JUNGLE CRUISE
Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Aventure, Fantastique
Réalisateur : Jaume Collet-Serra
Acteurs : Dwayne Johnson, Emily Blunt, Édgar Ramírez, Jack Whitehall, Jesse Plemons, Paul Giamatti…
Musique : James Newton Howard
Durée : 127 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 7.1, Français Dolby Digital plus 7.1, néerlandais Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, anglais, néerlandais…
Editeur : Walt Disney France
Date de sortie : 03 décembre 2021
LE PITCH
Chercheuse intrépide, la doctoresse Lily Houghton quitte Londres pour explorer la jungle amazonienne à la recherche d’un remède miraculeux. Pour descendre le fleuve, elle engage Frank Wolff, un capitaine roublard aussi douteux que son vieux rafiot délabré. Bien décidée à découvrir l’arbre séculaire dont les extraordinaires pouvoirs de guérison pourraient changer l’avenir de la médecine, Lily se lance dans une quête épique.
One Ticket To Ride
Nouvelle adaptation / inspiration de l’une des attractions célèbres des fameux parcs Disney, Jungle Cruise navigue sur les traces du succès des Pirates des caraïbes. Un film d’aventure aux airs de blockbuster bien calibré mais qui réussit son premier pari : divertir.
Petite arlésienne du studio Mickey, Jungle Cruise a passé quelques années dans les cartons du studio avant de trouver enfin la voie des cinémas, esquivant de justesse d’ailleurs l’isolement sur Disney + pour cause de confinement. Cela aurait été dommage car l’opus ne manque pas d’ambition. Ou en tous cas de jolies références lorsqu’on nous rejoue le duel animé entre le vieux baroudeur et l’aventurière en herbe façon African Queen (référence totalement assumée par les auteurs), tout en faisant de l’œil à un divertissement plus second degré, voir ironique, qui n’est pas sans rappeler La Momie de Stephen Sommers. Un joli cocktail sur le papier mais qui souffre tout de même de ces quelques années d’atermoiements, de réécritures et de réorientations artistiques, la trame hésitant entre une simplicité rectiligne et l’accumulation de branches secondaires pas franchement indispensables. Des défauts d’accumulation particulièrement visibles dans la cohabitation deux méchants bien distincts – d’un coté le prince allemand totalement taré incarné par Jesse Plemons et de l’autre le conquistador maudit campé par Edgar Ramirez – qui passent leur temps à se marcher sur les pieds, à se faire de l’ombre et du même coup à empêcher l’autre d’exister pleinement. Des greffons qui montrent aussi une volonté de se rapprocher au plus près des ingrédients des premiers Pirates des Caraïbes (ceux admirablement shootés par Gore Verbinski) aussi bien dans l’esthétique rétro-synthétique que dans le traitement même du fantastique.
The Backside of water
Pas franchement le film le plus original présenté ces dernières années donc, littéralement hanté par le fantôme des Indiana Jones (la bagarre du marché, les vilains allemands, les étapes de la chasse au trésors) sans pouvoir en afficher ni l’imparable tempo ni la virtuosité scénique de Steven Spielberg, Jungle Cruise reste cependant totalement recommandable. Sans doute justement grâce à cet esprit décontracté, constamment amusé, qui renoue effectivement avec l’esprit pulp et décomplexé d’autrefois, mixant poursuites endiablées et totalement improbables (le sous-marin dans l’amazone), péripéties exotiques et fantasques dans un décors luxuriant qui sent bon la carte postale. Ancien cinéaste prometteur du coté de l’horreur (La Maison de cire, Esther), avant de s’embarquer dans les vendettas de Liam Neeson (Sans identité, Non-Stop, The Passenger…) Jaume Collet-Serra maintient la barque à flot, préserve une certaine efficacité et surtout se laisse guider par le duo vif et amusé formé par Emily Blunt et Dwayne Johnson. Leurs piques incessantes, leurs sourires en coins et leurs regards complices, tout autant que leur volonté d’emporter l’action, fonctionne pleinement jusque dans le romantisme suranné mais pas gnian-gnian, le ridicule assumé et le défilé de jeu de mots pourris.
Un ton directement hérité de l’attraction imaginée par Walt Disney en 1955 et qui fut largement modifiée à la fin des années 60 avec une bonne dose d’humour, en faisant quasiment une parodie d’attrape-nigaud pour touristes. La longue séquence d’ouverture, où The Rock s’en donne à cœur joie en skipper lourdingue connaissant sa tournée sur le bout des doigts, rappellera clairement quelques bons souvenirs à ceux qui ont eu la chance de tester la balade aux USA, Tokyo ou Hong-Kong, tout en donnant parfaitement le ton pour le reste de cette sympathique aventure.
Image
Constamment baigné dans une lumière terreuse et beige, Jungle Cruise n’est visuellement pas le Bluray le plus impressionnant de l’éditeur. Pas forcément le plus précis, le plus pointu surtout, même si les détails et les reliefs sont bien là. Tourné intégralement en numérique et retouché de toutes parts autant dans sa palette que pour l’intégration de nombreuses images de synthèse, le film y a un peu perdu de sa matière. Cela reste tout de même un Bluray de blockbuster avec noirs ultra profonds et une stabilité imperturbable.
Son
Encore une fois la piste française semble quelque peu sacrifiée malgré un Dolby Digital Plus 7.1 plutôt chaleureux et efficace, là où le DTS HD Master Audio 7.1 (remplaçant le Dolby Atmos de la sortie UHD) déploie comme il se doit la grosse artillerie. Incontournable pour un film de cet acabit, la dynamique générale est extrêmement généreuse, explosive et souple. Les nombreuses poursuites en bateau, les ogives lâchées par le sous-marin, le jaillissement du temple caché sous des hectolitres d’eau… Le mix envoie du lourd, mais sait aussi disposer quelques belles ambiances plus douces et naturelles, et faire vivre une jungle immersive.
Interactivité
Pour ceux qui espéraient ici retracer les multiples versions avortées du film cela sera bien entendu peine perdue, Disney gardant toujours ses petites affaires bien gardées en cuisine. Les featurettes présentes ici ne viendront qu’éclairer un tournage idéal, une équipe soudée et une grande aventure familiale. Beaucoup de promo soit, mais aussi quelques images intéressantes des plateaux de tournage avec en particulier la reconstitution impressionnante des rives de l’Amazon et du port fluvial où se déroule une partie de l’action. De son coté le segment consacré à l’attraction originale aurait pu être certainement plus passionnant s’il s’était intéressé plus avant à l’historique de celle-ci, ses créateurs et ses évolutions, plutôt qu’à ces charmants hôtes tous passionnés par leur métier et la grande maison Disney. Les scènes coupées se montre loin d’être désagréables avec un petit moment « humour noir » en compagnie du Prince Joachim et quelques maladresses romantiques inédites plutôt plaisantes.
Liste des bonus
Mode Expédition, Making of (13’), L’Amazone (15’), Dwayne et Emily (5’), Les Skippers (14’), Scènes coupées (16’), Bêtisier (2’).