et puissantes. Très impressionnant.
Son
Tout aussi puissante, la piste DTS X déferle sur les enceintes profitant de chaque scène d’action pour exprimer sa vivacité et une dynamique aussi fluide que redoutable. Et chaque apparition de colosse fait trembler le salon avec des bass impérieuse. De la très grosse artillerie, mais jamais au détriment de l’équilibre général, assurant dans le même temps des dialogues net et bien posés. Plutôt efficace aussi le doublage français disposé dans un DTS HD Master Audio 5.1 mais où les différences ne seront perceptibles que par les installations les plus performantes.
Interactivité
Mine de rien on n’en attendait certainement pas tant. A commencer par cette version longue inscrite aussi bien sur le disque Bluray que le disque UHD, qui montre bien que le souci ne vient pas de sa durée mais bien de son rythme. Quasiment toutes les scènes ajoutées ici, en particulier la très belle ouverture préhistorique, manquaient au montage cinéma (ajoutant des coupures abruptes ou des caractérisation plus lacunaires encore), mais malheureusement elles n’arrivent pas sauver le vide général ni même à redynamiser l’entreprise. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
L’édition délivre des suppléments véritablement intéressants. Découpé en cinq partis et agrémentés de petits sujets satellites sur les dinosaures principaux, le making of s’avère plutôt généreux en informations, en images de coulisses et en retour sur les effets spéciaux (en particulier les superbes animatronics), partageant la première rencontre entre les deux cast historiques ou s’attardant sur la grande séquence de Malte. On n’échappe pas aux élans enthousiastes et aux gentillesses promotionnelles, mais le programme est suffisamment sérieux et complet. On retrouve aussi en ouverture du programme le court métrage Bataille à Big Rock, montrant une famille de campeurs attaquée de nuit par différents dinosaures, et qui fut diffusé de nombreux mois avant la sortie du film. Réalisé par Colin Trevorrow, ce dernier se montre bien plus nerveux et tendu que son Dominion et faisait la promesse d’une atmosphère de survival en monde réel malheureusement pas franchement tenue.
Liste des bonus
Version longue (160’), Court métrage : « Bataille à Big Rock » de Colin Trevorrow (« Battle at Big Rock », 2019, 10’), « Une nouvelle race d’effets spéciaux » (6’), « Les dinosaures parmi nous », coulisses du film (47’), « Réunis pour la première fois », « En pleine tête : le retour du Dilophosaure », « À l’intérieur du Dimetrodon », « Créer un fléau », « Passer le flambeau », « Giga-Bête ».