IRON CLAW
The Iron Claw – Royaume-Uni, Etats-Unis – 2023
Support : Bluray
Genre : Drame, Biopic
Réalisateur : Sean Durkin
Acteurs : Zac Efron, Holt McCallany, Maura Tierney, Jeremy Allen White, Harris Dickinson, Lily James, Stanley Simons…
Musique : Richard Reed Parry
Durée : 131 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et Français DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Metropolitan Films
Date de sortie : 07 juin 2024
LE PITCH
Dans les années 80, le destin hors du commun et parsemé de drames, d’une famille de catcheurs américains.
La Malédiction Von Erich
En seulement deux films (Martha Marcy May Marlene qu’on ne présente plus, et le méconnu mais tout aussi formidable The Nest) le réalisateur anglais Sean Durkin s’est déjà forgé une sacrée réputation. Aussi bien derrière la caméra que devant son clavier d’ailleurs, tant ses deux essais convainquent autant à l’image que dans leur écriture. Il revient donc aujourd’hui, quatre ans plus tard, avec un projet qu’il rumine depuis un moment : un biopic sur les Von Erich, une famille de catcheurs texans qu’il suivait assidûment à la TV quand il était gamin. Si sur le papier l’entreprise semble très éloignée de ce qu’il a signé auparavant, il n’en en rien et, une fois de plus, il met au service de cette histoire tout bonnement déchirante, tous ses talents de conteurs et de réalisateurs.
L’histoire des Von Erich commence avec leur père Fritz. En fait Jack Barton Adkisson, un Texan pur sucre qui va choisir un surnom de catcheur d’origine allemande qui restera dans la famille. Après avoir couru durant toute sa carrière derrière le titre de champion du monde qu’il n’aura finalement jamais, il n’aura de cesse d’entraîner ses cinq fils dans sa voie. Tous vont alors devenir catcheurs avec plus ou moins de succès. L’un d’eux va même être à deux doigts d’atteindre la plus haute marche du podium avant d’être fauché par la maladie. Tandis que trois autres vont se donner la mort. A l’époque, il est alors question d’une véritable malédiction qui frapperait la famille. Une histoire incroyable qui méritait forcément un film dans lequel Sean Durkin, fidèle à ses drames psychologiques, va livrer sa version des faits.
Nés pour gagner
C’est l’aurore, le réveil sonne et un corps musculeux peine à se lever de son lit. C’est celui de Kevin Von Erich (Zac Efron, méconnaissable), alors en bonne place dans les classements du catch pour succéder à son père. Il court à grandes enjambées dès l’aube sur les terres du magnifique ranch familial. Les pompes et les exercices harassants se succèdent. Au petit déjeuner, toute la famille se regroupe et le père (l’imposant Holt McCannaly), en véritable coach, pose les bases de la journée et rappelle à ses soldats leur classement au mérite. Un classement non définitif. A eux de se bouger s’ils veulent devenir le préféré de papa. En à peine cinq minutes de film, le poids de l’héritage familial et la concurrence malsaine qui pèse sur la fratrie en dit déjà très long. Ces gars là sont condamnés à gagner. Loin de verser dans le pathos, fidèle à lui-même, Durkin va mettre continuellement en opposition cette chape de plomb à laquelle il est impossible de se dérober face à l’amour sans faille que se portent pourtant les quatre frères. Et que rien, jamais, ne viendra fissurer. En opposition aussi avec le spectacle haut en couleur et hyper médiatisé du catch, que le film n’oublie pas via de nombreuses scènes de ring parfaitement chorégraphiées qui mettent en valeur le travail impressionnant des acteurs pour être tout à fait crédibles à l’écran. Mention spéciale à Zac Efron, dont la métamorphose en véritable masse musculeuse ne passe évidemment pas inaperçue et crée un contraste saisissant avec la sensibilité à fleur de peau de son personnage, malheureux de voir sa famille peu à peu détruite par des non-dits et une masculinité toxique qu’une ultime scène déchirante finira de condamner définitivement.
Formellement très réussi, magnifiquement écrit, Iron Claw confirme tout le bien qu’on pensait déjà de Sean Durkin et s’impose définitivement comme un des meilleurs films de l’année.
Image
Le support rend parfaitement hommage à l’esthétique du film, entre contrastes saisissants et noirs très profonds traversés, notamment dans les scènes extérieures, d’un grain très 80’s. L’exemple parfait du film d’aujourd’hui qui ne se contente pas de céder aux sirènes de l’étalonnage propre mais lisse et froid.
Son
Une piste DTS-HD qu’on préférera toujours dans sa version originale, plus enveloppante et plus chaude, mais qui ne démérite pas dans la langue de Molière. Les scènes de catch sont explosives et mettent le système d’enceintes à contribution, créant un contraste saisissant avec les moments plus intimistes.
Interactivité
: Un making of intéressant, où Sean Durkin revient sur la genèse du projet et sa première rencontre avec le véritable Kevin Von Erich, qui prend lui aussi la parole et donne son avis sur le film et les acteurs. Des intervenants que l’on retrouve sur le deuxième document, une conférence de presse où tout le monde joue le jeu et répond aux questions (pas vraiment originales) de la journaliste américaine. La bande annonce du film clôture la section bonus.
Liste des bonus
Brotherhood is Forever (29’21), Rencontre avec l’équipe (20’53), Bande annonce (2’23).