HITMAN & BODYGUARD 2
Hitman’s Wife Bodyguard – Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Action
Réalisateur : Patrick Hughes
Acteurs : Ryan Reynolds, Samuel L. Jackson, Salma Hayek, Antonio Banderas, Frank Grillo, Morgan Freeman…
Musique : Atli Övarsson
Durée : 116 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Français & Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
Sous-titres : Français
Editeur : Metropolitan Video
Date de sortie : 17 novembre 2021
LE PITCH
En vacance en Italie afin de soigner une dépression, le garde du corps Michael Bryce est contacté par Sonia, l’épouse de son pire ennemi, le tueut à gages Darius Kincaid. Bien qu’il tente de renoncer à la violence et aux armes à feu, Bryce est entraîné malgré lui dans un complot d’envergure international, …
Tueurs à gags
Buddy-movie périmé et poussif, Hitman & Bodyguard était tout de même parvenu à rapporter la coquette somme de 180 millions de dollars au box-office à sa sortie en 2017. Toute affaire un tant soi peu rentable réclamant inévitablement une séquelle, Patrick Hughes et ses joyeux drilles remettent donc le couvert. Et parviennent à s’enfoncer davantage dans les abîmes de nullité qui leur pendaient au nez.
On avait laissé le garde du corps Michael Bryce (Ryan Reynolds, à baffer) avec une balle dans le buffet mais sa quête de rédemption achevée, prêt à reprendre son poste avec sa licence triple A et sa relation avec sa petite amie Amelia (Elodie Yung, absente et jamais citée ici car elle avait sûrement mieux à faire ailleurs). On avait aussi laissé Darius Kincaid (Samuel L. Jackson qui n’en a plus rien à foutre) et sa femme Sonia (Salma Hayek, insupportable) dans un bar du Honduras, en pleine étreinte romantique et meurtrière. Fin. Rideau. Basta.
Pas franchement concernés par des notions aussi élémentaires que la continuité ou la cohérence dramatique, la nouvelle équipe de scénaristes de Hitman & Bodyguard 2 (ils s’y sont mis à 3 pour pondre ça) ramènent les personnages principaux du premier film à la case départ et même plus loin en arrière. Bryce n’a toujours pas récupéré son emploi et se retrouve plongé dans une dépression marquée par des cauchemars récurrents tandis que les Kincaid sont en lune de miel et tente d’avoir un enfant alors que Darius a prêt de 70 balais et Sonia la cinquantaine bien entamée (!). Pire encore, le besoin de renforcer la composante humoristique du projet passe par une humiliation constante de cette bande d’anti-héros, supposés être des pros dans leur domaine. Bryce et les Kincaid sont désormais des abrutis finis, antipathiques à force d’incompétence crasse. Bryce refuse la violence et les armes et se prend autant de coups qu’un Leslie Nielsen chez les ZAZ, Darius dit beaucoup de « fuck » et tient son arme comme un grabataire en surpoids et Sonia joue les latinas hystériques qui déclenche des fusillades à la moindre saute d’humeur.
Duo à trois
Le ton a aussi changé du côté des bad guys. Même en cachetonnant, Gary Oldman faisait au moins un effort pour rendre crédible et réaliste son chef de guerre génocidaire et psychopathe. Sapé comme Liberace un soir de cuite, Antonio Banderas s’enfonce dans la caricature pas drôle en incarnant Aristote Papadopoulos (!), millionnaire grec qui, supportant mal l’humiliation des sanctions d’austérité imposées à son pays par l’Union Européenne, met au point un plan pour plonger le Vieux Continent dans le chaos à l’aide d’un virus qui détruit tous les réseaux électriques. Une intrigue entre James Bond et Tintin où il est amusant de constater qu’il aura tout de même fallu dix ans à Hollywood pour découvrir la crise financière qui a mis la Grèce à genoux (mieux vaut tard que jamais). Charge donc à nos trois pieds nickelés de mettre un terme au plan d’Aristote en sillonnant … l’Italie. Parce que c’est romantique, pas cher et latin. Bryce en profitera pour retrouver son beau-père incarné par … Morgan Freeman. Quitte à faire faire n’importe quoi à des acteurs jadis talentueux mais qui en sont aujourd’hui tristement réduits à s’autoparodier mollement contre rémunération, autant y aller à fond. Et Hitman & Bodyguard 2 ne lésine jamais sur la connerie.
Définitivement perdu pour la cause, l’australien Patrick Hughes ne cherche même plus à faire illusion et emballe sa bouse dans du papier cadeau Lidl clinquant, abusant des filtres et des explosions en CGI toutes moches. Ça ne ressemble à rien et le rythme n’existe que par la grâce des fusillades et des beuglements du casting.
Zéro pointé ? Normalement, oui. Mais l’indulgence nous pousse à citer deux scènes sincèrement drôles et réussies. Dans la première, Michael, sous l’effet d’une forte dose de médicaments, fantasme la course poursuite idéale au son du « Simply the Best » de Tina Turner. Dans la seconde, il achève un bad guy en lui explosant le crâne contre un juke-box, répétant l’opération jusqu’à trouver une chanson qui lui plaît. Ce sera « All That She Wants » d’Ace of Base. Effet 90’s garanti. Comme quoi, même cassée, une horloge donne bel et bien l’heure exacte deux fois par jour.
Image
Tournage en numérique haute-définition oblige, c’est absolument irréprochable à tous les niveaux. Compression, couleurs, définition. Point fort de ce master, la profondeur de champ, particulièrement vertigineuse lors d’une poursuite héliportée autour d’un pont.
Son
Le festival pyrotechnique répond aux attentes du support avec deux mixages 7.1 déchaînés. Versions originale et française sont au coude à coude avec des dialogues nettement plus frontaux pour cette dernière.
Interactivité
La série de featurettes habituelles, portées par un ton promotionnel gonflant où l’on n’apprend rien et où les mêmes images se recoupent d’un module à l’autre. L’attention portée aux cascadeurs et à la direction artistique permet au moins de faire oublier la tchatche périmée de Ryan Reynolds et du réalisateur. Un bêtisier pas drôle fait office de conclusion. Le premier film avait eu droit à un commentaire audio pas foufou mais néanmoins plaisant. On pourrait vous dire que l’on regrette son absence ici mais ce serait vous mentir.
Liste des bonus
« Une histoire de famille » (9 minutes) / « Le nouveau Michael Bryce » (7 minutes) / « Une vie de cascadeurs » (7 minutes) / Sur le tournage (4 minutes) / Bêtisier (4 minutes).