INITIAL D
头文字D – Chine, Hong-Kong – 2005
Support : Blu-ray
Genre : Action
Réalisateur : Andrew Lau et Alan Mak
Acteurs : Shawn Yue, Edison Chen, Jay Chou, Anthony Wong, Chapman To, Tsuyoshi Abe, Anne Suzuki, Kenny Bee…
Musique : Chan Kwong-Wing
Durée : 109 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Chinois DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Carlotta Films
Date de sortie : 21 novembre 2023
LE PITCH
Chaque matin, avant d’aller au lycée, Takumi livre du tofu pour l’entreprise de son père. Il dévale alors à toute vitesse les routes du mont Akina à bord de sa voiture, une Toyota AE86 blanche et noire. Au cours de l’une de ses livraisons, il croise le chemin d’un street racer confirmé qu’il bat avec une grande facilité. Dès lors, les défis de professionnels et d’amateurs de drift lui sont lancés. Le jeune Takumi va devoir se confronter à leurs talents et les vaincre pour s’affirmer comme le meilleur conducteur de la ville…
Speed Racer
Les amateurs de bagnoles, de tuning, de gros biscottos, de bimbos carrossées et de mises en scènes complètement pétées s’épanchent sans retenue sur l’interminable saga Fast and Furious. Et puis il y a les amateurs de bolides, de vitesse et de réalisation un peu plus réfléchie. Pour ces derniers, Initial D apparaît comme une proposition bien plus intéressante.
Initial D est adapté du prolifique manga japonais du même nom créé par Shuichi Shigeno et de ses nombreuses déclinaisons au format animé. Le D est ici employé pour « Drift », technique de dérapage contrôlé en course automobile née au Japon dans les années 80. Le manga, du haut de ses 48 volumes, est devenu un véritable phénomène mondial, et un immense succès au Japon. L’adaptation cinématographique est signée du duo Hong-kongais Andrew Lau et Alan Mak, connus pour avoir signé quelques blockbusters (The Storm Riders) et surtout reconnu pour avoir réalisé l’inégale mais très marquante et influente trilogie Infernal Affairs. On retrouve dans Initial D une même maestria dans la gestion de l’espace et une science du montage absolument bluffantes. La réalisation met à l’amende tous les F&F réunis, les moins mauvais compris. On y croise également tous les tics de grammaire cinématographique un peu putassiers des deux réalisateurs. Il y est question de deux jeunes pilotes, l’un est un street racer confirmé entouré de sa bande, l’autre un jeune livreur pas moins doué, aux prises avec un paternel en roue libre, qui s’affrontent au volant de leurs bolides sur des routes vallonnées et sinueuses. Esprit de compétition, rivalités, mais aussi esprit de bandes, évocation de la filiation et de la maturité, sont les thèmes traversés par le film.
Des scènes de course efficaces
Cette adaptation pour le grand écran d’Initial D, est, selon les fans, globalement aussi fidèle au matériau d’origine, que très libre dans sa façon d’associer et mélanger les arcs narratifs et caractéristiques des personnages des différents tomes de la saga. Le scénario et l’approche ne sont, par ailleurs, pas toujours très fins, voire souvent clichés, notamment dans leur façon de dépeindre les protagonistes (le pote grande gueule et catalyseur de l’humour, le père distant et imbibé, joué par un Anthony Wong qui ne fait pas dans la dentelle), tout comme dans leurs interactions (la romance un peu gnan-gnan entre le héros et sa copine). Néanmoins, Initial D gagne ses lettres de noblesse dans ce que l’on attend de lui en premier lieu : ses scènes de drift et de courses. Et on n’est plutôt pas déçus à ce niveau. Si Lau et Mak abusent par moments d’effets de montage faciles et un peu too much, les séquences d’action sont quant à elles survitaminées. Bien souvent nocturnes, elles s’avèrent excellemment rythmées, découpées avec soin, et permettent aux réalisateurs d’avoir recours à toutes les techniques de montage à leur portée : effets ralentis, arrêts sur images, accélération et autres écrans splittés… Une approche qui peut facilement agacer, mais il faut souligner que, bien que le film soit très tape à l’œil et bourré de fioritures visuelles, l’ensemble reste, de manière assez surprenant, très digeste, car il faut reconnaître aux réalisateurs un talent pour le découpage et l’enchaînement des plans. L’action reste lisible, jamais surdécoupée, il est toujours aisé de s’y retrouver dans l’espace et l’ensemble apporte une véritable dynamique, rendant le film bourré d’adrénaline, payant son dû aux cases du manga, et largement plus agréable et moins ostentatoire que certaines sorties de route cinématographiques.
Reste que, venant des réalisateurs de la trilogie Infernal Affairs, aussi inégale soit-elle, Initial D reste mineur et, aussi plaisant et divertissant soit-il, n’atteint jamais le début du commencement de la portée cinématographique de la fameuse trilogie Hong-kongaise.
Image
Très belle image, particulièrement lumineuse et détaillée, et très beau piqué, avec pas mal de grain lié au format argentique original. Les nombreuses scènes de nuit sont particulièrement bien contrastées, l’ensemble est d’excellente tenue.
Son
Pour cette édition, il faudra faire sans piste française, ce qui n’est pas un problème en soi. La version originale est proposée en deux pistes : 5.1 et 2.0. On privilégie comme de coutume la 5.1, riche et immersive, qui propose des effets sonores puissants et soigneusement répartis lors des scènes de course.
Interactivité
Cette édition de Carlotta ajoute dans les bonus un making-of d’une vingtaine de minutes, qui revient sur les étapes de pré-production liées à l’adaptation du manga, la préparation de l’équipe et surtout des comédiens, ainsi que des instantanés sur le tournage, qui se révèle particulièrement spectaculaire. A cela s’ajoute une interview d’une vingtaine de minutes du réalisateur Andrew Lau qui, là encore, aborde les phases de conception du film.
Liste des bonus
Making-of L’Envers de la course (20’), Face à Andrew Lau (20’), Bande annonce.