HUDSON HAWK
Etats-Unis – 1991
Support : Bluray
Genre : Action, Comédie
Réalisateur : Michael Lehmann
Acteurs : Bruce Willis, Andie MacDowell, David Caruso, James Coburn, Richard E. Grant, Danny Aiello, Sandra Bernard
Musique : Michael Kamen, Robert Kraft
Image : 1.85 16/9
Son : Dolby Audio 2.0 anglais, français, allemand…
Sous-titres : Français, anglais, allemand, espagnol…
Durée : 100 minutes
Éditeur : Sony
Date de sortie : 17 janvier 2023
LE PITCH
Hudson Hawk, célèbre cambrioleur est contacté dès sa sortie de prison par un couple de milliardaires excentriques dans le but de voler des œuvres de Léonard de Vinci…
Complètement braqué
En pleines années de gloire Bruce Willis produit son divertissement le plus personnel, conçu et imaginé avec son pote de blues Robert Kraft, un mélange d’actionner et de comédie absurde qui sera aussi longtemps son plus retentissant échec. Rattrapé par sa propre folie, Hudson Hawk se hisse cependant d’année en année de plus en plus près du fameux statut d’œuvre culte.
S’étant connu durant les années de vaches maigre, le pianiste et compositeur Robert Kraft et le chanteur / acteur Bruce Willis, en garde une amitié soudée et de nombreux souvenirs de soirées blues et arrosées…. Et aussi un curieux personnage, que l’on imagine née autour d’un verre de whisky, Hudson Hawk, héros décontracté, grand amateur de cappuccinos, de jolies filles et de cambrioles. Celui-ci va peu à peu mûrir et devenir en ce début des années 90, l’un venant de devenir une star planétaire grâce aux deux premiers Die Hard, le second un producteur musical plus que prisé après le succès de La Petite sirène, un véritable projet cinématographique. Un fantasme de potes en somme, sur lequel va se greffer le producteur mythique Joel Silver, le réalisateur Michael Lehmann (dont on retient surtout le teen-movie très noir Fatal Games avec Winona Rider et Christian Slater), le scénariste Daniel Waters (Les Aventures de Ford Fairlaine et bientôt Batman Le défi et Demolition Man) et l’inénarrable Steven de Souza, auteur des Die Hard, de 48 heures et sa suite mais aussi de l’actionner ultime Commando. Comme pour ce dernier le but assumé est de pousser au maximum les codes et les clichés du divertissement US à la mode, et d’aboutir à un objet extrême, hors norme et absolument déconnant.
Ascendances
A ce titre Hudson Hawk semble compiler à peu près tout ce qui a pu traverser par la tête de Willis, Kraft et leurs potes, passant du récit élégant d’un roi de la cambriole sortie de prison et menacé par la mafia à un incroyable complot croisant d’anciens tueurs de la CIA (aux noms de codes hérités de barres chocolatées), les services secrets du Vatican et un couple de milliardaires voulant conquérir le monde, sur fond de Dolce Vita et de secret alchimique caché dans les artefacts d’un certain Léonard de Vinci. N’importe quoi certainement, mais parfaitement assumé par un rythme frénétique, et une tonalité générale entre la parodie, la comédie absurde et les gags façon Three Stooges. Un spectacle assez sidérant, s’échappant par tous les côtés où les catch phrases décontractées, les courses poursuites sur une civière, les baffes cartoons et les ellipses géographiques bataillent avec l’élégance surprenante de cambriolages effectués aux rythmes de standards américains entonné par Bruce Willis et son pote Danny Aiello en mode crooner. Une idée brillante, assez poétique et admirablement montée, superbe trouvaille d’un film qui bouillonne d’imagination, d’humour, d’interprétations génialement survoltées où l’on s’étonne peut-être de voir Andie MacDowell et James Coburn s’amuser autant, David Caruso jouer les assassins mime, beaucoup moins d’assister à un show jubilatoire servi par le couple de bad guy pervers et délirant Richard E. Grant et Sandra Bernard.
Prodigieusement loufoque et joyeusement inclassable, Hudson Hawk n’a rien perdu de sa bonne humeur communicative, grand plaisir et dégommage amoureux du divertissement US servi par certains de ses plus grands instigateurs. Pas étonnant que le film se soit fait déboulonner à sa sortie en 91. Pas étonnant non plus qu’aujourd’hui certains lui vouent un vrai culte et connaissent ses dialogues hilarants, en anglais comme en français, par cœur.
Image
Malgré les éditions qui se succèdent, surtout ailleurs, avec parfois des éditeurs tiers, Hudson Hawk est toujours proposé avec la même source vieillissante. Cette restauration numérique d’un master daté permet en effet de proposer des cadres très propres et stables, des couleurs plutôt bien contrastées et marquées, et dans l’ensemble un confort certain pour déguster le spectacle. Mais le résultat reste tout de même, malgré une légère amélioration du bitrate, de plus en plus à la traîne du côté de la définition avec un piqué qui oscille en fonctionne de la nature des plans et de leur luminosité et un grain qui a vite tendance à se transformer en léger bruit.
Son
On reste toujours accroché aux stéréos d’origines avec des mix DTS HD Master Audio 2.0 qui assurent une restitution franche et claire. Les petites dynamiques avant sont toujours aussi joliment présentes et si la version française perd un peu en naturel, elle reste dotée d’un doublage de très haute volée.
Interactivité
A peu de chose près cette première édition Bluray française reprend les suppléments de l’édition spéciale DVD de 2006 (2005 aux USA) exception faite du sympathique, mais sporadique, commentaire audio du réalisateur. Reste donc au programme le sympathique clip de la chanson titre interprétée par Dr. John, un retour très second degré sur la construction du personnage de Minerva par Sandra Bernard et surtout une très intéressante conversation entre Bruce Willis et Robert Kraft sur les débuts de leur amitié, la naissance du personnage, l’évolution du scénario, le tournage et enfin la réception calamiteuse du film. Toujours les doigts sur le piano pour l’un, et près à chanter pour l’autre, la rencontre sent la sincérité et ne manque pas d’anecdotes.
Les fameuses scènes coupées reviennent elles aussi, venant éclairer par des ajouts de dialogues un détail sur le costume final de James Coburn en évoquant à plusieurs reprises le partenaire simiesque de Hudson Hawk, assassiné avant les évènements du film. Une trame secondaire inutile mais bien à l’image du film.
Liste des bonus
« L’Histoire de Hudson Hawk » : discussion entre Bruce Willis et Robert Kraft, producteur exécutif du film (30′), « Mon rôle en tant que Minerva » : interview de Sandra Bernhard (11′), « La Musique de ‘Hudson Hawk’ par Dr. John » : clip (4′), 8 scènes coupées (5′).