IRON MONKEY
少年黃飛鴻之鐵馬騮 – Hong-Kong – 1993
Support : Bluray
Genre : Action, Arts Martiaux
Réalisateur : Yuen Woo-Ping
Acteurs : Rongguang Yu, Donnie Yen, Sze-Man Tsang, Jean Wang, Yen Shi-Kwan, James Wong
Musique : Chow Gam-Wing, Johnny Njo, Wu Wai Lap
Image : 1.85 16/9
Son : Cantonnais DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0, Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 90 minutes
Éditeur : HK Vidéo
Date de sortie : 19 août 2023
LE PITCH
Wong Kei Ying, médecin et artiste martial, est confondu avec un justicier masqué connu sous le nom de Iron Monkey. Tel Robin des Bois, ce dernier vole les riches pour fournir un traitement médical aux plus pauvres. Pour vaincre un régime politique corrompu et protéger la vie des personnes dont ils défendent la cause, les deux hommes vont unir leur force contre gouverneur Cheng et ses sbires.
Il était une autre fois en Chine
Considéré comme l’un des fleurons du cinéma de kung-fu des années 90, Iron Monkey donne la part belle aux chorégraphies aériennes et à la comédie, dans un mélange toujours aussi spectaculaire et rafraichissant. La marque du producteur Tsui Hark et les talents de chorégraphe / réalisateur Yuen Woo-Ping (Drunken Master, Le Héros magnifique, Tai-Chi Master…) pour une prequelle officielle de l’incontournable saga des Il était une fois en Chine.
Et c’est bien entendu Tsui Hark qui est à l’origine du projet, dans un moment où il n’était pas tout à fait sûr de pouvoir lancer un troisième opus de sa fructueuse série de kung-fu pian à cause des hésitations de la star Jet Li. L’idée est donc de s’écarter un temps du Wong Fei-hung adulte et de revenir quelques années en arrières alors qu’il parcourait la Chine en compagnie de son médecin de père. Tous deux débarquent ainsi dans une ville terriblement pauvre et gangrénée par les agissements d’un préfet corrompu et cruel. Déjà un justicier s’y est fait un nom : Iron Monkey. Tout d’abord obligés de s’affronter, les deux hommes emprunts d’honneur et de noblesse s’allieront bien entendu contre leurs ennemis communs et en particulier des hommes de main de l’empire qui se révèlent avoir organisé le fameux incendie de Shaolin. Clairement le scénario fait dans le grand classique et met beaucoup moins en avant les questions politiques et les symboliques passionnante de la trilogie initiale, au profit d’un divertissement plus léger tout aussi spectaculaire. Déjà chorégraphe sur les deux premiers Il était une fois en Chine, l’incontournable Yuen Woo Ping retrouve à la fois le genre de la kung-fu comedy qu’il avait initié avec le cultissime Drunken Master (avec la révélation Jackie Chan), mais aussi les personnages du père ferme et intransigeant Wong Kei Ying et son fils Wong Fei Yong encore turbulent et bagarreur.
« C’est pas au vieux singe… »
L’humour est bien entendu plus proche des films de Tsui Hark, mais on reconnait immédiatement l’esprit plein de fantaisie, d’ironie et de drôlerie du cinéaste déjà vétéran tout autant que la démesure décoiffant de ses combats. Adeptes assumé des cascades aériennes, des prouesses irréalistes et des envolées câblées (faut-il rappeler qu’il était chorégraphe sur les Matrix ?), Yuen Woo-Ping délivre ici parmi les meilleures séquences de l’époque réussissant à croiser justement cette vision débridée des arts martiaux séculaires avec une lisibilité et une efficacité constante. Affrontement du Robin des bois local contre une vingtaine de soldats, passe d’armes ultra rapide entre les deux héros du film, morceau de bravoure final sur des poteaux enflammés contre un grand méchant étirant ses manches à l’infini… Comme toujours avec Yuen Woo-ping les performances ne manquent pas d’imagination, ni de fantaisies, et le bonhomme réussit à tirer le meilleur de ses acteurs, que ce soit le trop rare Rongguang Yu (injustement habitué aux seconds rôles) et surtout Donnie Yen à la classe incomparable. Il ne faudrait d’ailleurs surtout pas oublier la petite prodige Sze-Man Tsang, dans le rôle du jeune Wong Fei-Hong donc, véritable championne des arts martiaux, qui reproduit à merveille dans deux séquences survoltée l’aisance et les techniques du modèle Jet Li.
Certes moins ambitieux thématiquement, budgétairement et artistiquement que la trilogie des Il était une fois en Chine, Iron Monkey n’en reste pas moins un prolongement qui ne démérite jamais et qui surtout délivre avec panache parmi les séquences d’actions les plus mémorables et les plus intenses de l’époque. Toujours un grand plaisir.
Image
HK Vidéo a gentiment laissé de côté la vieille copie HD huileuse qui fut longtemps distribuée pour la plus récente apparue en 2018. Un nouveau scan 2K des négatifs, un travail de restauration admirable et pointu, une re-stabilisation des cadres et des couleurs… Le résultat est alors d’autant plus impressionnant et appréciable. Pas de plans qui décrochent ou d’utilisation visible de logiciels lissant, le grain reste bien présent, les argentiques affleurent et le piqué creuse précisément les profondeurs. Le plus impressionnant reste cependant le travail sur les couleurs et les contrastes qui font largement oublier la source délavée et fade connue jusque-là.
Son
Doublage français et version cantonaise se prêtent ici à des DTS HD Master Audio 5.1 qui s’efforcent de donner un surplus de dynamisme et quelques effets spatiaux plus modernes dans les ambiances et les combats. Pas toujours convaincants et un peu artificiel au vu de la nature très 90’s des sons, on leur préfèrera largement la version originale dans un plus sobre DTS HD Master Audio 2.0. Ce qui n’empêche pas le mixage d’être clair, équilibre, vif et… parfaitement dynamique.
Interactivité
HK Vidéo serait-il enfin enfin sur le point de renaitre (pour de vrai cette fois) ? Avant l’arrivée du mythique Zu Les Guerrier de la montagne magique en novembre, voici donc Iron Monkey, petit classique du film de kung-fu des années 90 qui retrouve ainsi le visuel et l’habillage classieux de la collection. Un petit livret d’une dizaine de page ouvre le bal (pas vu mais sans doute très bien) et une série d’interviews récupérées sur d’anciennes éditions viennent habiller la section bonus vidéo. On y retrouve ainsi Donnie Yen qui revient sur le personnage de Wong Kei Ying, ses liens avec l’histoire des arts martiaux et leur représentation dans le film, suivie de Tsang Sze-man, la jeune actrice qui jouait son fils, qui se souvient de ses sentiments lorsqu’elle apprit qu’elle avait été choisie pour le film et le bonheur de connaitre une première expérience de ce type aux cotés de ces légendes du genre. Même Quentin Tarantino y va de son plaidoyer, rappelant son amour pour les films d’arts martiaux hongkongais et son admiration sans borne pour Yuen Woo-Ping et Donnie Yen.
Le segment le plus intéressant reste cependant la rencontre avec Tsui Hark qui brasse finalement toutes l’histoire et la confection de la première partie de la saga Il était une fois en Chine (première trilogie et Iron Monkey), la présence jamais assurée de Jet Li, sa collaboration avec le chorégraphe et comment l’idée d’une prequelle germa.
Liste des bonus
Un livret exclusif (12 pages), Interview de Tsui Hark (25’), Interview de Donnie Yen (20’), Interview de Tsang Sze-man (20’), Interview de Quentin Tarantino (7’), Bandes-annonces.