INSIDIOUS : THE RED DOOR
Etats-Unis, Canada – 2023
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Patrick Wilson
Acteurs : Rose Byrne, Patrick Wilson, Ty Simpkins, Lin Shaye, Hiam Abbass, Andrew Astor…
Musique : Joseph Bishara
Image : 1.85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 anglais, français, allemand et espagnol
Sous-titres : Français, anglais, allemand, espagnol, arabe…
Durée : 107 minutes
Éditeur : Sony
Date de sortie : 02 novembre
LE PITCH
Afin de se débarrasser définitivement de leurs démons, Josh et son fils Dalton, à présent étudiant, doivent plonger encore plus profondément dans le Lointain pour affronter le sombre passé de leur famille et une multitude d’esprits toujours plus inquiétants qui se cache derrière la Porte Rouge.
Toc, Toc, Toc ?
Autre franchise lucrative de la maison James Wan / Leigh Whannel, Insidious en arrive tranquillement à son 5ème opus (en attendant un 6ème et des spin-off déjà dans les cartons) avec The Red Door. De nouveau la famille Lambert est au centre des attentions, mais plutôt qu’un retour aux sources cela ressemble surtout le plus souvent à un aveu d’auteurs dans l’impasse.
On met donc de coté les mésaventures de la medium Elise Rainier, devenu le point central des précédents Insidious 3 et La Dernière clé, pour revenir (enfin ?) aux véritables protagonistes de la saga Insidious : la famille Lambert. Un père et son fils surtout, capables de voyager volontairement ou non vers le monde du « lointain » et d’en ramener tranquillement quelques esprits vengeurs et meurtriers. Comme souvent avec James Wan, le premier film ressemblait surtout à un brillant exercice de style, surfant très librement sur sa propre mythologie pour embarquer le spectateur dans un train fantôme éprouvant et donc jubilatoire. Comme souvent avec James Wan (il suffit de voir les Saw, Conjuring ou Sinister), les suites s’efforcent alors péniblement de construire des univers plus étoffés, plus épais, plus lourds et souvent absurdement complexes. The Red Door n’y échappe pas vraiment se posant comme une suite directe d’Insidious 2 (qui avait pourtant son petit happy end) en décrivant le trauma toujours aussi vivace, malgré la séance d’hypnose qui en a enfouis les souvenirs directs pour Josh et son fils Dalton, et dont les répercussions ont fini par faire éclater la cellule familiale. Le premier se sent depuis engourdis, la mémoire défaillante, tandis que le second subit des visions inquiétantes et de plus en plus présentes alors qu’il entame une nouvelle toile pour son cours d’art.
Porte à porte
Des petits airs de drame familial autour de la réunion attendue entre les deux, mais avec un point de départ inévitablement faussé puisque le spectateur, qui a vu l’introduction et se souvient, lui, parfaitement des deux premiers films, a toujours l’impression d’avoir des kilomètres d’avance sur les personnages. The Red Door prend alors bien trop de temps à démarrer, à entrer dans le vif du sujet, et ne fait ensuite que reproduire très sagement le cahier des charges éprouvé. Passant pour la première fois à la réalisation, l’acteur Patrick Wilson (présent aussi sur la franchise The Conjuring), s’applique docilement et s’efforce constamment de reproduire la méthode et les tics de Wan, mais sans vraiment en capturer la générosité, l’efficacité, se contentant d’apparitions prévisibles et de jump-scare systématiques. Les esprits traversent une baie vitrée, jaillissent empêtrés dans un drap, galopent à quatre-pattes dans l’espace étriqué d’une IRM, gerbent dans les toilettes d’un membre d’une fraternité étudiante… mais ne surprennent jamais vraiment. Et Patrick Wilson ne peut alors s’empêcher en guise de climax de faire rejouer (hommage ?) des pans entiers du premier et du second film, alternant entre les parallèles surlignés et envoyant même fiston intervenir en plein final d’Insidious 2. Quand ce type de film commence à s’auto-digérer ça devient vite gênant… Tout autant d’ailleurs que l’utilisation du « lointain » et des voyages astraux dont la logique s’avère ici un sacré bordel, pliable à volonté en fonction des besoins d’un scénario pondu en mode industriel.
Un film tout bonnement inutile et terriblement anecdotique singeant, certes avec beaucoup de bonnes volontés mais tout de même, ses prédécesseurs sans jamais y apporter une once de nouveauté, de surprise ou de personnalité. Le spectacle se regard d’un œil distrait et forcément la trouille n’est pas franchement au rendez-vous.
Image
Tourné en numérique 4K (4.5K pour être exact) le dernier Insidious est cependant privé de sortie UHD dans tous les pays et doit se satisfaire d’un support Bluray. D’autant plus dommage que les performances du master sur la simple galette HD sont particulièrement impressionnants avec une définition extrêmement pointue, des contrastes habilement gérés et des noirs particulièrement profonds et riches. Le piqué est constamment tendu et les atmosphères lumineuses, automnales pour les extérieurs réels, bien plus tranchés pour les séquences oniriques, sont toujours retranscrites avec chaleur.
Son
Là aussi on regrette l’absence d’un Dolby Atmos qui serait venu développer plus largement les prouesses déjà plus qu’impressionnantes du DTS HD Master Audio 5.1 particulièrement tendu, enveloppant et dynamique. Tout y est clair, équilibré et dynamique. Très efficace.
Interactivité
La jaquette annonce deux documents venant en complément. Vu leurs noms on pourrait s’attendre à un véritable making of. Il ne s’agit malheureusement que de deux featurette de moins de 5 minutes évoquant très rapidement les retrouvailles d’une partie du casting, puis l’implication du réalisateur et acteur. Vite vu. Vite oublié. Comme le film. C’est assez cohérent finalement.
Liste des bonus
« Retour sur Les Autres » : entretiens avec Nicole Kidman, Alejandro Amenábar et l’équipe du film (2022, 51’05”, VOST), « La Musique des Autres » (2022, 4’42”, VOST), « Un regard sur Les Autres » : making of (2001, 21’56”, VOST), L’envers des effets spéciaux (4’28”), « Lumière sur la maladie Xeroderma Pigmentosum » (2001, 8’56”, VOST), « Alejandro Amenábar au travail » (2001, 8’13”, VOST), Bande-annonce.