HALLOWEEN ENDS
Etats-Unis, Royaume-Uni – 2022
Genre : Horreur
Réalisateur : David Gordon Green
Acteurs : Jamie Lee Curtis, Andi Matichak, James Jude Courtney, Will Patton, Rohan Campbell, Jesse C. Boyd
Musique : Cady Carpenter, John Carpenter, Daniel A. Davies
Durée : 111 minutes
Image : 2.35
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Audio + 7.1 fran
çais, italien, hongrois…
S-T : Français, anglais, italien, espagnol, suédois…Editeur/distrib. : Universal
Date de sortie : 22/02/2023
LE PITCH
Quatre ans après les événements d’Halloween Kills, Laurie vit désormais avec sa petite-fille Allyson et achève d’écrire ses mémoires. Michael Myers ne s’est pas manifesté ces derniers temps. Après avoir laissé l’ombre de Michael planer sur le cours de son existence pendant des décennies, elle a enfin décidé de s’affranchir de la peur et de la colère et de se tourner vers la vie. Mais lorsqu’un jeune homme, Corey Cunningham, est accusé d’avoir assassiné un garçon qu’il gardait, Laurie devra affronter une dernière fois les forces maléfiques qui lui échappent, dans un déferlement de violence et de terreur…
La fin d’un hère
La trilogie de David Gordon Green touche (enfin ?) à sa fin et vient à nouveau conclure le duel increvable entre Michel Myers et la première scream girl Jamie Lee Curtis sur fond de réflexion sur la nature du mal. Toujours aussi maladroit et bancal, mais certainement le plus intéressant des trois.
Nous voici donc au bout de l’un des nombreuses branches de la saga Halloween, imposante d’une bonne dizaine de films peuplés de suites plus ou moins libres, de retours en arrières inattendus et d’autres remakes, initiée en 2018 par une nouvelle suite directe au film mythique de John Carpenter et signé par un David Gordon Green écrasé sous le poids de la référence. Les trois films ressemblent alors énormément a une laborieuse tentative de prise d’indépendance, de lent éloignement d’un matériaux de base iconique et stylistiquement imparable. Le premier n’était qu’un nouvel hommage ampoulé et basique, là où déjà Halloween Kills sous son déluge de meurtres gratuits et gores digne d’un slasher bourrin des 80’s entamait une authentique réflexion sur la figure du mal personnifiée par Myer au sein d’une ville, Haddonfield, auto-nourrie de sa propre violence. Après les errances, Halloween Ends vient enfin mettre en image la volonté première de David Gordon Green : rejouer la naissance de ce mal increvable, ce monstre qui se nourrie constamment des pulsions meurtrières du monde réel. Ici plus que jamais Haddonfield crée par sa médiocrité, sa haine et sa peur à ses propres bourreaux.
H45
Bis repetita, le film s’ouvre sur une nouvelle séquence initiatrice, et s’intéresse plus désormais à une nouvelle menace, le malheureux Corey Cunningham, qui va naitre sous le regard inquiet de Laurie Strode et dans l’ombre d’un Myers quasi-absent à l’écran mais omniprésent comme croquemitaine hantant chaque plan, chaque dialogue, chaque regard noir et bien entendu chaque meurtre. Myers redevient cette figure quasi-abstraite terrifiant les uns et donnant de l’inspiration, criminelle, aux autres. Halloween Ends n’a d’ailleurs parfois plus rien du film d’horreur, encore moins du slasher, mais plutôt du drame criminel et de la confrontation psychologique entre la survivante Laurie Strode et un mal qui ne cesse de renaitre, de reprendre forme et de tout détruire autour d’elle. Intéressant et plutôt inédit dans son extrémité réflective, Halloween Ends trébuche malheureusement à nouveau lorsqu’il vient de frotter trop ouvertement, comme le premier remake de Rob Zombie, au mur que constitue le film de John Carpenter, avec une dernière bobine aux airs de déjà vu et revu où l’on peine à retrouver une once du lien trouble et ambiguë qui pouvait lien les deux ennemis vieillissant dans le pourtant volontairement primaire Halloween H20. Filmé comme un chemin de croix et un ultime sacrifice à l’âme de la cité, l’agonie de Michael Myers s’égare dans des effets sanguinolents et mélodramatiques aussi pathétiques que patauds.
Triste fin pour cette icône du cinéma d’horreur que David Gordon Green, malgré ses bonnes mais malhabile intentions, n’arrive jamais à ré-habiter de cette immuable puissance d’autrefois. Clairement à l’écho de cette nouvelle bande originale concoctée par John Carpenter en personne aidé de son fils et du copain Daniel A. Davies, et qui ne cesse de noyer le thème imparable, sous des nappes sonores impersonnelles, des fausses sophistications modernistes, qui ne font qu’abimer son extrême et terrifiante simplicité
Image
Naturellement le transfert HD est bien performant avec une grande limpidité de l’image, des couleurs bien marquées, et une définition au poil, mais on note cependant sur le Bluray un léger bruit régulier et même quelques amas de compressions sur les noirs de certains arrière-plans. De menus défauts qui disparaissent totalement avec le disque UHD qui assure une fermeté bien plus nette, une profondeur largement mieux prononcée en même temps qu’un regain d’intensité et d’amplitude de la palette colorimétrique grâce au Dolby Vision.
Son
C’est encore une fois la piste Dolby Atmos anglaise qui écrase tout sur son passage (et donc le doublage moyen en Dolby Audio + 7.1) avec une amplitude parfaitement dessinée, riche et généreuse qui repose fortement sur des basses martelées avec consistance. Les dialogues sont toujours clairs et dynamiques, la musique s’imprègne dans chaque recoin de la spatialisation et même les instants les plus calmes sont habités.
Interactivité
Comme pour les deux opus précédents, la section bonus d’Halloween Ends se constitue essentiellement d’une succession de sujet plus ou moins promo qui à l’arrivée constituent ce qui ressemble à un making of relativement complet. Tout est bien entendu accès sur la finalité de la trilogie et le chemin de Laurie Strode, avec d’ailleurs l’absence assez remarquée de John Carpenter là où il était toujours mis en avant pour les deux autres films. Nouveaux personnages, effets spéciaux et sanglants, petit bêtisier anecdotique, mais pas de montage plus trash cette fois-ci même si la poignée de scènes coupées contient un meurtre bien gore resté hors champs dans le montage final. L’édition propose aussi un commentaire audio collectif plutôt sympathique mais qui manque de véritables informations inédites.
Liste des bonus
Commentaire audio du réalisateur et de l’équipe du film, Scènes longues et scènes coupées (7’), « Rien ne vaut Haddonfield » (8’), « La dernière fille » (4’), « La fin d’Halloween » (8’), bêtisier (3’), Une nouvelle menace (6’), Meurtres choquants (5’).