IMAGINARY
Etats-Unis – 2024
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Jeff Wadlow
Acteurs : DeWanda Wise, Tom Payne, Taegen Burns, Pyper Braun, Betty Buckley, Veronica Falcon…
Musique : Omer Ben-Zvi, Alex Cote, Kevin Lax, Bear McCreary
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 104 minutes
Éditeur : Metropolitan Film & Video
Date de sortie : 05 juillet 2024
LE PITCH
Lorsque Jessica retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille, sa plus jeune belle-fille Alice développe un attachement étrange pour un ours en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et nommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet.
Mais qu’est-ce tu dis doudou dis donc ?
On n’arrête pas comme ça la maison Blum et les productions s’enchainent sans faiblir. Après la piscine pas gentille, la poupée très méchante et les portes qui claquent et font mal à la tête, voici le vilain nounours qui jette des regards noirs. Attention… ça ne fait pas peur du tout.
Malgré quelques rares vraies réussites qui émaillent son catalogue comme Get Out ou Black Phone, il faut reconnaitre que la logique industrielle du copier-coller de Blumhouse donne essentiellement naissance à des petits films d’horreur qui se la joue beaucoup, mais qui ne font que recycler à l’envie tous les high concepts des petits copains. Un esthétique de DTV bien calibrée pour la télévision, quelques vagues sursauts pour faire frémir les plus sensibles, des personnages interchangeables et un petit argument de vente bien mis en avant sur l’affiche et durant la bande annonce… mensongère cela va de soit. Ici cet argument c’est Chauncey, petit ours en peluche tout ce qu’il y a de plus commun retrouvé dans la cave de la maison d’enfance de belle-maman. La petite dernière s’en empare et en fait son ami imaginaire avec qui elle joue, discute, et s’apprête à invoquer les forces du mal. Très suggestive tout cela car en dehors de deux-trois regards caméra et vagues tournage de tête, le petit ourson est stoïque, attendant sans doute que ça passe. La véritable menace est bien plus sombre, puisqu’il s’agit d’un nouveau démon ancestral (et présent dans toutes les cultures du monde, la voisine l’a lu dans les livres), attirant les enfants dans son monde de cauchemar (quelques murs bleus et des nuages au plafond) pour les dévorer.
Tranquillou Activity
Heureusement DeWanda Wise (Jurassic World : Le Monde d’après), belle-maman qui voudrait faire oublier une vraie maman psychotique (inutile), veille au grain, se souvenant bien entendu de son propre drame d’enfance pour dépasser les colères de l’adolescente et la possession de la petite dernière. Aidée par une voisine, ex-nounou, qui sait déjà tout mais délivrera ses informations trop tard, notre brave héroïne va sauver tout le monde et dépasser son propre trauma par la même occasion. Zéro surprise, zéro prise de risque, jamais une scène qui ne dépasse autant par une réflexion quelconque sur la mise en scène ou une idée plus déviante qui corserait la chose, Imaginary avance en pilote automatique et pompe allégrement et sans honte des pans entier du film d’animation Coraline et la structure générale du classique du genre, et constamment pillé par Blumhouse, Poltergeist. Sans compter que le métrage pourrait une nouvelle fois aisément se glisser directement dans l’univers rabâché des Insidious ou toute autre licence lucrative du studio. Il ne faut bien entendu pas compter sur le réalisateur Jeff Wadlow pour raffermir tout ça ou lui offrir un soupçon d’ambitions stylistiques Yes-man sans saveur et sans talent, celui qui nous a déjà servi les très fades Cry Wolf, Action ou vérité et Nightmare Island, est manifestement très fier du scénario qu’il a coécrit, se contente de plaquer ses scènes une à une avec l’imagination d’un premier de la classe tête à claque. Un film sans âme, sans talent et sans intérêt. Next !
Image
Issus d’une source numérique, le transfert HD d’Imaginary reste consciencieusement attaché à sa racine digitale avec ses cadres limpides, nets et une propreté tout à fait reconnaissable. Le résultat est tout à fait satisfaisant avec une définition solide, une profondeur doucement dessinée et des lumières vives naturelles. Les séquences sombres, dans la cave ou le fameux « autre » monde, sont tout de même un peu moins pointues avec quelques halos et dégradés de noirs visibles.
Son
Pas grand-chose à reprocher aux pistes DTS HD Master Audio 5.1 qui fournissent une amplitude et une dynamique tout à fait convaincante pour ce type de film. Les dialogues sont clairs et bien placés, quelques ambiances naturelles s’imprègnent de l’ensemble et bien entendu le mix met en avant, avec une dynamique soutenue et enveloppante, les quelques jumpscare et jaillissements fantastiques. Efficace.
Interactivité
Imaginary est accompagné d’un petit making of de moins de vingt minutes, découpé inutilement en cinq featurettes, On revient sur le pitch, sur la psychologie des personnages, sur les incroyables effets spéciaux et le décor totalement jamais vu du monde imaginaire. Très promo et sans beaucoup d’intérêt. Il est complété par un commentaire audio bien propre sur lui réunissant réalisateur, actrice, scénariste et producteur, mais ce dernier n’a pas été traduit par l’éditeur.
Liste des bonus
Commentaire audio (VO), Making of (18’).