HELLO ACTORS STUDIO
Etats-Unis – 1988
Support : Bluray
Genre : Documentaire
Réalisateur : Annie Tresgot
Acteurs : Hellen Burstyn, Elia Kazan, Paul Newman, Shelley Winters, Harvey Keitel, Arthur Penn, Rod Steiger, Sydney Pollack…
Musique : Luc Perini
Durée : 169 minutes
Image : 1.37 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Carlotta Films
Date de sortie : 07 novembre 2023
LE PITCH
A la mort de Lee Strasberg en 1982, les artistes les plus prestigieux issus de l’Actors’ Studio ont pris en charge ce lieu exceptionnel. Pour la première fois, des cinéastes ont été admis à filmer leur travail.
Usine à stars
L’Actors studio reste au fil des années aussi mythique qu’emblématique. À l’occasion de son 40e anniversaire la réalisatrice française Annie Tresgot a eu le privilège de s’incruster dans ce giron d’acteurs en devenir afin de réaliser un documentaire des plus intime.
Découpé en trois parties (l’atelier des acteurs, une solitude publique et une communauté de travail), la réalisatrice à l’image d’un Raymond Depardon arrive à se faire aussi discrète que personnelle en posant sa caméra au sein même de l’institution. En découle un effleurage de ce microcosme qui semble aussi imperméable qu’une secte est secrète. Qui aurait cru que Constantin Stanislavski co-fondateur du théâtre moscovite dans un pays fermé tel que la Russie, allait avoir une importance aussi considérable sur les acteurs du monde entier, particulièrement sur ceux du monde libre américain.
C’est en s’inspirant de son travail que le dramaturge Lee Strasberg et le réalisateur Elia Kazan décident de créer dans le quartier de Hell’s Kitchen de Manhattan le mythique Actors studio. Fondé sur la mémoire affective et sur le vécu propre des acteurs, son enseignement révolutionnaire a marqué la façon de jouer de l’élite théâtrale et artistique new-yorkaise.
Loin de toute institution pécuniaire, l’Actors studio se veut un lieu dédié à l’art de l’interprétation où les riches paient pour les moins aisés (cette approche « communiste » explique sans doute le rapprochement d’Elia Kazan avec le « fléau » rouge qui mènera ses sympathies vers le bûcher du McCarthisme). Pour le faire fonctionner, les intervenants artistiques sont bénévoles et chaque candidat élu, recruté sur audition annuelle, en devient membre à vie. La mort de Lee Strasberg n’enterre pas l’idéologie du studio bien au contraire ; les émules sont nombreux et l’acteur Paul Newman est élu à la succession. Aujourd’hui, il est géré par les anciens élèves, Ellen Burstyn, Alec Baldwin et Al Pacino.
Naturalisme
Si tout le monde connaît ne serait-ce que de nom l’Actors studio ; qui peut se vanter d’en connaître son cœur. C’est ce que la documentariste Annie Tresgot tente de révéler par son approche minimaliste. Cette enceinte est un endroit aussi fécond que fermé. Le film nous permet de suivre divers comédiens en devenir s’exercer au jeu de l’acteur sous l’œil avisé de l’actrice Ellen Burstyn, devenue directrice artistique pour l’occasion. Bien qu’entrecoupé de courtes interviews d’intervenants des plus célèbres, la réalisatrice n’en oublie pas les pères fondateurs. Des archives de Marlon Brando, Marilyn Monroe et Steve McQueen débutants alimentent les propos et montrent le chemin parcouru. Elle s’attarde sur la future génération en dévoilant les longues, parfois trop longues, captations de jeux de ces futurs espoirs. Les mécanismes de « LA méthode » sont décortiqués. Il suffit de voir la séquence dédié à la stimulation de techniques de détente; aux limites de la possession ou de la perte de conscience, pour entrapercevoir le coté iconoclaste de la chose. Au gré des improvisations et des travaux pratiques donnés, ils ont la chance d’avoir pour professeurs des acteurs reconnus toujours reconnaissants d’avoir pu travailler pour le célèbre studio tels que Robert de Niro, Shelley Winters pour l’acting ou Arthur Penn et Joseph L. Mankiewickz pour la mise en scène. Leurs conseils sont précieux et une mine d’informations pour ces comédiens qui se mettent en danger dans ce jeu de l’introspection où le surjeu n’est jamais loin.
Plus document d’archives qu’historique, Hello Actors Studio invite le spectateur à abandonner ses idées reçues et à vivre de l’intérieur la vie d’acteur souvent bohèmes et pleins d’espoir. Un reportage qui alimentera la curiosité des uns, mais qui risque aussi de provoquer un profond ennui chez les autres.
Image
Pour sa sortie française le documentaire a la chance d’être restauré et numérisé par Hiventy sous l’œil de la réalisatrice elle-même. Sans le soutien du CNC, ce genre d’exercice n’aurait sans doute jamais été possible. Le résultat garde ce côté pris sur le vif avec sa pellicule granuleuse typique des documentaires de l’époque.
Son
La Vo, seule piste proposée, s’impose pour ce genre de documentaire. Si le HD n’a pas forcément sa place ici, le travail effectué rend la piste son dynamique et claire. Le principal pour apprécier toutes les nuances de jeu des acteurs en devenir.
Liste des bonus
Aucun.