HOUSE OF GUCCI
Canada, Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Drame
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs : Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino, Jeremy Irons, Jared Leto, Jack Huston, Salma Hayek, Camille Cottin…
Musique : Harry Gregson-William
Durée : 158 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : DTS HD Master Audio 7.1 anglais, DTS High Resolution 7.1 français, espagnol…
Sous-titres : Français, espagnol, allemand…
Éditeur : Universal Picture France
Date de sortie : 24 mars 2022
LE PITCH
L’histoire vraie de l’empire familial qui se cache derrière la célèbre marque de luxe italienne, Gucci. Sur plus de trois décennies de passions, trahisons, décadence, vengeance et finalement meurtre, le film met en scène ce que signifie un nom, ce qu’il vaut et jusqu’où une famille peut aller pour reprendre le contrôle.
La lente chute de l’empire romain
Prolifique, boulimique de cinéma, Ridley Scott, entre productions diverses et pilotes de série TV a trouvé moyen de sortir à quelques semaines d’écarts deux long métrages en 2021 : l’important et fascinant Le Dernier Duel, et la tragédie familiale House of Gucci. Deux époques, deux univers, deux approches, deux Scott ?
Projet gardé en gestation pendant pas moins de vingt ans, le portrait déchirant de la famille Gucci, célèbre empire de la mode et de luxe italien, est forcément un sujet qui sied à merveille à Ridley Scot dont la misanthropie cruelle a depuis longtemps envahi tout son cinéma, scrutant dans chaque personnage la faiblesse humaine. Et rien n’est plus affligeant que l’autodestruction d’une famille comme celle des Gucci dont le tragique point final, l’assassinat de Maurizio Gucci (Adam Driver) par son ex-épouse, Patrizia (Lady Gaga) vient sonner le glas d’un rêve né deux générations plus tôt. La première a créé la marque, la seconde la fait prospérer, et la troisième en voulant s’en accaparer l’identité va la détruire. Une recherche de reconnaissance, d’appartenance, mais aussi de pouvoir, qui habite le jeune couple et le cousin Paolo (méconnaissable Jared Leto) aux goûts douteux. Mais c’est bien elle, Patrizia à la fois perçue comme une pièce rapportée, mais plus fervente défenseure de l’identité de l’entreprise familiale qui par manipulations, trahisons et jalousies va l’anéantir et déchirer une famille qui ne siège même plus aujourd’hui à la direction de la firme.
Poker face
Un portait ambiguë, mais pas toujours des plus fins, de l’ascension et la chute d’une femme terriblement dangereuse, qui aurait pu devenir un nouvel opéra moderne, une vision grandiose d’un microsome friqué emprisonné dans l’ambre, mais qui étrangement donne lieu à l’une des mises en scènes les plus impersonnelles du réalisateur. Normal que le cinéaste se désintéresse presque totalement de la mode et de ses apparats (c’est ici foncièrement secondaire), mais à force de constamment resserrer les cadres, de transformer la moindre demeure en prison de verre, d’appuyer sur les apparats d’une marque vieillissante, House of Gucci ne manque pas de s’empêtrer dans une distance et une lenteur plus qu’excessive. Même son formalisme brillant, laisse ici le plus souvent place à un habillage trop classique, entièrement maintenu par les dialogues en champs / contre-champs et des interprétations rendues assez curieuses par l’omniprésence d’un faux accent italien totalement inutile. Malgré un casting particulièrement classieux (rien que la rencontre Jeremy Irons et Al Pacino en frangins ritals formolisés), un pertinent mélange entre l’élégance des apparences et la vulgarité certaine des sentiments, des pratiques et des ambitions, House of Gucci n’arrive jamais vraiment à nous intéresser à ce qui reste au final qu’un triste fait divers, une lamentable fin de règne pour une petite dynastie qui non, n’a certainement pas la même impériosité, malfaisance et puissance dramatique que les Borgia. Quoi qu’en pense Ridley Scott.
Image
Privé de sortie sur format UHD, House of Gucci doit alors se contenter d’une sortie en Bluray. Heureusement ce dernier est tout simplement superbe, jouant admirablement d’une colorimétrie souvent glacée et tranchante, creusant des noirs impeccables et soulignant les structures architecturales chères à Ridley Scott. Le piqué est on ne peut plus précis et pointu et les traces de compression ne sont visibles que pour les possesseurs d’un projecteur et d’un écran géant.
Son
Si les personnages et les dialogues font l’essentiel du film d’un point de vue sonore, leur calme et leur frontalité naturelle est cependant régulièrement contrebalancée par une bande sonore disco-pop bardée de tubes des années 80. Ceux-ci rappellent qu’en dépit d’un mixage plutôt délicat et minutieux, les canaux peuvent rapidement se faire envahir par un DTS HD Master Audio 7.1 ample et puissant.
Interactivité
Pas de format UHD ? Pas d’édition collector non plus, le film nous parvient avec une toute petite poignée de bonus. Un trop court making of ouvre le bal avec un travelling assez complet sur les années de gestation du film, le travail des acteurs, les designs (costumes, décors…) et beaucoup de Lady Gaga qui est formidable quand même il ne faut pas l’oublier. D’ailleurs on en remet immédiatement une couche dans l’item suivant, « La Maîtresse de maison », qui tout comme « Le Style de House of Gucci », recycle ni plus ni moins que des interventions déjà vue dans la featurette principale.
Liste des bonus
Making of (19’), « La maîtresse de maison » (5’), « Le style de House of Gucci » (5’).