HALLOWEEN KILLS
Etats-Unis, Royaume-Uni – 2021
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : David Gordon Green
Acteurs : Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, Nick Castle, Will Patton, Anthony Michael Hall, Kyle Richards…
Musique : Cody Carpenter, John Carpenter, Daniel A. Davies
Durée : 109 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, Dolby Audio + 7.1 français, italien, hongrois…
Sous-titres : Français, italien, suédois…
Editeur : Universal Picture France
Date de sortie : 02 mars 2022
LE PITCH
Laurie Strode, sa fille Karen et sa petite fille Allyson viennent d’abandonner le monstre au célèbre masque, enfermé dans le sous-sol de la maison dévorée par les flammes. Grièvement blessée, Laurie est transportée en urgence à l’Hôpital, avec la certitude qu’elle vient enfin de se débarrasser de celui qui la harcèle depuis toujours. Mais Michael Myers parvient à s’extirper du piège où Laurie l’avait enfermé et son bain de sang rituel recommence.
La Nuit des masques
Succès horrifique surprise de 2018, Halloween (troisième du nom) a lancé à lui tout seul une nouvelle vague de remake / reboot / suites de classiques modernes du genre. Le premier jalon d’une nouvelle trilogie d’ailleurs dont le second, Halloween Kills tente d’ouvrir les perspectives… Avant de vite retomber dans ses vieux travers.
On ne compte plus donc aujourd’hui ces fameux « requels » reprenant sans vergogne le titre de l’original et hésitant constamment entre reprise et modernisation du matériaux original tout en jouant la carte de la suite directe pour ne pas froisser les vieux fans. Le sujet central du récent Scream, et la matière première de l’Halloween de David Gordon Green écartant les 10 suites plus ou moins mémorables du film de John Carpenter pour mieux en proposer une concrétion à l’opportunisme non assumé. Reprenant les évènements exactement là où ils s’étaient achevés avant de laisser Jamie Lee Curtis sur son lit d’hôpital (ah tiens comme dans Halloween 2), Halloween Kills vient confirmer cette nouvelle branche chronologique et en affirmer la stature presque indépendante, s’offrant même un long flashback d’ouverture, reprenant l’esthétique du modèle de 78, pour en revisiter la fin et la plier à la logique de sa suite / remake. Outre l’intérêt narratif très limité de ce trop long passage, il montre une nouvelle fois la faille principale de David Gordon Green : son incompréhension flagrante de la perfection de la mise en scène de Carpenter. La preuve avec cette apparition soudaine de Michael Myers, en partie caché par une haie entre deux maisons, dont on va pouvoir observer la disparition à travers les branchages… Là où Carpenter usait habilement du montage et du hors champs.
Un monstre dans la ville
Il ne suffit pas de dire que Michael est le mal, d’inscrire constamment dans les dialogues sa nature quasi surnaturelle, encore faut-il en nourrir la nature du dispositif filmique. Halloween Kills a encore cette tendance à vouloir jouer au slasher sophistiqué, presque intellectualisant, mais n’en a ni les moyens ni la motivation profonde, se vautrant dès que possible dans des meurtres aux débordements ultra brutaux et gores dignes justement des suites made in 80’s. Des séquences véritablement jouissives, régressives et généreuses, franchement percutantes, mais dont les cibles (de pauvres pompiers, de simples voisins…) sont la plupart du temps déconnectés du véritable enjeu du film. Prenant enfin une vraie distance avec une franchise décidément encombrante, Halloween Kills montre comment, arrivés à saturation, les habitants d’Haddonfield décident de prendre les armes contre The Shape, quitte à devenir eux-mêmes des monstres. Une contamination de la violence, du mal et de la barbarie, impeccablement portée par Anthony Michael Hall, reprenant le rôle du petit Tommy autrefois babysitté par Laurie, désormais meneur de cette milice improvisée et aveugle. Un angle inédit et pertinent mais qui tristement tourne vite au défilé de fan service gênant et aux dialogues bien lourds surlignant la moindre note d’intention, la moindre amorce de réflexion.
C’est finalement encore et toujours cette prétention écrasante qui amoindrie la bonne tenue du film, slasher de luxe assez bien troussé et à la BO toujours tendue signée John Carpenter (& co.).
Image
Capturé avec des caméras numériques Arri Alexa de dernière génération Halloween Kills a cependant été conçu et retravaillé pour préserver une esthétique proche de la pellicule. Ce qui est bien entendu encore plus notable lors des flashbacks qui reconstituent de manière très convaincante la photographie du film de John Carpenter. Un léger grain très naturel et bien marqué vient alors constamment structurer l’image. Et cela est particulièrement bien rendu sur un disque UHD qui sait tout aussi bien délivrer une définition exceptionnellement profonde que profiter pleinement du Dolby Vision pour intensifier encore et toujours des noirs brillants et des teintes riches et contrastées.
Son
Impérieux, le Dolby Atmos de la version originale délivre une performance particulièrement musclée, profitant d’un réalisme sonore troublant pour accentuer le moindre coup de couteau et souligner les chairs en souffrance. Les dialogues sont nets, les ambiances bien posées, mais c’est surtout la bande originale, et les multiples reprises du fameux thème, qui hante littéralement chaque recoin du dispositif sonore avec une clarté, voir une pureté pour les notes principales, jamais atteinte. Proposé en Dolby Audio + 7.1, le doublage français s’offre un équivalent des plus convenable.
Interactivité
A l’instar de la plupart des sorties vidéos des films de gros studios récents, Halloween Kills opte une nouvelle fois pour la petite série de featurettes plus ou moins thématiques. Une construction épisodique qui empêche bien souvent de véritablement creuser les sujets et qui surtout n’évite pas quelques redites de l’une à l’autre. On revient tout de même sur la volonté de donner corps au traumatisme de la ville, au retour de personnages issus du premier film, la violence plus marquée ou le gros flash-back. Classique et un poil promo forcément. Heureusement, le commentaire audio réussissant le réalisateur et ses deux acteurs compense un peu cela en délivrant quelques informations et anecdotes plus pertinentes.
Le gros morceau de l’édition reste cependant cet Extended Cut qui malgré sa courte durée de différence (à peine 4 minutes), améliore véritablement le film avec quelques courtes scènes inédites (dans la morgue bien glauque), des plans alternatifs, une violence un poil plus marquée encore (hop des yeux qui sortent de leurs orbites…) et bien entendu cette fin « alternative ». En fait une version légèrement plus longue que celle déjà connue qui accentue encore la tension entre Laurie et Michael et nous gratifie d’un plan final plus pêchu.
Liste des bonus
Film en version longue « The Extended Cut » avec fin alternative (109’) et version cinéma (105’), Commentaire audio de David Gordon Green, Jamie Lee Curtis et Judy Greer, Bêtisier, Scènes coupées, Scènes longues, « Les blessures ouvertes d’Haddonfield », « L’équipe de choc », « Les valeurs de la famille Strode », « Les transformations de 1978 », « Le pouvoir de la peur », « Des morts à gogo ».