JOURS DE TONNERRE
Days Of Thunder – États-Unis – 1990
Support : UHD 4K
Genre : Action
Réalisateur : Tony Scott
Acteurs : Tom Cruise, Robert Duvall, Nicole Kidman, Randy Quaid, Michael Rooker, Cary Elwes, …
Musique : Hans Zimmer
Durée : 107 minutes
Image : 2.40:1, 16/9ème
Son : Dolby True HD 5.1 Anglais, Dolby Digital 5.1 Français, Allemand, Italien…
S-T : Français, Anglais, Allemand, Italien…
Éditeur : ESC Editions
Date de sortie : 1er mars 2023
LE PITCH
Pilote intrépide mais débutant, Cole Trickle rêve de triompher dans les courses NASCAR et signe un contrat avec une écurie indépendante. Son coach, le vétéran Harry Hogge croit en son potentiel mais aura toute les peines du monde à le canaliser et à ne pas laisser sa rivalité avec le champion Rowdy Burns déborder hors du circuit…
Top Gear
Top Gun avec des voitures de course. Souvent résumé à cette formule un brin lapidaire, Jours de tonnerre réunit pour un second tour de piste l’acteur Tom Cruise, le réalisateur Tony Scott et les producteurs Don Simpson et Jerry Bruckheimer. Mais la comparaison entre les deux films s’arrête à peu près là, l’histoire du fougueux Cole Trickle se construisant pour l’essentiel autour d’une relation entre un élève et son mentor tout en affichant une légèreté et une sincérité qui faisaient souvent défaut au méga-carton de 1986.
Engagé pour écrire le scénario de Jours de tonnerre, Robert Towne (La tombe de Ligeia, Chinatown et sa suite, excusez du peu) prend le risque de se retrouver pris au piège de la formule imposé par le trio Simpson/Bruckheimer/Cruise (la star signe lui-même le premier traitement de l’histoire). Mais le vétéran, formé à l’école Roger Corman a de la ressource. La peinture d’un milieu où la vitesse, la mécanique et l’habileté sont le nerf de la guerre, Tom Cruise et sa moto, une rivalité se transformant en amitié, une romance avec une femme bien plus mature que le héros et un accident tragique à mi-parcours qui rabat les cartes : tous ces éléments, Towne les intègre et les digère pour mieux tracer sa propre route entre les lignes.
Film de guerre avant tout, Top Gun s’intéressait à des héros évoluant loin des yeux du grand public (missions top secrètes oblige) et dans le cadre rigide de la discipline militaire et de l’armée de l’air. Avec des questions de vie ou de mort, de collectif et de sécurité nationale (voire mondiale), les enjeux étaient autrement plus élevées que celui d’une compétition sportive où se mêlent l’argent, la gloire, les médias, les filles et un esprit juvénile et rebelle. Les pieds fermement ancrés sur la terre ferme, Jours de tonnerre joue donc dans une toute autre catégorie et préfère raconter le passage à l’âge adulte d’un jeune homme talentueux mais inculte sous la tutelle d’un vieux de la vieille ayant déjà perdu un disciple dans ces jeux du cirque mécanisés. Le renouveau, la confiance en soi et en ses pairs ainsi que la nécessité de transgresser les règles pour se forger une identité sont là les thèmes qui irriguent un film qui fonce bien entendu pied au plancher, dans les vapeurs d’essence, de bitume et dans une superbe lumière printanière.
Death Race 1990
Revenu de la parenthèse récréative (et ô combien lucrative) des secondes aventures d’Axel Foley à Beverly Hills et du superbe Revenge avec Kevin Costner, Tony Scott atteint ici de nouveaux sommets de formalisme. Avec son directeur de la photographie Ward Russell, le frère de Sir Ridley pousse les curseurs de son esthétique publicitaire jusqu’au point de rupture. Le moindre plan est sublimé par une lumière ciselée et travaillée avec un soin maniaque, chaque cadre est un tableau de maître et les circuits, pilotes et bolides se transforment sous nos yeux ébahis en icônes incontournables de la mythologie américaine contemporaine. Ce qui ne veut pas dire que la mise en scène de Scott se révèle statufiée ou figée puisque la sensation de vitesse est bel et bien là, appuyée par des effets de montage aussi énorme que jouissifs et des prises de vue subjectives périlleuse (et très coûteuses) en caméra embarquée qui nous plonge au cœur de la tôle froissée.
Question casting, Tony Scott sait s’entourer et il rassemble autour d’un Tom Cruise plus séduisant que jamais une équipe talentueuse au sommet de laquelle trône un Robert Duvall impérial qui s’inspire au passage d’Harry Hide, véritable légende des courses NASCAR. Pour son premier grand rôle à Hollywood après le succès de Calme Blanc, l’australienne Nicole Kidman réussit l’exploit d’exister au-delà du simple atout charme auquel son personnage de doctoresse écrit à l’emporte-pièce aurait pu la réduire. Même si elle a du mal à se défaire de son accent (surtout lorsqu’elle hausse le ton, VO obligatoire!), la belle rousse apporte suffisamment d’autorité, de profondeur et de charisme pour convaincre avec panache. Son alchimie avec Cruise, bien réelle, permet à une romance dépourvue de la moindre finesse sur le papier de taper dans le mille à l’écran. Toujours impeccables, Michael Rooker, Randy Quaid et Cary Elwes complètent avec le savoir-faire que l’on sait un casting en overdose de testostérone. Dommage que leurs personnages ne soient pas développés davantage, le montage réduisant leur présence au minimum syndical. Introduit au détour d’un dialogue très touchant, le mécanicien incarné par un John C. Reilly débutant est sans doute celui qui en fait le plus les frais, son intrigue étant abandonnée juste après avoir été esquissée.
Enveloppé dans un score de Hans Zimmer à peu près aussi subtil qu’un pack de Budweiser assaisonné à l’huile de moteur, Jours de tonnerre ne réinvente sans doute pas la roue mais hypnotise de bout en bout par son efficacité immédiate et sa plastique triomphante.
Image
Restauré en 2020 à l’occasion de la sortie en blu-ray, le master 4K est de toute beauté et affiche une perfection en tous points remarquable. Les couleurs, le grain et la définition font ressortir les détails comme jamais. Un must qui fait suite aux rééditions déjà admirables de Top Gun et du Flic de Beverly Hills 2.
Son
Classique mais soigné avec une précision chirurgicale, le mixage Dolby True HD offre une multitude de détails exploités sur chaque enceinte. L’immersion est totale avec des vrombissements de moteur à la puissance maîtrisée et de la tôle froissée à tous les étages. Du grand art accompagné de pistes 5.1 à l’ancienne qui ne déméritent pas non plus.
Interactivité
La featurette express animée par Jerry Bruckheimer n’a rien à offrir mais les mélomanes seront à la fête avec la piste isolée du score de Hans Zimmer, un bonus rare qui permet de déguster avec une remasterisation aux petits oignons des guitares électriques et des synthés inimitables du compositeur allemand.
Liste des bonus
Featurette, Piste musicale isolée