HEUREUX GAGNANTS
France – 2024
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateurs : Romain Choay, Maxime Govare
Acteurs : Pauline Clément, Louise Coldefy, Diessy Diess, Fabrice Eboué, Anouk Grinberg, Audrey Lamy, Esteban Herandez-Sanchez…
Musique : Lionel Liminana, David Menke
Image : 2.39 16/9
Son : Français DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0
Sous-titres : Aucun
Durée : 103 minutes
Éditeur : Warner Bros. Entertainment France
Date de sortie : 24 juillet 2024
LE PITCH
1 chance sur 19 millions. Plus de probabilité d’être frappé par une météorite que de gagner au loto. Pour nos heureux gagnants, le rêve va rapidement se transformer en cauchemar, et leur vie va voler en éclat dans un spectaculaire feu d’artifices de comédie noire et de sensations fortes.
Banco !
C’est l’ultime rêve à la française : sortir enfin du marasme social et de l’effondrement des classes moyennes en dégottant l’un de ces inespérés tickets de loto gagnant. Des fortunes qui tombent du ciel mais qui ne font pas toujours le bonheur comme le rappel cette petite comédie un peu méchante.
A force de standardisation télévisée, la comédie française ne semble parfois plus revêtir que le visage de la grosse machinerie entre gags réacs, vannes beaufs et gags lourdingues (oui Christian c’est de toi qu’on parle !). L’arrivée de propositions inédites est alors toujours une bonne surprise, d’autant plus lorsqu’elle se rattache à une forme plus largement boudée encore dans l’hexagone, le film à sketchs. Pourtant il existe une véritable tradition européenne de l’exercice qui remonte au moins jusqu’aux cruautés italiennes de Les Monstres de Dino Risi qui déjà s’amusait à fustiger les bassesses de ses contemporains. Avec plus de modestie mais un cynisme tout autant présent, le nouveau film des auteurs des deux Les Crevettes pailletées met lui aussi les pieds dans le plat. En montrant par exemple comment une famille lambda réunissant Audrey Lamy et Fabrice Eboué, empêtrée dans les factures, les vacances pourries chez la mamie et les vieilles rancœurs de couple, se transforme en dangereux forcenés prêts à traverser tout Marseille au mépris des victimes collatérales, pour valider le ticket magique.
100% des perdants ont tenté leur chance
On y trouve aussi une toute naïve Pauline Clément, nouvelle milliardaire qui hésite (pas très longtemps) à se jeter dans une histoire d’amour trop belle pour être vraie, se méfiant de l’attrait dû uniquement à son nouveau statut. Un conte de fée dévoyé qui ne récompense vraiment pas le doux romantisme d’autrefois. Un peu plus moral, quoi que, le segment avec Anouk Grinbert et ses collègues de la maison de retraite ayant récupéré le ticket gagnant d’un patient tout juste décédé, anéantit en quelques minutes les dernières digues morales d’une gentille infirmière sur fond de possible malédiction assassine. Mais le petit bijou du film reste certainement cette tentative rocambolesque d’attentat suicide dans le métro par trois islamistes plus pathétiques que furieux, où la motivation première va forcément s’étioler devant la possibilité de réclamer les 60 millions du dernier tirage. Plus court et resserré que les trois autres, admirablement porté par un trio de jeunes acteurs (Sami Outalbali, Mathieu Lourdel et Illyès Salah) imparable et un humour très noir du meilleur effet, ce dernier vaut à lui seul le détour. Malgré ses petites fluctuations de rythme et des chapitres forcément un peu inégaux, la qualité d’Heureux gagnants est justement de toujours pousser ses situations premières jusqu’au bout de leurs logiques, aussi cyniques soient-elles, sans craindre de choquer les spectateurs du prime-time de TF1, tout en abordant le genre non pas comme un futur produit télévisuel mais bien comme un objet de cinéma.
Des efforts déjà visibles dans leurs précédents Les Crevettes pailletées, avec ici une énergie communicative, des plans bien troussés, quelques mouvements et angles de caméra bien sentis et un montage pointilleux. Des qualités indispensables à une bonne petite comédie, un peu affreuse, pas trop sale et vraiment très méchante.
Image
Sortie technique pour Heureux gagnants (zéro bonus, même pas une pauvre bande annonce), mais techniquement il n’y a rien à redire avec une copie bien entendue virginale, constamment claire et pimpante. Les couleurs et les contrastes sont parfaitement affirmés, les noirs impeccablement gérés et le piqué assure une tenue optimale. La photographie du film reste plutôt classique, relativement naturelle, mais le Bluray l’accompagne sans faiblir.
Son
Le film est disponible dans un DTS HD Master Audio 5.1 plutôt efficace même si relativement sobre. Quelques ambiances, quelques effets plus dynamiques (en particulier l’ouverture), là aussi la restitution est soignée et professionnelle, s’appuyant essentiellement sur des voix claires et précises. La version DTS HD Master Audio 2.0 est idéae pour les installations plus réduites, mais ne perd finalement pas grand-chose en cours de route.
Liste des bonus
Aucun.