HOLY SHIT !
Ach du scheisse !– Allemagne – 2022
Support : Blu-Ray
Genre : Comédie, action
Réalisateur : Lukas Rinker
Acteurs : Thomas Niehaus, Gedeon Burkhard, Olga von Luckwald, Friederike Kempter, Björn Meyer, Rodney Charles, Micaela Schäfer…
Musique : Andreas Lucas
Durée : 87 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Allemand et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Distributeur : ESC Editions
Date de sortie : 10 mai 2023
LE PITCH
Frank, un architecte, se réveille coincé dans des toilettes de chantier, le bras empalé. Ce n’est pas la situation la plus agréable du monde, mais le pire reste à venir : il ne lui reste qu’une heure pour réussir à s’échapper, avant que tout le reste du chantier ne soit démoli. La course contre la montre commence…
Au petit coin
Avec Holy Shit, le cinéma allemand nous offre une série B originale et réjouissante en nous proposant un huis-clos se déroulant quasi-intégralement dans… des WC ! Malgré quelques faiblesses, le film de Lukas Rinker se révèle divertissant notamment grâce à l’impressionnante prestation de Thomas Niehaus.
A seulement 37 ans, Lukas Rinker signe avec Holy Shit (Ach du scheisse en allemand) un premier long-métrage assez remarquable, qui fut d’ailleurs présenté au dernier Festival de Gérardmer. Avec un budget resserré, un tournage réalisé en une vingtaine de jours et un casting réduit, l’allemand parvient à nous emporter dans son WC de chantier, principal lieu de tournage, aux côtés d’un Thomas Niehaus en bien fâcheuse posture. Parvenant parfaitement à retranscrire le sentiment d’oppression du personnage principal, le film lorgne à la fois vers le cinéma d’action et le huis-clos, le tout saupoudré d’une improbable course contre la montre qui pourra nous rappeler un autre film de genre allemand, l’excellent Cours, Lola, cours avec Franka Potente. A l’image de son affiche particulièrement « Pulp », le film lorgne vers la BD avec une réalisation décomplexée, des personnages hauts en couleur et des situations cocasses. Parmi les inspirations du cinéaste, on retrouve évidemment les films d’action des années 1980-1990 et plus curieusement une nouvelle du maître du Fantastique, Stephen King. En effet, au sein du recueil Juste avant le crépuscule (2008), on retrouve un texte intitulé Un très petit coin qui narrait justement la tentative de survie d’un homme enfermé dans des toilettes par un voisin…
Au bout du rouleau
Cette Série B sans prétention à l’humour décalé parvient à tenir presque toutes ses promesses tout en ne s’appesantissant pas trop sur le caractère « merdique » de la situation ! Avec trois toilettes de chantier découpées, Rinker est ainsi parvenu à rendre immersive sa réalisation en multipliant les angles improbables ce qui permet de développer le caractère claustrophobe de la situation. Difficile de ne pas songer à 127 heures, avec ce pauvre architecte livré à lui-même tentant par tous les moyens de s’en sortir avec un bras empalé…
Il faut dire que l’interprétation d’un Thomas Niehaus particulièrement investi permet à l’histoire, parfois bancale, de tenir sur la longueur malgré un final complètement foutraque et parfois indigeste. Méconnu dans nos contrées, Niehaus, qui œuvre surtout dans des séries TV allemandes, trouve ici peut-être le rôle de sa vie en portant à bout de bras le film. On retrouve à ses côtés un visage plus connu en la personne de Gedeon Burkhard. Si les amateurs de fictions canines se rappelleront sa participation à la série Rex, on retiendra plutôt sa présence dans le Inglorious Bastards de Tarantino. Dans Holy Shit, il semble s’être particulièrement amusé dans sa prestation caricaturale à souhait d’une sorte de baron local complètement allumé, à mi-chemin entre le politicien et l’homme d’affaires magouilleur.
Même s’il est délicat de considérer Holy Shit comme une réussite totale, il faut reconnaître que pour un premier film Lukas Rinker nous offre malgré de multiples références une œuvre originale et culottée. Dommage que le scénario ne parvienne pas à suivre et qu’il se retrouve, à l’image de son personnage principal, rapidement au bout du rouleau…
Image
L’image s’avère de très belle qualité. La copie HD présentée nous offre une définition impeccable et un contraste des couleurs de haute tenue.
Son
Tout comme l’image, la qualité sonore est au rendez-vous avec la présence du Master Audio 5.1 sur les deux versions, d’ailleurs équivalentes et immersives. Nous vous recommandons toutefois la version originale bien plus « impliquée » à l’image d’un Gedeon Burkhard qui en fait des tonnes en VO alors que la VF minimise cet aspect volontairement exagéré.
Liste des bonus
Bande-annonce.