HOST
Royaume-Uni – 2020
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Rob Savage
Acteurs : Haley Bishop, Jemma Moore, Emma Louise Webb, Radina Drandova…
Musique : Aucune
Durée : 57 minutes
Image : 1.78 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Studio Canal
Date de sortie : 07 juillet 2021
LE PITCH
Six amis engagent un medium pour une séance de spiritisme sur Zoom pendant le confinement. Très vite, la situation dégénère quand ils réalisent qu’ils ont laissé entrer un esprit maléfique chez eux… Survivront-ils à la nuit ?
Démons numériques
Si les successions de confinement avaient largement bousculé les plannings de tournage et amoindri la capacité de production de certains, elles auront donné quelques idées à d’autres et surtout un espace vacant pour délivrer sa petite carte de visite qui fait bien. Host, avec sa réunion zoom qui tourne au cauchemar est clairement celle de Rob Savage.
Si les confinements français n’ont jamais repris la formule gagnante, le fameux total lockdown de la première crise, ce dernier a tout de même laissé une sacrée trace dans nos mémoires, accueillant avec plus ou moins de facilité et de résignation cet enfermement semi-volontaire devant, alors, nous libérer de la menace du COVID. Des moments très particuliers qui ont entraîné une réorganisation du travail et de la vie sociale avec une investissement sans précédent des réseaux sociaux et en particulier de ces outils vidéo partagés que sont Skype ou Zoom. Un dispositif qui a manifestement inspiré les anglais avec d’un côté la comédie très second degré avec David Tennant et Michael Sheen, Staged, et de l’autre le moyen métrage Host, qui a provoqué déjà quelques frissons aux abonnés de Shudder. Une idée simple mais bien sentie née d’une petite blague organisée par Rob Savage qui fit croire à quelques proches et amis aux manifestations d’un poltergeist au cours d’une conversation Zoom. Un succès manifestement puisque le réalisateur en herbe, auteur de nombreux courts métrages et d’épisodes de la série Britannia, a finalement embrayé sur une adaptation en fiction de sa petite prouesse. Une séance de spiritisme en distanciel qui tourne au cauchemar pour la petite bande de copines (plus Teddy le gros lourd) qui pensaient juste passer un peu le temps en se moquant gentiment d’une vraie medium.
La mort en direct
Et question d’inscrire plus encore Host dans la réalité du moment, et détourner les limites financières, le réalisateur construit toute sa narration par écrans interposés, alternant les visions globales de la réunion avec toutes les fenêtres visibles en simultanées, et des recadrages sur deux ou une de ces webcams, en fonction de l’action ou de l’importance des échanges. Un dispositif aussi simple qu’évident, qui rappelle inévitablement une ancienne tentative du genre, Unfriended (2014), mais avec ici une démarche légitimée par le contexte anxiogène, plus modeste et surtout beaucoup plus efficace. C’est que Savage connaît ses petits classiques sur le bout des doigts et a parfaitement étudié le petit manuel du found footage, reprenant de nombreux effets à la série des Paranormal Activity (en moins laborieux et démonstratif) et surtout à l’instigateur Projet Blair Witch. Placards qui s’ouvrent tout seuls, mobilier qui part en promenade, visite d’un grenier trop bruyant, demoiselle qui traverse le couloir en se protégeant du flash de son polaroid… Pas de grande surprise, ou de trouvailles véritablement novatrices, mais une expérience dégraissée à l’extrême qui tient solidement sa lente progression dans l’épouvante avec quelques effets spéciaux sobres mais réussis à la clef. Surtout Host, sous ses dehors de petit tour dans le train de l’épouvante, démontre avec une certaine ironie le vide existentiel qui semble frapper les quelques intervenants, comblant l’ennui par ce type d’expérience stupide, multipliant les filtres ridicules sur leurs écrans et se cassant du sucre sur le dos dès que l’un deux à la fâcheuse idée de couper sa caméra. Surtout, pas un n’aura la bonne idée de s’enfuir du domicile sans demander son reste, de braver le couvre-feu ou même de se débarrasser de son ordi portable. Le film d’horreur comme témoin d’une stupidité générationnelle ?
Image
L’exigence n’est forcément pas la même ici qu’avec une production classique. Reproduisant, artefacts, flous et décrochage inclus, tous les travers visuels d’une conversation en ligne Host n’a forcément rien du lustre d’un blockbuster tourné en numérique 8K. En l’état, on ne peut que reconnaitre au master HD un respect constant et total de l’expérience du film sans aucun ajout de défaut de colorimétrie ou de problème de compression.
Son
Sans faire le malin, les pistes audios restent en DTS HD Master Audio 2.0 pour mieux rester conforme au dispositif du film. Pas de 5.1 qui justement entamerait la crédibilité de l’expérience, mais cela n’empêche pas la mise en place de quelques effets dynamiques sur les enceintes avants.
Interactivité
Aucune trace ici du making of d’une trentaine de minute ou de la longue, et vrai, séance de spiritisme en ligne enregistrée avec l’équipe du film.
Liste des bonus
Aucun.