HALLOWEEN H20
Halloween H20 : 20 Years Later – États-Unis – 1998
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Steve Miner
Acteurs : Jamie Lee Curtis, Adam Arkin, Michelle Williams, Adam Hann-Byrd, Jodi Lyn O’Keefe, Janet Leigh, Josh Hartnett, LL Cool J, Joseph Gordon-Levitt…
Musique : John Ottman, Marco Beltrami
Image : 2.35 /16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 5.1, Français Dolby Digital 2.0, Allemand Dolby Digital 5.1…
Sous-titres : Français, anglais, allemand…
Durée : 91 minutes
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 04 octobre 2023
LE PITCH
Laurie Strode tente difficilement d’oublier le passé sous les traits de Keri Tate, directrice de collège dans une petite ville de Californie… Comme tous les ans la vie bat son plein en ce jour d’Halloween, tous les étudiants sont prêts à fêter comme il se doit cette journée pas comme les autres. Mais pour Laurie, son fils et quelques proches, la plaisanterie tourne à nouveau au cauchemar : Michael Myers que l’on croyait mort a refait surface. Aujourd’hui, à la folie meurtrière s’ajoute la vengeance…
« Miiichael !!! »
Septième épisode de la loongue et franchement bordélique franchise des Halloween, Halloween H20 essayait, comme son nom l’indique, de fêter dignement les 20 ans du classique de Carpenter en revenant aux sources…. Car oui, Halloween n’a pas attendu David Gordon Green pour se semi-rebooté.
Et déjà d’ailleurs l’initiative du projet revient plus ou moins à l’actrice Jamie Lee Curtis. Une impulsion en accords avec la Miramax qui, après le marasme de The Curse of Michael Myers, cherchait une nouvelle voie pour la franchise. Ce sera donc celle d’un sacré bond en arrière, effaçant sans hésiter les trois épisodes précédents (Halloween IV, V et VI) ayant mis en avant le personnage de Jame Lloyd, soit l’orpheline de Laurie Strode et s’étend enfoncé dans une étrange mythologie pseudo-mystique. Halloween H20 est donc la suite d’Halloween et d’Halloween II et redonne à Jamie Lee Curtis la place centrale (désormais mère du charmant Josh Hartnett dans son premier rôle à l’écran), lui laissant l’opportunité de donner un visage adulte à une Laurie Strode toujours hantée par le traumatisme, dévorée par des peurs et des angoisses qu’elle va devoir affronter face à un Michel Myers ramené à une figure de serial killer plus classique, uniquement motivé par des pulsions meurtrières fraternelles. Un aspect psychologique plutôt bien traité, accolé à un coté old school particulièrement affirmé et servi assez efficacement par le réalisateur Steve Miner qui fit justement ses premières armes dans les années 80 avec les slashers Vendredi 13 Chapitre 2 et 3.
Noces de porcelaine
La mise en scène n’a pas l’élégance et le génie de John Carpenter, mais réussit à retrouver régulièrement la dynamique des plans longs et étirés, l’utilisation primordiale du hors-champs et l’omniprésence des zones d’ombres, ici remisées dans le décors d’un lycée privée désertés. Halloween H20 n’est donc pas un slasher bourrin et méchamment sanglant (un plan glisse vers le gore et c’est tout), mais plutôt un film jouant sur l’ambiance et la tension, rendant hommage à son modèle sans jamais avoir l’ambition de le détrôner ou d’en offrir une relecture post-moderne. Même la présence de Kevin Williamson (Scream, Souviens-toi l’été dernier…) à la production et à priori au scénario aussi (même s’il n’y est pas crédité), ne fait pas vraiment dévier le projet, ce dernier se contentant assez astucieusement de multiplier les parallèles avec l’original (répétition de situation, blessures…) et d’offrir une filiation assez logique avec le Psychose d’Alfred Hitchcock permettant à Jamie Lee Curtis de partager quelques scènes avec sa mère Janet Leigh. Ce qui n’était pas arrivé depuis The Fog… de John Carpenter. On est donc ici presque face à l’antithèse de la trilogie boursoufflée et présomptueuse de David Gordon Green, jusque dans l’illustration d’une Laurie renversant la situation durant la dernière la demi-heure, affrontant frontalement le tueur une hache à la main, présentée sans pathos, sans glissement caricatural (pas de look grunge) et avec un acte définitif, tranchant, qui mettait un terme à une traque vieille de 20 ans.
Peut-être pas aussi intense qu’il aurait pu l’être (le bodycount est assez chiche), un peu alourdit par la présence d’un LL Cool J en alibi cool et comique, H20 peut être considéré comme la conclusion honorable d’une trilogie entamée vingt ans plus tôt, réussissant le mariage, un peu forcé, entre les codes conscients du neo-slasher et la sobriété des premiers essais du genre.
Image
Une édition 25ème anniversaire qui nous permet enfin de profiter de la copie 4K du film. Une restauration d’excellente qualité qui redonne un sacré coup de frais à celui-ci, lui permettant de se débarrasser de ses dernières impuretés (sur le bluray persistait encore quelques taches et points blancs) tout en venant creuser avec beaucoup plus de précision les détails de l’images, la profondeur de champs et les contrastes. Le grain de pellicule est persistant mais très fin et le traitement Dolby Vision ajoute un peu de relief à une photographie relativement terne et sombre à l’origine. D’ailleurs se rendu très noir associé au léger assombrissement du film coutumier sur support UHD, donnent tout de même des plans parfois un poil écrasés et aux noirs assez bouchés.
Son
Le métrage retrouve son mixage 5.1 désormais porté par un DTS HD Master Audio plus fluide, ample et dynamique. L’atmosphère du film y est parfaitement rendue, avec une belle emphase mise sur les compositions de John Ottman et Marco Beltrami, et une spatialisation soutenue et dynamique. Un contexte sonore idéal pour un film d’horreur de ce type, beaucoup plus convaincant certainement que le petit Dolby Digital 2.0 de la version française.
Interactivité
Présenté avec un fourreau transparent du plus bel effet, le steelbook d’Halloween H20 va certainement faire frémir les fans de la licence. Bel objet donc, où l’on retrouve à l’intérieur, en plus du disque UHD inédit, le bluray proposé par Studiocanal en 2012. Seul support d’ailleurs à proposer quelques petits bonus avec le clip de la chanson, les bandes annonces et un petit making of promo assez sympathique où l’on note les participations de John Carpenter et Wes Craven. Cela reste bien trop chiche, surtout qu’aux USA Shoot Factory a proposé une édition beaucoup plus complète du film avec un commentaire audio réunissant le réalisateur et l’actrice et un vrai documentaire rétrospectif qui à l’air bien complet. Dommage.
Liste des bonus
Making of (17’), Clip (5’), Bandes-annonces.