ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÂTÉ
France – 1988
Support : Bluray
Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Claude Lelouch
Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Richard Anconina, Daniel Gélin, Lio, Jean-Philippe Chatirer, Marie-Sophie L., Pierre Vernier, Michel Beaune…
Musique : Francis Lai
Durée : 128 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : Metropolitan
Date de sortie : 02 décembre 2021
LE PITCH
À cinquante ans, un homme à la vie bien remplie, se fait passer pour mort. Il devra abandonner les êtres qu’il aime et l’empire qu’il a construit pour gagner la liberté qu’il a choisie. Mais, dans la brousse où il s’est réfugié, une rencontre va le faire changer d’itinéraire et revenir d’une bien drôle de manière…
Une vie héroïque
Certainement l’un des plus gros succès populaires de longue filmographie de Claude Lelouch, révélation totale d’un Belmondo affirmant enfin son âge à l’écran, porté par un lyrisme que l’on n’oserait plus aujourd’hui, Itinéraire d’un enfant gâté est l’un des sommets du cinéma français des années 80.
Claude Lelouch, que ce soit pour ses aficionados comme pour ses détracteurs c’est avant tout un style, un lyrisme justement assumé jusqu’au bout de l’objectif, aux mouvements amples, circulaires, aux émotions puissantes et à la musique souveraine. Et la première partie d’Itinéraire d’un enfant gâté pourrait en être perçu comme l’acmé. En quelques minutes amplifiées par la voie de Nicole Croisille, alternant les images d’un Sam Lion affrontant la mer sur sa frégate en solitaire et celle de son destin d’enfant abandonné recueillie par les milieux du cirque, ses discussions adorables avec sa fille, le destin hors du commun du bonhomme se dessine. Un artiste qui aurait pu être brisé par un accident sur scène, sa bifurcation vers l’homme d’affaire flamboyant qui ne se renie jamais, ses enfants, ses amis qui l’entourent, son charisme écrasant… La caméra de Lelouch capte tout, réorganise les épisodes marquants, les souvenirs éclatés, capte tous les aspects l’identité de son protagoniste comme jamais et fait naître une émotion, puissante, excessive, mais qui ne lâchera plus le spectateur jusqu’au clap de fin. Ce qui parfois peut agacer chez Lelouch, confiner à la maladresse du trop, explose à l’écran avec virtuosité.
L’art du trapéziste
Un état de grâce sans doute nourri par la portée intime du sujet, cette fameuse disparition d’un quinquagénaire abandonnant ceux qui l’aiment sur un coup de tête, lassé de casser ses jouets et d’être le centre du monde. Une évocation en filigrane de la carrière fructueuse de Lelouch et surtout de celle de l’icône Belmondo, alors plus populaire que jamais venant conclure plus d’une décennie de rôles de héros d’action bourre-pif et de cascades en diable. Lorsque Belmondo s’approche au plus près d’un lion pour tester son existence, Lelouch lui tente de dompter la bête. Un spectacle absolument fascinant où éclate ce fameux sens de la comédie et de l’écriture au service des acteurs qui ont aussi fait la marque du cinéaste. La fameuse séquence où Sam Lion / Belmondo apprend à Al / Richard Anconina à dire bonjour de la bonne manière, à ne pas paraître étonné, à faire l’acteur est inoubliable et creuse brillamment le parallèle avec le mythe de Cyrano que la star avait incarné sur scène. Tout se mêle dans Itinéraire d’un enfant gâté, l’essence du cinéma, les destins de ses personnages et de leur incarnation, et réussit jusqu’au bout à tenir la note, relançant l’action par une demande en mariage rocambolesque, s’attardant sur la connivence entre Belmondo et le copain Daniel Gélin, pour mieux se conclure en délicatesse apaisée sur la sublime chanson Isabelle que Brel dédia à sa fille qui venait de naître. Le film lui est d’ailleurs dédié, lui qui eut la nécessité aussi de s’exiler sur une île lointaine pour se ressourcer et redécouvrir la vie.
Image
Changement de crémerie pour Claude Lelouch et au passage une toute nouvelle restauration, manifestement 4K, effectuée au sein des labo Eclair. En dehors du générique d’ouverture (un peu flou et trituré), le résultat est à la hauteur des attentes avec une images d’une propreté constante, ultra détaillée et parfaitement stable. Une vraie seconde jeunesse pour Itinéraire d’un enfant gâté qui manie habilement le grain marqué et organique de la pellicule, les délicats reflets argentiques, et une photographie pleine et chaleureuse en particulier du côté des séquences africaines. Une vraie petite merveille.
Son
Pas de grosse nouveauté cotée son puisque la piste DTS HD Master Audio 5.1 est la même que sur les éditions précédentes. Un mix qui sait donner de l’amplitude aux musiques de Francis Lai et aux différentes chansons du film, révéler avec force les atmosphères exotiques, tout en se recentrant fermement sur les dialogues. Énergique, efficace et clair, rien à redire.
Interactivité
Malheureusement toujours pas de nouveau supplément pour accompagner le film comme il se doit : un documentaire rétrospectif, des interviews de Lelouch ou Anconina… Seul une nouvelle fois le reportage promo d’époque vient agrémenter la séance. Un détour plutôt agréable dans les coulisses du film entre instantanés du tournages, interviews de plateau, notes d’intentions du réalisateur… mais de nombreuses pistes qui restent inexploitées.
Liste des bonus
Making of (12′), Bandes-annonces.